On attendait forcément le retour du réalisateur de Night Call. L'attente est montée progressivement à l'annonce du retour de Jake Gyllenhaal devant sa caméra, meilleur acteur de sa génération, et l'un de mes préférés... Et puis, on réalise que ce film sera produit par Netflix, et là c'est un peu la douche froide tant le géant américain peine à pleinement nous convaincre de son nez creux pour financer des projets hors normes. Peu de production filmique Netflix m'ont scotchées à mon canapé, alors que je n'attends que ça, et ce Velvet Buzzsaw ne déroge pas à la règle.
Velvet Buzzsaw paraît inabouti et caduque. Si le film souffre d'énormes longueurs, et d'un manque flagrant d'envergure, il faut reconnaître que le pitch avait tout pour être sympa. Si je n'ai pas trop souffert pour le finir, j'accepte volontiers que d'autres abandonnent en cours de route, alors que les rebondissements du film se comptent sur une main. Velvet Buzzsaw se veut être une critique de la critique et du monde abstrait de l'art, et sur plusieurs plans cela est réussi à travers sa galerie de personnages un poil caricaturale.
L'histoire est peu novatrice, malheureusement. Demeure une très belle direction artistique, décors et costumes en premier plan. Et des plans de L.A. on en a une poignée, à chaque fois percutants et visuellement superbes. Alors la forme du film peut-elle sauver l'oeuvre globale du réalisateur ? En partie seulement, Jake Gyllenhaal paraît bien seul aux côtés d'acteurs peu impliqués qui semblent n'attendre que leurs chèques. Le scénario faible tire le film vers la bas, bien que je n'ai pas passé un moment atroce.
Velvet Buzzsaw est une déception non pas car elle est sortie sur la plateforme de streaming, mais parce que Dan Gilroy avait fait beaucoup mieux auparavant.
6/10.