J'ai vu le film avec un ami à moi et on a bien rigolé, je pense que c'est parce qu'on était à deux, seul, tout aurait été plus compliqué. Absolument aucun élément du film ne fonctionne seul pour commencer, mais le tout monté est encore plus dysfonctionnel. Au delà du rire, le visionnage du film amène à un sentiment étrange proche de la fièvre, situé entre le rejet maladif du visionnage et un intérêt grandissant pour l’abîme de sa bêtise qui ne cesse de se développer, de plan en plan, de séquence en séquence...
Je me suis rendu compte du fait que j'étais heureux de voir ce film avec quelqu'un, que seul je ne pense pas que j'aurais eu la force mentale de le finir, de lui dire : « Je t'ai vaincu, j'ai été plus fort. » Mais on en est venus à bout, en équipe.
S'infliger ces 1h30 avec quelqu'un d'autre, ce n'est pas juste subir un mauvais film à plusieurs, c'est plus profond : c'est une communion. Une expérience étrange où, lorsque s'ouvre le générique de fin, on entre dans un état de conscience dans lequel on peut comprendre entièrement le sentiment de l'intégralité des personnes qui ont vu ce film.
Ce sentiment m'a amené à formuler la pensée suivante : War of the Worlds peut mettre d'accord le monde entier sur sa nullité, et d'une certaine manière je trouve que c'est une belle qualité. War of the Worlds est peut-être un mauvais moment de cinéma, mais je suis persuadé que c'est une expérience à vivre qui peut nous rapprocher en tant qu'humains, en dépit de nos différences culturelles, de nos expériences de vie...
Dans des temps incertains où l'incompréhension mène à la haine de l'autre et à la violence, il est important de se rappeler qu'on peut collectivement juger War of the Worlds, et que c'est un des sujets qui nous mettra d'accord universellement et pour toujours. Un premier pas qui peut nous faire aller vers l'autre pour lui dire : « Quel est ton avis sur War of the Worlds ? » et se rendre compte qu'en dépit de quelques désaccords de fond, il y a au moins un point commun que nous pouvons tous partager et qui nous lie tous.
Un langage universel.
Merci Rich Lee, chapeau l'artiste !