Venus
5.7
Venus

Film de Jaume Balagueró (2022)

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J'ai beau savoir qu'avec Jaume Balaguero, c'est toujours la roulette entre grands films et nanars, mon niveau d'excitation était au plus haut. Une bande-annonce énergique, des stripteaseuses, des tentacules et une action frénétiquement juteuse - je ne demandais pas mieux qu'un spectacle régressif et décomplexé.


Et dans ses meilleurs moments, le film donne un peu l'impression qu'il avait cette ambition, mais ce ne sont que de rares fulgurances qui ne mène nulle part, car le film ne décolle jamais et ne semble jamais vraiment savoir ce qu'il veut être. C'est un film volontairement bicéphale, mais involontairement foutraque et maladroit.


Alors comme d'habitude, la réalisation est propre, avec de beaux décors, des effets spéciaux sympathoches et de très beaux éclairages, mais ça ne compense pas la nullité du script.


o o o


C'est un mélange de films de gangsters et de maison hantée, et sur le papier, ça me parle tout à fait ! Sauf que les pièces s'emboitent mal et ne se font jamais bien l'amour. Le film investit un paquet de scènes pour établir ses méchants et nous présente une collection de gueules patibulaires qu'on a hâte de voir se faire enfoncer à coup de maillet, mais toute cette mise en place n'aboutit à rien de satisfaisant.


Il y a bien un peu d'action, mais trop peu, trop tard, trop brève, car la moindre scène avorte avant de commencer.

¤ On nous montre un monstre obèse au design flippant ? Il ne fait rien.

¤ Le boss fight ? Un non-évènement ?

¤ Une scène d'action démarre sur un "Let's dance" de l'héroïne et un gros beat d'electro ? Elle change d'avis et la scène se termine en un Home Alone du pauvre.


C'est simple : chaque fois que le film semble sur le point de se lâcher et de nous donner enfin l'action débridée qu'il avait promise, il s'effondre comme un vieux soufflet au bout de quelques secondes.


On est dans un film d'horreur premier degré ou un trip rigolo à la Evil Dead ? Parce que le film parait se prendre méchamment au sérieux, et dans ce contexte, ras-le-bol des héroïnes trop belles pour être vraies. Mais en même temps, c'est aussi pas complètement sérieux donc osef, on peut mettre des bonnasses qui déboitent des machos à la hache, non ? Oui, mais il faudrait assumer au moins un des deux tons.


Et encore une fois, je n'ai rien contre le mélange de genre. Un cocktail de mafia, de fantômes et d'horreur cosmique, je suis absolument preneur ! Le film ne commence d'ailleurs pas trop mal, mais finit par se retrouver le cul entre trois chaises, émaillé de scènes inutiles, à aligner sans cesse les pétards mouillés après nous avoir allumé.

Ezhaac
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le 14 févr. 2023

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