Contre toute attente, Jeff Leroy parvient à régresser !! Ça reste du Z professionnel (même si ce sont les acteurs qui semblent avoir occupé tous les postes clés), mais on nage vraiment dans le fond de la cuvette de ce genre de productions.


Difficile de lister toutes les aberrations qui constituent la trame même du film, entre les acteurs/actrices tous plus nuls les uns que les autres, les rats, les locaux (cette voie de garage qui sert de cour pénitentiaire !), les barreaux en chocolat, les tenues délirantes (le SM Mappa, c'est outcha), le scénario inexistant, la vulgarité gratuite, le non-sens des comportements de chacun (les méchants sont vraiment vraiment cons), les jolies petits sommiers à motif au milieu de toute la crasse, le rendu visuel atroce, les textes débiles, les hommages/recyclages d'autres métrages, le werewolf show, bref, n'en jetez plus.


Heureusement, il est un domaine où Jeff reste un véritable génie (et je pèse sincèrement mes mots), ce sont les FX. D'une générosité sans limite, le gore envahit tout en giclant des hectolitres de rougeaud partout, atteignant un niveau rarement égalé (impossible de ne pas penser à Braindead). Corps déchiquetés dans tous les sens possibles, visages mangés, torses écartelés, décapitations, démembrements surnuméraires, c'est promo sur le rayon bidoche. Jeff se fait plaisir, nous fait plaisir, c'est beau une telle communion.


Et je ne peux que vénérer cet acharnement avec lequel Jeff utilise toutes les techniques mises à sa disposition pour faire de l'illusion une réalité, toutes ces techniques qu'il foire systématiquement, mais sans que ça semble lui poser de problème : mannequins (le jet de bad girl dans la cours !), pompes à sang, incrustations sur fond bleu (la lune !), améliorations numériques de trucages analogiques (les yeux rouges du loup-garou, les fléchettes !), CGI (les hémorragies, les éclairs !), maquette (la prison !), affiches imprimées à la maison (la vodka, le panneau de la prison !), et même la complémentarité entre toutes ces techniques (la détransformation numérique du loup-garou suivie d'une pelure miteuse qui est glissée sur la jeune femme), etc. Chaque effet spécial mériterait une étude approfondie. Et c'est sans compter sa monomanie de l'éclat de pétard avec étincelles de feu d'artifice qu'il utilise à tout va, surtout quand on ne sait pas d'où ça vient.


Bon, il y aurait encore énormément de chose à dire, mais pour faire simple, WIWP doit être vu avec précaution, tant la nullité effroyable qu'il projette peut nuire au bon fonctionnement cérébral du spectateur. Effectivement moins bon qu'un Alien 3000, le film n'en reste pas moins un chef d'œuvre auquel j'adhère sans retenue, tandis que je bâtis mon petit autel à la gloire de Jeff Leroy. Rien qu'à remater des bouts de scènes, je reste fasciné de rire par cette chose tellement autre.


Par ailleurs, un petit caméo sympa de Phoebe Dollar qui ne dit pas grand chose (dommage), mais qui meurt avec panache. Et surtout, on retrouve cet acteur à la face familière : Domiziano Arcangeli. Il a en effet trainé ses guêtres dans les bisseries des 80's, et on l'a récemment vu dans Cannibal World, de Mattéi. Un gage de qualité.

Créée

le 1 avr. 2020

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