Wu Ji - La Légende des cavaliers du vent par cherycok
Un des plus gros budgets jamais alloué à un film chinois, 30 millions de dollars. The Promise, retitré chez nous Wu Ji, la Légende des Cavaliers du Vent, est ce qu'on pourrait appeler un film à double tranchant, un peu à la manière d'un Legend of Zu (Tsui Hark – 2001). J'entends par là que, alors que certains vont le trouver beau, poétique, magnifique sur tous les points, d'autres vont y être insensibles, voire carrément rebutés du début à la fin. Je rentre pour ma part dans la deuxième catégorie.
Sur un scénario des plus simples, Chen Kaige (L'Empereur et l'Assassin – 1999) nous sert un wu xia pian « moderne » sur fond de mélodrame, qui, malgré une volonté d'en faire toujours plus, est tiré vers le bas par trop de choses.
Et « trop » est le mot adéquat, à commencer par ce surplus d'effets spéciaux qui plombent littéralement chaque scène ou presque ou ils sont utilisés tant ils ont l'air tout droit sorti d'une cinématique d'un jeu Playstation 1. J'en veux pour preuve avec un exemple parmi tant d'autres (la liste serait longue à faire), à savoir la scène de la charge des taureaux et la bataille qui s'en suit en début de film, qui fait rire plus qu'elle n'impressionne. On a même parfois l'impression que les acteurs sont paumés au milieu de tout ça, et c'est peu de le dire.
L'autre aspect vraiment gênant du film, c'est que tout est vraiment trop « clean ». Les costumes sont certes jolis, quoi qu'un peu Lido parfois (le budget plume a du être conséquent !), mais tout est flambant neuf, sans aucune égratignure ni rayure, à croire qu'ils viennent tout juste d'être fabriqués. Ca choque un peu, surtout après de grosses batailles ou des combats auxquels les personnages ont pu participer.
Et il en est de même pour les combats sur fond de cerisier en fleur. C'est certes peut-être joli à voir pour certains, mais c'est parfois plus somnifère qu'autre chose. Bon, j'exagère un peu, tous les affrontements ne sont pas comme ça, à l'instar du passage dans la demi-sphère plutôt original, mais il faut avouer que tout ça n'est pas vraiment passionnant. Les chorégraphies sont par contre très correctes, Stephen Fung et Deon Lam ont une fois de plus montrés de quoi ils sont capables, et desservent parfaitement les quelques combats très aériens qui parsèment le film.
Il y a par contre un point sur lequel on ne peut rien dire, c'est sur le quatuor d'acteurs composé du coréen Jang Dong-Kun (Friend - 2001), du japonais Sanada Hiroyuki (The Ring - 1998), et des hongkongais Nicholas Tse (New Police Story - 2004) et Cecilia Cheung (Legend of Zu – 2001), tous impeccables dans leurs rôles respectifs. Dommage seulement que leurs personnages n'aient aucune ampleur à tel point qu'on se fiche éperdument de qui des trois hommes va conquérir le cœur de la demoiselle.
On peut donc dire que, de moins point de vue, Chen Kaige rate son pari avec Wu Ji. Ce qui s'annonçait à la vue des différentes bandes annonces comme un gros film chevaleresque de furieux, matinée d'effets spéciaux, n'est en fait qu'un simple pétard mouillé bourré de scènes frisant souvent le ridicule (mouarf, Cecilia Cheung qui se prend pour un oiseau...). N'en déplaise à certains...
A noter que la version qui est sorti en France le 15 Mars 2006 est amputée d'une dizaine de minutes.
