Pour les adeptes de structure familiale qui craquelle..

Wildlife est un film dont je n’avais pas du tout entendu parler avant de tomber par hasard sur sa bande annonce il y a une dizaine de jours. Je ne peux pas dire que le thème m’ait fait sauter au plafond mais l’atmosphère qui semblait s’en dégager couplée au talent reconnu des deux acteurs principaux avait réussi à éveiller ma curiosité. J’ai donc profité des vacances pour aller découvrir cet opus en salle sans trop savoir à quoi m’attendre.

L’histoire se déroule dans une petite ville du Montana dans les années soixante. Elle nous plonge dans le quotidien d’une famille ordinaire composée de Jeanette, Jerry et de leur fils Joe. Leur routine va être chamboulée quand le licenciement subi par Jerry va avoir un effet domino sur l’évolution de la relation dans le couple. Cette épreuve impactera aussi fortement sur Joe qui subit là une situation bien compliquée à vivre…

***Wildlife*** est une adaptation du roman écrit par Richard Ford il y a presque une vingtaine d’années. N’ayant pas lu cet ouvrage, je me garderai bien de toute comparaison entre l’œuvre originale et sa version sur grand écran. La première chose qui m’a marqué durant la séance est l’ambiance qui s’en dégage. Je suis toujours fasciné par l’atmosphère de cette ville américaine au milieu de nulle part. Même si l’intrigue se déroule dans les années soixante, j’ai vraiment eu le sentiment d’être hors du temps. Une impression de « ville morte » se dégage. Elle n’est pas propre à cet opus car elle se dégage de beaucoup de films dont la thématique est proche. Néanmoins, je suis toujours fasciné par la capacité du réalisateur à immerger le spectateur dans ce quotidien qui me paraît si loin de ma vie de citadin de notre époque. Sur ce plan-là, ***Wildlife*** est une réussite. Cette performance est d’autant plus remarquable qu’elle est le fruit de Paul Dano qui se retrouve pour la première fois derrière la caméra. 
L’originalité du film est de découvrir que le narrateur de l’histoire n’apparaît pas sur l’affiche. Il s’agit de Joe le film de la famille. Il vit le délitement du couple formé par ses parents sous ses yeux. Il subit l’effondrement de son équilibre et de son univers. Ses efforts pour maintenir un semblant d’harmonie familiale est à la fois touchante et douloureuse. On en a mal pour lui de vivre les épreuves et les scènes imposées par des adultes qui ne se supportent plus. Cet angle de vue est sublimé par l’interprétation de l’acteur jouant l’adolescent. L’implication du spectateur est ainsi immédiate, forte et intense. On ne sort pas indemne de la séance.
Cette chronique familiale possède également un ton sociétal. A travers cette famille, le film nous fait une présentation de l’Amérique rurale des années soixante. La relation au travail, la place de la femme, le quotidien… Tous ses aspects transpirent de chaque scène et nous envoutent complètement. J’ai eu le sentiment de vivre au côté de Jerry, Jeanette et Joe. Le voyage était réussi tant sur le plan temporel que géographique. Le rythme de la narration facilite ce résultat. En effet, l’intrigue se déroule à un rythme régulier sans jamais cesser d’avancer. Nous avons le temps d’observer le « paysage » sans pour autant être insensible, loin s’en faut, aux événements qui s’y déroulent.
Pour conclure, ***Wildlife*** est un film que j’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir. Son atmosphère, ses personnages, ses enjeux m’ont intrigué et m’ont tenu en haleine du début à la fin. Ce n’est pas un film que je pourrai voir et revoir mais en tout cas ce n’est pas à une histoire que je regrette de mettre laisser conter…