Viral Factor
5.4
Viral Factor

Film de Dante Lam (2012)

Dante Lam, sans être particulièrement brillant, a réussi à se faire un nom au fur et à mesure que les années ont passé, avec des polars orientés action comme The Crash et Sin yan, ce qui lui a permis de se voir octroyer la coquette somme de 25 millions de dollars pour réaliser son nouveau film. Néanmoins, budget l’exigeant, The Viral Factor est loin de s’enfoncer dans le gore comme For lung, mais reste néanmoins quelque chose d’assez sanguinolent compte tenu de ce que la concurrence affiche habituellement.
Lam ne fait d’ailleurs pas dans la dentelle et profite de la première scène d’action, balancée dès les premières minutes, pour nous en foutre plein la gueule au travers d’une fusillade dans les bas-fonds de Jordanie, rappelant les moments les plus haletants d’une campagne Modern Warfare. Ça tire dans tous les sens, l’hémoglobine gicle, les véhicules explosent (les accrocs aux ralentis auront même le droit à une explosion en super slow-motion), les roquettes fusent, les bâtiments sont détruits, de la pure jubilation pour l’amateur du genre.
Malheureusement, si Lam sait comment servir de bonnes scènes d’action, ce qu’il s’efforce de faire jusqu’aux dernières minutes de la pellicule, il est en revanche totalement incapable de narrer une histoire correctement, et pire encore, alors qu’il emprunte le style actioner US des années 80/90, il ne se concentre pas sur une trame, mais les multiplie jusqu’à l’écoeurement. On a la poursuite du virus, l’agent ripoux, la copine qui se fait buter, la balle dans la tête du héros qui lui laisse deux semaines à vivre, sa recherche de son frère et son père pour les réunir avec la mère, le frangin qui s’avère être un gangster, la fille du frangin qui se fait kidnapper, en somme ça s’enchevêtre dans tous les sens, probablement parce que Lam n’arrive pas à donner de la profondeur à ses personnages. Dommage, car il ouvre et conclue son film avec deux scènes assez poétiques, mais pour le reste il pousse ses acteurs dans leurs derniers retranchements, rendant la moindre scène dramatique (et il y en a) risible (exceptée peut-être celle du train, merci à Jay Chou) notamment avec un Nicholas Tse qui pleure à en expulser des gerbes de morve.

En somme toute cette compote de crétinerie vient entacher une pellicule qui sans cela aurait pu devenir bien plus puissante, voire peut-être même culte, celle-ci n’assurant que sur le plan actioner, délaissant le côté polar et faillant à faire naître la moindre touche dramatique. Lam s’inspire même tellement du cinéma US qu’il compile ici tout ce qu’il a pu y voir, plaçant du bon aussi bien que de l’un peu foireux, comme un balle en bullet-time ou des animations ratées en compositing.
Puis Lam, encore une fois totalement à l’aise avec son écriture scolaire, s’arrange pour que tous les éléments soient placés afin que nos deux héros s’évadent à peine soient-ils arrêtés, et même si ce sont des caïds, tout cela parait trop artificiel pour être crédible, surtout lorsque c’est répété à tort et à travers.
De gros défauts pour cette pellicule qui si on la prend comme elle est, à savoir un blockbuster sans logique aucune, se révèle être jouissive, poussant même le bouchon avec une séquence de poursuite en hélicos en plein centre-ville, cela sans compter le nombre hallucinant de projectiles utilisés, les combats mano a mano, dont certains assez sanglants. A l’inverse si l’on s’attend à du vrai polar réfléchi on se rend compte que l’on a davantage affaire à un mélange Rock/Broken Arrow/True Lies sous stéroïdes, ce qui chez certains provoquera de nombreux vomissements.
The Viral Factor se présente donc comme un bon divertissement pour une soirée pop-corn, avec un casting solide de gueules connues, dont Jay Chou, puis le favori de Lam, Nicholas Tse, et pour finir Andy On, habituel fumier des films HK.
SlashersHouse
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le 19 juil. 2012

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