We need to mettre une grosse baffe dans la gueule de Kevin.

"Nos enfants sont notre éternité."

Les enfants sont merveilleux, souvent nécessaires à un certain accomplissement de la vie. Donner la vie serait le plus bel acte du monde et le plus beau cadeau qu'on puisse avoir. Mais pas pour Eva, car son fils, Kévin, lui en fait voir de toutes les couleurs, et ça depuis sa plus tendre enfance.

Dès le lancement du film, on ne sait pas vraiment ce qu'il se passe. On observe cette femme, sa douleur, sa torture psychologique, mais surtout sa persécution. Eva est devenu martyr et doit être sans cesses confrontée aux regards haineux des habitants, voir même à de la violence physique révoltante. Tous ces encaissements lui sont éprouvants, mais tout autant éprouvants pour nous.
Comment osent-ils faire tout ça ? Qu'a-t-elle fait pour mériter ça ?

On observe donc cette lente déchéance, qui ne nous laisse pas indifférent, et à travers ce qu'elle entreprend, celle-ci se remémore son passé que nous découvrons avec impatience à travers ces nombreux flashbacks. Et c'est à partir de ces moments qu'on se demande, comment a-t-elle pu rester sereine face à ce qu'elle a vécut ? Comment rester zen avec ce fameux Kevin, enfant au mental légèrement déficient, à la fois turbulent et fatiguant. Impossible de ne pas prendre partie pour cette mère désabusée, d'autant plus que plus l'enfant grandit, plus celui-ci devient irrespectueux et invivable.

We need to talk about Kevin, est un film puissant, qui torture sur "Qu'est-ce qu'il s'est passé ?", une claque qui ne laisse pas indifférent, mais on regrettera peut-être le côté trop mystérieux, qui ne raconte pas tout ces détails qui pourraient être si intéressants pour comprendre la complexité de ce Kevin détestable.
Tilda Swinton est excellente dans ce rôle, et demeure un personnage principal captivant au passé inconnu qui peut paraître étrange et effroyable.

Il faudra attendre la fin de ce long-métrage signé Lynne Ramsay, pour apprécier et comprendre. Film qui prend son temps voir un peu trop, qui dérangera certain, mais c'est un rythme nécessaire pour nous mettre mal à l'aise et jouer sur notre impatience, un peu pour nous mettre dans la même situation du personnage principal au final. Mais c'est une oeuvre puissante qui peut marquer plus d'un parent. Une belle oeuvre original qui sort du lot des grosses productions des années 2010, qui a le mérite d'être vu et qui en laissera sur le cul plus d'un.

Je vous en prie, sortez couverts, ou éviter de faire découvrir certains Classiques Disney trop tôt à vos enfants.