Critique de Vive le Tour par rere15
Un petit docu sur ceux qui suent trois semaines le cul sur une selle de vélo pendant que je me la coule douce dans mon canapé? Que nenni! Un petit chef-d'œuvre de cinéma par un grand cinéaste.
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le 8 avr. 2025
Voilà un court métrage qui plaira aux amateurs de la Grande boucle. C’est un documentaire réalisé par Louis malle sur le tour de France 1962, un film quasiment sans paroles, si ce n’est qu’on entend quelques commentateurs, ou des bribes d’entretien de coureurs. On peut saisir à travers ce film la ferveur populaire qui anime la plupart des coins de France traversés par la grande épreuve. Louis Malle insiste notamment sur les bonnes sœurs ou les prêtres qui ne ratent pas une miette du spectacle !
Il ne s’agit pas ici de raconter le tour de France de cette année-là, d’en rapporter les péripéties, les étapes ou le classement, mais de montrer différentes facettes de cet événement. A commencer par la caravane publicitaire, plébiscitée par la foule, et il est amusant ici de voir les étonnants camions butagaz ! Ou le travail des journalistes, des photographes sur moto, les hommes du ravitaillement. Malle nous montre aussi ce qu’est le quotidien d’un coureur cycliste : les arrêts pipi, les chutes, les arrêts dans des bistrots pour se ravitailler ou aux fontaines pour remplir les gourdes, c’était une autre époque !
Si l’on voit la vitesse des coureurs, ici, pas de prises de vues aériennes, peu de paysages, mais avant tout des visages. Ceux de ces héros qui continuent malgré les chutes, malgré la souffrance, malgré les risques pour la santé. Le camion balai pour ceux qui ne peuvent pas faire autrement qu’abandonner, la détresse dans les yeux. Et il y a ceux qui continuent, le visage ensanglanté, pour certains jusqu’à l’épuisement. La sueur qui dégouline, les visages creusés, les corps marqués par un effort surhumain, ou en tout cas inenvisageable pour le commun des mortels qui applaudit ces forçats, ces hommes admirables qu’on soutient comme on peut, et notamment les plus en difficulté, que l’on arrose, que l’on pousse en montée, malgré les injonctions policières à ne pas « fausser la course »…
On peut trouver ça très con, ne pas apprécier les excès publicitaires, savoir que les cyclistes sont et étaient chargés démesurément, il n’empêche que ce qui fait la popularité de cette épreuve, c’est le courage de ces hommes, et ça, Malle le montre admirablement bien, ce don de soi, ces efforts souvent gratuits, cette beauté du geste visible dans la souffrance de corps profondément meurtris. Un dépassement de soi qui suscite légitimement l’admiration de la foule.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Plus c'est court, plus c'est dur, Courts pas courus (mais parcourus!), Tous courts ! et Critiquapo 2 : je suis vraiment trop con de m'astreindre à ce genre de contrainte mais ça me permet quand même de belles découvertes comme The last Farm que je te conseille au passage !
Créée
le 4 juil. 2015
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Un petit docu sur ceux qui suent trois semaines le cul sur une selle de vélo pendant que je me la coule douce dans mon canapé? Que nenni! Un petit chef-d'œuvre de cinéma par un grand cinéaste.
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le 8 avr. 2025
Cette chanson est honteuse, un vrai scandale : il est absolument inadmissible et indécent de tenir de tels propos quand on gagne plusieurs millions d'euros par an, alors que des tas de gens galèrent...
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le 12 avr. 2012
173 j'aime
76
La ligne rouge, je trouve justement que Malick la franchit un peu trop souvent dans ce film, malgré d’incontestables qualités, que j’évoquerai tout d’abord. La mise en scène est formidable, la photo...
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le 21 sept. 2013
140 j'aime
83
Pour tout dire, je ne savais rien de ce film avant d’aller le voir, je craignais une histoire un peu gnangnan pour bambin à peine sorti du babillage. Bref, j’y allais surtout pour accompagner la...
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le 10 janv. 2013
133 j'aime
22