Les troubles des écrans en v1.0 avant l'heure

Je redoutais de voir un film "visionnaire" datant de 40 ans.
Les images, leur grain. Les couleurs. Les coupes de cheveux. Les vêtements...
Les anticipations d'une époque peuvent faire chou blanc quand elles sont trop marquées par le seau du temps et de la mode.
Et le futur des années 80 peut ainsi paraitre très désuet en 2020. Au point de rester bloqué dans le passé.


A ce jeu-là, Videodrome passe l'écueil du temps.
Mention notamment pour les effets spéciaux simples et donc pas trop périmés.


Le film franchit également honorablement les pièges du sexe et de l'horreur.
La juste dose de désir et de visions gore permet au spectateur de se concentrer sur le propos. Bien servi par des acteurs prédestinés pour ce film :
- James Wood
- mais aussi les épatantes Sonja Smits (Supercopter !!!) et Deborah Harry (Blondie).


Voyeurisme des médias et snuff movie.
Influence des Gourous religieux, télévisuels ou bienpensants (Ron Hubbard n'est pas loin)
Téléréalité abrutissante.
Virtualisation de la vie et création d'avatar et d'une "second life".


Tels sont les thèmes d'un film au rythme passionnant, qui nous tient en haleine.
On saura gré également au scénariste d'avoir bâti une intrigue linéaire, à l'issue aboutie.
Dans le bon cinéma, pas besoin des artifices hollywoodiens et des montagnes russes émotionnelles de la loi de l'emmerdement maximal. Dommage que les réalisateurs actuels (Nolan en tête) ne révisent pas leurs classiques.


Bref un classique indispensable entre science fiction et horreur.

Raider55
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le 27 août 2021

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