Il y a dans Welcome to the Punch une ambition visuelle et rythmique indéniable, un désir évident d’inscrire le film dans la lignée des thrillers urbains stylisés, à la croisée de Heat et des productions britanniques contemporaines. Et pourtant, malgré son enrobage soigné et son casting solide, le film peine à convaincre pleinement. Une expérience mitigée, qui justifie la note que je lui ai attribuée : 5/10.
Le premier mérite du film, et peut-être son plus grand, réside dans sa direction artistique. La photographie glacée, les jeux de lumière bleu acier, et les scènes d’action stylisées témoignent d’un réel savoir-faire. Eran Creevy parvient à donner à Londres une allure presque futuriste, presque clinique, qui colle bien à l’ambiance du récit. Visuellement, le film est clairement ambitieux et arrive parfois à captiver par sa seule mise en scène.
Mais cette esthétique, aussi maîtrisée soit-elle, semble souvent prendre le pas sur la substance. À force de vouloir impressionner, Welcome to the Punch oublie d’émouvoir ou d’interroger. Le style devient une façade derrière laquelle se cache un scénario trop prévisible pour captiver sur la durée.
L’histoire, centrée sur un flic marqué par une ancienne affaire et un criminel contraint à sortir de l’ombre, avait de quoi offrir une tension dramatique forte. On sent par moments poindre des thématiques intéressantes : la vengeance, les liens entre justice et corruption, les blessures du passé. Mais ces pistes restent trop en surface, et les retournements s’enchaînent sans réellement surprendre.
Les personnages manquent de complexité, en particulier le protagoniste joué par James McAvoy. Malgré le talent de l’acteur, son rôle reste prisonnier de clichés. Le duo qu’il forme avec Mark Strong, pourtant plein de potentiel, manque de développement. On aurait aimé plus d’ambiguïté, plus de confrontations humaines et moins de confrontations armées.
Il serait injuste de dire que le film est mauvais. Il sait maintenir un rythme, propose des scènes d’action efficaces, et tente un discours social, même timide. Mais à l’heure du bilan, on reste sur sa faim. L’émotion ne prend jamais vraiment, la tension s’émousse au fil du récit, et le film, malgré ses atouts, ne parvient pas à sortir de l’ombre des œuvres dont il s’inspire.
Welcome to the Punch donne parfois l’impression d’un bel emballage sans véritable contenu. Une forme impressionnante, un fond trop fragile. On sort de la séance avec un goût d’inachevé : celui d’un film qui aurait pu marquer, mais qui, à force de vouloir briller, a oublié de toucher. Un thriller à l’esthétique frappante, mais à la portée émotionnelle et narrative limitée.
Note personnelle : 5/10 – Un film qui impressionne l’œil, mais pas le cœur.