J'étais tombé par hasard sur le visuel du film alors qu'il venait tout juste de sortir à Hong-Kong en DVD. Avec aucune review ni même note trouvable sur le net à l'époque, je me suis lancer tenter et j'ai bien fait, Wonder women étant un joli petit film très attachant.


Il s'agit du premier film réalisé par Kam Kwok-Leung, personnage à la carrière très curieuse : quelques films en tant qu'acteur au milieu des années 70 puis il sort des radars pour revenir à la fin des années 80 où il écrit/réalise 2 films suivi d'un troisième en 1996 avant de ré-disparaitre pour revenir fugacement en 2012-2013 devant et derrière la caméra !
Cette filmographie atypique se retrouve dans la facture et le scénario du film qui demeure assez original : il est raconté sur 7 jours (du lundi au dimanche) pour une structure imprévisible entre la comédie (de mœurs), le drame social, la chronique intimiste et le triangle amoureux. C'est souvent inégal et imparfait mais comme souvent avec ce genre de titre, il y a quelque chose d'attractif qui s'en dégage. Principalement grâce à son duo de comédienne : Carol Cheng et Cecilia Yip qui ont une vraie complicité à l'écran. Il est un peu dommage que le personnage de Carol Cheng soit tout de même très caricatural dans son côté nunuche naïve (comme dans la séquence du casting) même si elle parvient à rendre son personnage touchant à plusieurs reprises.
Ce qui m'a surpris le plus c'est une sincérité qui n'a pas l'air feinte avec un portrait peu reluisant de la misogynie de la société hong-kongaise,sans trop l'appuyer non plus, et Kam Kwok-Leung a vraiment l'air de porter attention à ses comédiennes. Pour cela, il déploie mine de rien pas mal de trouvailles originales dans la réalisation dont certaines sont assez poétiques (les boules de billard bleues et blanches, le baiser au travers du T-shirt, le voyage en tramway). De manière générale, la ville de Hong-kong est bien filmée, tant dans un côté un peu glamour que sordide avec une pollution très présente.
Il y a régulièrement des idées de cadrages ou d'utilisation de l'espace qui prouvent qu'on est pas seulement dans un produit formaté. D'ailleurs, l'évolution du script est assez peu commercial avec son dernier tiers sous forme de ménage à trois avec Michael Wong où Le réalisateur évite de juger ses personnages ou de tomber dans le racoleur. Il fait même preuve d'une sensibilité inespérée au détour de plusieurs plans emprunts d'une certaine tension sensuelle qui aurait méritée d'être mieux canalisée. Il faut en effet admettre que le film est tout de même curieusement bâtit et très bancal même si ça lui apporte un charme indéniable.
De plus, le rythme est bien géré et ne souffre de pratiquement aucune baisse de régime.


Je m'attendais à un pseudo Sex and the City (avant l'heure) et je me suis retrouvé face à un film assez libre et même émouvant (avec le gros morceau canto-pop très efficace !). Et malgré toutes ses faiblesses, **Wonder woma**n a la fraicheur et la spontanéité des premiers films, inconscients qu'ils tracent leur propre sentier.

anthonyplu
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le 11 janv. 2018

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