Bim, d'emblée, on voit la tête du prof, Vern Schillinger, le nazi de Oz. Mais ce n'est plus Tobias Beecher qui va se faire torturer mais un jeune garçon qui veut devenir un grand batteur. On peut faire confiance à Schillinger, ça ne va pas rigoler, sorte de mélange entre le sergent Hartman, un gourou et un éleveur de bétail. La gamin va tracer, lâcher, balancer, lâcher et retracer. Oui, une histoire très américaine.
Attention, le film n'est pas un film sur la musique... Il n'en est pas moins efficace, reprend (peut être trop) les codes du genre, à savoir le génie qui doit "cent fois sur la table remettre son ouvrage", être traité comme un chien par son mentor, que le seul moyen pour être un musicien de génie, c'est l'autisme (voir la scène de rupture très cruelle avec son éphémère petite amie terriblement drôle). Reste que l'on ne s'ennuie pas une seconde, le film démarre très rapidement, la caméra est utilisée de façon remarquable (il paraît que c'est son premier film au jeune homme, Damien Chazelle), les deux acteurs très bons (le jeune Miles Teller en emprunté naïf aussi). Enfin, la passe d'armes finale est un grand moment de cinéma, nous offre un climax intense qui parvient à poursuivre jusqu'au bout le duel dans une musique assourdissante, aux confins de la folie.