Film qui mêle horreur, science-fiction, cannibalisme, toxicomanie et far-West, very very far même, et inspiré du drame d’Alfred Packer qui dut manger ses compagnons d’expédition pour survivre, et qui défraya la chronique américaine dans les années 1870.
Années 1840, Sierra Nevada, Est de la Californie, dont la côte est encore sous occupation mexicaine, aucune conquête de l’Ouest n’a encore eu lieu, et les militaires exilés dans les rares baraquements isolés qui font office de garnison sont souvent des parias de l’armée, des éléments débiles ou dangereux.
Tel le Wendigo des amérindiens canadiens plusieurs fois évoqué dans le film, nos « héros » se laissent corrompre au départ par la nécessité alimentaire, puis une vicieuse mécanique, familière des toxicomanes et des despotes, de soif et d’exigence cannibale se veut de plus en plus impérieuse, meurtrière, sanglante, et néanmoins profondément pragmatique et auto-répugnante. Malgré l’opposition conceptuelle fondamentale entre les deux principaux protagonistes, triomphe surtout le vice boulimique et compulsif de la possession spirituelle et de l’ivresse du pouvoir, qui consiste à la fois à survivre, à vampiriser sadiquement les nouveaux venus, tout en absorbant l’essence vitale des « repas ».