Woody Woodpecker : Alerte en colo par Casse-Bonbon

Réalisé par Jonathan A. Rosenbaum et sorti en 2024, Woody Woodpecker : Alerte en colo marque le retour du célèbre pivert dans un second long-métrage produit cette fois-ci pour Netflix, après le film d’Alex Zamm en 2018. Fidèle à la formule initiale, ce nouvel opus mêle animation et prises de vues réelles. L’histoire suit Woody, sommé par les autres animaux de prouver qu’il peut changer, sous peine d’être banni de la forêt. Pour y parvenir, il devra apprendre le travail d’équipe dans un camp de vacances humain.

Rien ne semble sauver cette production qui réitère les erreurs du premier film tout en les amplifiant. L’ensemble manque cruellement de direction artistique, de vision ou même de simple énergie. Le scénario déroule sans conviction une intrigue morne, peu engageante, où les personnages sont réduits à des archétypes sans relief. Le casting humain, sans doute conscient de la vacuité du projet, livre des performances mécaniques. L’humour ne fonctionne jamais, même auprès du jeune public visé, et ni la musique ni les décors n’offrent le moindre cachet, tant ils se contentent d’un service minimum visuel et sonore.

L’animation de Woody, bien que techniquement correcte, s’intègre difficilement à l’environnement réel. Les interactions entre les personnages animés et les comédiens manquent de fluidité, ce qui empêche toute immersion. Le contraste visuel et tonal entre les deux registres (animation et live-action) reste mal maîtrisé, rendant l’ensemble bancal.

Mais le problème majeur du film réside dans son rythme étiré à l’excès. Avec 99 minutes au compteur, le récit multiplie les scènes inutiles et les gags poussifs pour remplir du temps, comme s’il s’agissait uniquement de capter l’attention d’enfants laissés devant l’écran. C’est un film "baby-sitting" au sens le plus cynique du terme, qui trahit la moindre ambition narrative ou artistique. On décroche très vite, tant l’ennui domine face à une aventure sans consistance, recyclée et commerciale jusqu’à l’os.

Avec cette suite encore plus fade que son prédécesseur, Woody Woodpecker : Alerte en colo ne fait que confirmer le manque total d’intérêt de cette relecture du personnage. Ni drôle, ni divertissant, ni même vaguement charmant, ce film ne mérite ni l’attention des enfants, ni la nostalgie des adultes. À oublier sans regret.