Malgré son titre assez carnassier, on ne peut guère être préparé aux transgressions scénaristiques d'Emiliano Rocha Minter. Il commence par mettre en scène une sorte d'immeuble refuge post-apocalypse, dans lequel deux ados (frère et sœur) font la rencontre d'un homme accro aux substances psychotropes. Ils cohabitent et s'attèlent à calfeutrer une pièce entière de carton, créant une imagerie rougeoyante ardente. C'est le cocon parfait pour installer cette horreur surréaliste qui prend la forme d'un film sexuel possédé. L'homme est illuminé et libidineux et force l'inceste entre les deux jeunes. Le cinéaste mexicain, idolâtrant certainement Gaspar Noé et Winding Refn, choisit d'avoir des actes non-simulés, que ce soit les rapports ou masturbations, avec une caméra explicite et des gros plans génitaux. Il y a déjà une bonne tendance pornographique, mais cette ambiance eschatologique dépravée ne s'arrête pas là, malgré sa durée d'1h20, et offre quelques séquences nécrophiles et vampiriques (ingestion de sang), entre meurtres et invectives obscènes. Hormis la volonté de représenter que, dans les bonnes conditions, l'immoralité latente en chacun de nous peut pleinement s'exprimer, on se questionne constamment sur le but de l’œuvre qui affirme tout de même une esthétique soignée.

AntoineRA
4
Écrit par

Créée

le 19 sept. 2023

Critique lue 4 fois

1 commentaire

AntoineRA

Écrit par

Critique lue 4 fois

1

D'autres avis sur We Are the Flesh

We Are the Flesh
Fatpooper
5

Des corps et décors

Mitigé face à ce film. D'un côté, c'est intrigant et donc intéressant : on ne sait pas trop ce qu'il se passe, c'est bizarre comme un film de Jodo (en moins bien), c'est pas hyper nourri mais on a...

le 2 oct. 2018

2 j'aime

We Are the Flesh
Bonner
10

EXPERIENCE HALLUCINANTE

On peut reprocher énormément de choses à ce chef d’œuvre mais au moins c'est un film d'exploration et non pas une contrefaçon. Il ne faut pas chercher de sens à ce voyage foutraque où on croise aussi...

le 15 déc. 2018

1 j'aime

1

Du même critique

Caldera
AntoineRA
9

Critique de Caldera par AntoineRA

Il y a des jours, comme ça, où on tombe sur des courts-métrages d'orfèvres. C'est le cas de Caldera, découvert via une news sur le site Allociné. Réalisée par Evan Viera, l’œuvre a déjà récolté...

le 5 avr. 2013

14 j'aime

2

Minutes to Midnight
AntoineRA
7

Critique de Minutes to Midnight par AntoineRA

C’est étrange comment on peut en venir à renier, voire haïr un groupe pour, la majorité du temps, se faire bien voir parmi la communauté Metal. C’est le cas de LINKIN PARK. Le nom vous donne des...

le 27 oct. 2012

14 j'aime

Marvel's Daredevil
AntoineRA
8

Critique de Marvel's Daredevil par AntoineRA

• SAISON 1 (9/10) [Critique du 1 mai 2015] Très loin de la mièvrerie, du fan service forcé, et du kitsch cheap et Disney-ien des films de Marvel depuis Avengers, Daredevil a su s'émanciper de ces...

le 1 mai 2015

13 j'aime

2