Voilà un film qui va rejoindre la catégorie des mariages qui dérapent salement. La mince et blonde mariée, plus endurante et athlétique que l'on pensait au départ, rappelle celle que campe Uma Thurman dans Kill Bill. Evidemment, le niveau est très en dessous puisqu'elle n'a pas bénéficié d'une formation de tueuse professionnelle. Les codes du film d'épouvante sont tous présents. Le décor pour commencer : immense maison baroque, avec lustres et boiseries, idéale pour un Cluedo grandeur nature : salle de musique, salle de billard, bureau, bibliothèque, rien n'y manque. Sauf qu'ici, tous les personnages sont des assassins en puissance et que la victime n'est pas encore morte...
L'ambiance ensuite : éclairage tamisé à la seule lumière des chandelles, silence nocturne que ne trouble que le bruit d'une arme que l'on charge ou des râles d'agonie...
Les personnages, enfin : plus chics que ceux de la famille Addams mais tout aussi tordus (mention spéciale pour la tante Hélène, qui n'aurait pas dépareillé dans le Rocky horror pictures show). On retrouve avec plaisir Andy MacDowell, tantôt en belle-mère attentionnée, tantôt prête à tout pour sauver sa famille.
On s'apprête à trembler dans son fauteuil; malheureusement, la mayonnaise ne prend pas. Après les quelques sursauts de rigueur, le film bifurque soudainement vers l'humour noir, voire la farce. La belle-famille se révèle une bande d'assassins plutôt maladroits, s'excusant auprès des victimes tuées par accident. Sans cesse, le film va osciller entre le thriller où le suspense semble reprendre le dessus et la comédie horrifique qui remet la pression à zéro. Cette confusion des genres empêche le spectateur d'avoir vraiment peur ou de franchement s'amuser. Trop de comique de situation pour un film d'horreur, pas assez de gag déjanté pour une comédie. On est très loin du jeu sadique de Funny games ou de la parodie de film gore hilarante comme Braindead.
Le film se risque aussi du coté de la satire sociale : les défavorisés victimes des jeux cruels des riches. Il est amusant de constater que les domestiques sont les premiers à faire les frais du jeu de leurs patrons.
Rien à redire niveau technique : décor, costume, photographie, ambiance sonore et lumineuse. Les acteurs s'en sortent bien. Samara Weaving est plutôt convaincante, avec son regard ironique, suppliant ou déterminé. Même le scénar n'est pas mauvais, sans temps mort au niveau du rythme. C'est réellement au niveau des intentions que le film s'égare. Faute de faire peur ou de faire rire, Wedding Nightmare reste un divertissement gore vite oublié. Dommage.