Produit par Mag Bodard (née Margherita Perato, originaire de Turin), c'est un téléfilm très agréable à suivre, dans le décor empreint de mélancolie et de mystère qu'est Venise enveloppée de brume hivernale.
D'une beauté à couper le souffle, Yolande Folliot (Hélène Morel) y incarne avec talent une femme d'abord en proie à une solitude qui lui pèse, pour connaître ensuite les difficultés d'une liberté difficile à atteindre (thème bien ancré dans la mouvance des années 80 !), face à un Claude Giraud (André Merrest) convaincant en amant gros macho particulièrement possessif et autoritaire.
[SPOILER & DECRYPTAGE : ma lecture personnelle est qu'André Merrest a en réalité tout l'air d'être le coach, ou plus précisément le "handler" de la belle Hélène (il y a d'ailleurs plusieurs indices pour qui sait les repérer), et qu'il entraîne cette dernière comme agent, dans ce qui a également tout l'air d'une mission secrète à Venise, où d'autre agents/"handlers" la prendront en main par la suite].
Il s'agit par ailleurs d'un duo d'acteurs que j'ai eu plaisir à retrouver, après Les Fiancées de l'Empire (1981).
Il y a également quelques seconds rôles intéressants et bien interprétés, notamment par Laura Betti (La Dolce Vita) et Adalberto Merli (Peur sur la ville).
Sur fond de menace terroriste des années 70 en Italie, le récit montre comment les influences néfastes du monde extérieur et des médias viennent envahir, voire détruire la vie personnelle de gens de différentes classes sociales.
Pour l'anecdote, Yolande Folliot avait déjà tourné à Venise pour Les Jeunes Filles de Montherlant, avec Jean Piat (1978), parmi les très beaux téléfilms que j'apprécie beaucoup.