« #WARCRAFT : QUEL KIFF » @xSqueeZie. Les lettres blanches l’annoncent, surplombées par la tronche désabusée d’un orque numérique, sur une image de promo française du film. Et tout est plus ou moins dit.
Pas la peine de chercher une citation accrocheuse dans le prochain numéro des Inrocks ou dans la rubrique cinéma du site du Monde. Non. On va plutôt balancer le tweet instinctif d’un jeune adulte épileptique à qui on a offert une place à l’avant première pour faire comprendre au pays quelle type de merde va débarquer dans ses salles. Bien joué les gars, on était prévenu.
Warcraft présente avec brio l’invasion habile d’une horde de vomi numérique dans un monde habité par une civilisation semi-intelligente gouvernée par Aymeric Caron qui envoi ses enfants à la guerre avant leur puberté et vit dans de grands châteaux en plâtre creux ornées de vrais saphirs en plastique. Cette guerre titanesque est menée par quelques personnalités fortes qui offrent des points de vue aussi divers que passionnants au récit.
Il y a d’abord ce général inexpressif aux yeux humides qui semble s’étonner à chaque scène que son fils de 14 ans soit un abruti congénital et désorienté alors qu’il l’a conçu avec un griffon volage. Ce héros atypique se retrouve vite associé à un jeune mage au visage rond et lisse orné d’une moustache factice qui se borne à répéter aux quatre types qui lui adressent la parole qu’il a arrêté sa formation alors qu’il balance continuellement des sorts. L’œil avisé reconnaîtra immédiatement un trouble de la personnalité important, à la limite de la schizophrénie, mais puisque chaque individu dans ce foutu Azeroth a un handicap affiché, ça passe nickel.
Pour apporter une touche de masculinité à ce duo de choc, le film introduit rapidement une demoiselle mi-orque mi-thon qui pourrait apporter un intérêt vivace à l’histoire en racontant la nuit de sa conception, mais l’information ne filtrera pas, dans le but évident d’appâter les spectateurs pour vendre le deuxième opus. Malgré la frustration engendrée, on notera la performance remarquable de l’actrice (on se fout de son nom) qui parvient à s’exprimer de manière plutôt intelligible pendant tout le film malgré son dentier Carrefour « spécial Halloween ».
Un spectateur mal intentionné pourrait pointer du doigt le manque de neurones global des protagonistes principaux, mais la caution « cerveau » du film arrive. Il s’agit d’un mage appelé « gardien », qui affiche immédiatement une santé mentale évidente en partant s’installer dans une tour quasi inaccessible à l’abri de la bêtise crasse de ses congénères. Certes l’individu est obligé de se shooter au Prozac pour supporter la solitude, mais il vaut mieux ça que de finir comme ses potes.
On pourrait ensuite parler des orques, mais puisqu’ils se ressemblent tous et qu’ils crèvent pour la plupart, on va passer direct à la suite. Notons simplement que dans l’univers Warcraft, l’orque semble être un décérébré impotent qui câline sa femme, passe du beige au vert selon son humeur et idolâtre au nom de l’honneur quiconque attaque lâchement dans le dos un chef ennemi.
Et puis il faut dire qu’il y a des elfes et des nains pour les fans hardcore qui n’attendent que ça, mais restez tranquilles, ils sont dans la catégorie « figurants » et vu leurs tronches c’est mieux.
Tout ce petit monde va donc tenter de coexister environ deux heures, offrant un spectacle coloré et ludique aux quelques malades qui passent la journée devant des lives de Hearthstone ou de League of Legends. Les autres n’auront qu’a se mordre les couilles où se barrer dans la salle d’à côté en priant pour que The Nice Guys soit encore diffusé.