Waterworld par RangDar

Waterworld est ce qu'on pourrait appeler un accident industriel ; un script remanié des dizaines de fois, un tournage éprouvant en plein milieu de l'océan ou des aléas climatiques, une faune agressive avec les acteurs retarderont l'équipe, un budget déjà à l'origine astronomique pour l'époque que différents déboires viendront faire encore augmenter (175 millions de $ !), un réalisateur qui part avant la fin du montage... Le film ne cessera de jouer de malchance et les médias de l'époque ne se gêneront pas pour l'évoquer, lui collant ainsi une mauvaise réputation avant même sa sortie.
Pourtant ! Le film réussira, presque miraculeusement à rentrer dans ses frais et deviendra au fil du temps une série B relativement culte et ceux malgré un accueil critique, mais également public alors assez mitigé.

Dépeignant une dystopie post-apocalyptique où suite au réchauffement climatique l'entièreté des
terres immergés du globe ont été recouvertes d'eau et où les quelques survivants vivent à présent sur des atolls artificiels construit avec les moyens du bord, Waterworld ne méritait certainement pas tous les déboires qu'il a pu connaître en amont de sa sortie. Dans cet univers nautique on suit les aventures de Kevin Costner incarnant un marin solitaire, d'une mère et sa fille qui vont tout trois partir à la recherche Dryland, endroit légendaire qui serait l'unique bout de terre encore immergée.

Le film recevra notamment comme critique d'être une sorte de Mad Max aquatique, c'est en partie vrai, mais une différence de taille existe entre les deux…le budget de Mad Max n'était que de 350 000 $.
Le pire à mon sens c'est que le budget de Waterworld ne se voit pas tant que ça à l'écran. Une bonne partie du film se fait à « huis clos » sur le trimaran de notre héros, certes le trimaran en lui-même a coûté plus d'1 million de $, mais ce que je veux dire c'est qu'en réalité le film manque un peu de grandiose, c'est très jolie la mer à perte de vue, mais bon…
Par ailleurs, ce qui a coûté le plus cher c'est la construction d'un atoll artificiel, sauf qu'encore une fois on le voit la première demi-heure et c'est à peu près tout. J'ai lu Kevin Reynolds voulait rallonger la scène d'action s'y déroulant, mais Costner - qui était aussi producteur - aurait mis son veto par peur que ça devienne indigeste pour le spectateur - d'autant que le film devait avoisiner les trois heures à l'origine. Sauf que d'un autre côté il fallait bien le rentabiliser cet atoll.

Pour parler d'autres choses que d'argent ; concernant l'intrigue je la trouve - bien que finalement un peu classique - plutôt classique, cet univers post-apocalyptique partant d'un postulat de départ des plus d'actualité est très bien constitué, la crasse, la sueur, la rouille sont omniprésents et permettent au film de donner une atmosphère plus « réaliste ». Pourtant, j'ai du mal à comprendre comment les survivants ont pu faire pour recueillir, ce fer, ces taules leur ayant notamment permis de construire ce fameux atoll.
Je me pose sans doute trop de questions, au final le film est d'avantages tourné vers ses personnages que dans la conception réelle de son univers, il l'expose suffisamment pour qu'il soit tangibles, mais on reste dans un film on ne peut pas demander à ce qu'il nous explique en détail tous les piliers sur lesquels repose ce monde.

Par ailleurs, je trouve le film un peu précoce de parler de réchauffement climatique et de la montée des océans de cette manière alors qu'il date du début des années 90, je ne sais pas s'il y avait message écologique derrière, mais qui sait ça finira peut-être par devenir un film de prévention….