L'inceste le moins subtil de l'histoire du cinéma

C'est une critique vidéo du YouTuber Not Serious qui m'a donné envie de faire découvrir à ma copine White Fire (connu aussi sous le nom du Diamant et de Vivre pour Survivre) l'un des nanars les plus célèbre de l'histoire du cinéma (avec Turkish Star Wars.)

Ce fut fait lors d'une soirée raclette, car quitte à manger quelque chose de lourd qui pue un peu mais qui reste agréable, autant le faire avec l'équivalent visuel qui tourne sur la télé du salon

Bon, les nanars ont tous leurs particularités et ce que je trouve fascinant avec eux c'est qu'il existe parfois dans les films un truc moins raté que le reste. Ici, c'est son histoire, qui aurait pu tenir debout dans un monde parallèle où quelques scènes auraient été expurgées et le scénario retravaillé. Bon, ça n'aurai fait qu'un film très moyen.

Non, ce qui fait la,nanarditude de White Fire, c'est essentiellement quatre points :

1) Des scènes d'actions systématiquement raté :

Dès que ça part un peu en baston, on sent que ça va être du grand n'importe quoi. Déjà le montage est foiré et donne lieu à des grands moments de raccords bien grossiers du style "mec 1 qui lance un harpon" "mec 2 avec un harpon dans le bide" mais en plus ils ont voulus faire une surenchère de gore qui fait rire, des bastons qui n'ont aucun sens. Mais ça encre le film dans le nanar : sans ces scènes bien nulles qui ponctuent le film par-ci par-là, on se serait un peu fait chier, donc merci.

2) Un montage totalement au fraise :

Alors, oui, je me doute qu'il y avait pas mal de scènes qui sont dû à un manque de moyen et du fameux "on verra ça en post-prod" (voir l'anecdote sur le harpon ci-dessus) mais il y a vraiment des moments où on se demandait ce que foutait le monteur. Ainsi, il y a un des faux raccords les plus visible que j'ai jamais vu où Olga sur la plage porte durant toute la scène un pull blanc et on ne sait pourquoi... au milieu du lot il est venu se glisser une image d'elle en robe noire.

Et pas mal des blagues de ce film, sont dû à ce mauvais montage : les musiques entrainantes à des moments où c'est pas propice ? Mauvais montage. (La musique est vraiment aléatoire, il y a des moments où il aurait du y en avoir et d'autres où pas du tout.) Ces faux raccords ? Mauvais montage. C'est scènes de bagarres qui tiennent pas debout ? Mauvais montage. L'inceste entre les deux personnages qui est rendu encore plus malsain par l'ajout de plan d'Ingrid enfant ? Mauvais montage.

Ce film est un exemple d'à quel point un mauvais montage ruine tout. Ainsi, plein de gens s'extasient sur la scène où Olga fait le pingouin avec des palmes, en disant qu'elle est incompréhensible. Si, si, elle est compréhensible : elle permet de montrer la complicité grandissante entre Olga et Boris. Sauf qu'elle est faite dans un clip show de scènes qui ne s'y prêtent vraiment pas (et dans un film qui se veut sans arrêt sérieux.)

3) Des dialogues qui tiennent pas debout :

Et là, vous allez me parler du fameux "ma patience à des limites, mais il ne faut pas exagérer." Mais c'est vraiment juste le point d'orgue de l'écriture de ce film qui cherche sans arrêt à faire des phrases qui sonnent comme des punchlines... mais qui sonnent systématiquement faux et donne l'impression que le scénario est plus bizarre qu'il ne l'est.

On a jamais le temps de se pencher sur les dialogues du film parce qu'elles nagent au milieu du n'importe quoi général, mais en fait lorsqu'on s'y penche un peu, ça n'a aucun sens. Un exemple au hasard : lorsque Noah rencontre Boris pour la première fois, il lui présente aussi sa soeur, que Noah est censé voir pour la première fois et celui-ci fait "pourquoi vous m'avez caché une telle beauté ?" Mais.. il vient littéralement de te la présenter, andouille.

Même si le film a été tourné en anglais, le fait que Jean Marie Pallardy soit français me laisse à je croire que c'est les dialogues tel qu'il le voulait et qu'il a donné à la société de doublage.

4) Ce fétichisme incestueux honteux

Le pire dans cette histoire c'est que je suis persuadé que Jean Marie Pallardy s'est cru subtil : un auteur lambda aurai raconté l'histoire d'un homme qui sort avec une femme qui lui rappelle sa soeur décédée. Et à force d'ajouter des détails là dessus on est parti sur du full malaise: remarques déplacées du temps où la soeur était vivante, flashback de la soeur systématique lors des scènes de cul (bonus : lorsqu'elle était enfant) ... jusqu'à l'opération de chirurgie esthétique pour ressembler à la soeur.

Bravo mec, ton histoire d'inceste qui est encore plus tordue que dans un animé du type Kiss X Sis

Le pire, c'est que tout n'est pas horrible.

D'une part, les acteurs principaux sont parfois potable. Une partie du casting avait quand même de la bouteille (Fred Williamson était une figure célèbre de la blacksploitation, Jess Hahn a donné la réplique à De Funes et joué dans le Procès d'Orson Wells, etc... ) et mieux dirigées ils auraient pu faire le taf. (Là encore, ça n'en aurait pas fait un bon film, tout au plus un téléfilm moyen.) Mais ils sont entourés de mauvais acteurs, sans doute des gens pris dans la rue à Istanbul, et je doute que la direction de Pallardy ai aidé à donner le meilleur d'eux-même.

Mais surtout... la musique est bien. Elle est super mal utilisée et insérée dans des moments où elle n'a rien à faire là, mais le titre "White Fire" est un vrai petit morceau synthwave des années 80 que j'aime bien au premier degré.

Bref, c'est White Fire (ou Vivre pour Survivre) c'est un sommet du nanar et j'aime beaucoup (avec des pommes de terres enrobé dans du fromage fondu.)

(Oui, j'ai noté le film 2 mais c'est la note que je donne aux nanars.)