Je me souviens qu'à l'époque de sa sortie en salle, peu de gens l'ont vu mais que tous ceux qui en sortaient trouvaient là un des meilleurs films de l'année... Je ne reviendrai pas sur l'humour caustique qui faisait chier Télérama : " des notes d'humour noir appuyées et agaçantes " (1)
Ce qui intéresse Antonia Bird c'est de montrer comment un homme poussé à bout peut avoir envie/besoin d'une chose qu'il sait complètement amorale. Elle avait réalisé le bouleversant Priest sur la même thématique, et la lutte de Guy Pierce dans la deuxième moitié du film ne parle que de ça !
Le film montre dès ses premières minutes que la civilisation se fabrique dans le sang et la mort, alors à quoi bon lutter ?
Par le biais d'un gimmick surnaturel très facile à tourner en ridicule ( ce que fait John Spencer : " Windeegee ! " ) Antonia plonge Guy Pierce aux limites de l'humanité, le forçant à user de ce qu'il sait être interdit pour vaincre la figure de mal ultime que représente Robert Carlyle. Ce dernier, plus séduisant que le Diable, tente de ralier Guy à sa Foi, mettant en avant le fait que ce qu'on appelle "Civilisation" le plus souvent ne l'est pas et que vu que la Californie ne va pas tarder à devenir un Etat des Etats-Unis, des milliers de repas vont passer par les Rocky Mountains, une vraie aubaine !
Ajoutez à ça une photo magnifique et une musique dont vous souviendrez toute votre vie, et vous excuserez les menus-défauts ( la neige est par moment vraiment trop fake ! ) en regrettant de ne pas avoir un bon ragoût à la Major Knox pour ce soir !
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(1) Je tiens ici à signaler que je ne lis pas Télérama, mais je suis tombé sur cette citation en recherchant le nom de John Spencer sur Wikipédia...