On ne remerciera jamais assez la saga X-Men pour avoir aidé à populariser le genre super-héroïque, le tout en ayant délivré un paquet de bons films. La saga aura toujours une place particulière dans mon cœur, tant elle est comme aucune autre d'un point de vue qualitatif, de la merde complète (The Last Stand) au chef d'oeuvre (Logan), en passant par une timeline violée comme jamais, au point où on s'en foutait complètement, et enfin des castings marquants pour la plupart des personnages, dont certains castés parfaitement deux fois. Mais les bonnes choses ont une fin, et cette saga si aléatoire dans la qualité connaît enfin un type de film qu'elle avait évité jusqu'à présent, celui oubliable.
Deuxième tentative pour Simon Kinberg d'adapter une des sagas les plus mémorables de l'histoire des comics, il n'était que scénariste sur The Last Stand, il occupe cette fois la triple casquette de producteur, scénariste, et pour la première fois de sa carrière, celle de réalisateur. Inutile de dire qu'il avait intérêt de savoir ce qu'il faisait.
Narrateur : Il ne savait pas ce qu'il faisait.
Il n'y a pas beaucoup de recherches à faire pour savoir qui est à blâmer pour ce raté complet. Au niveau de la production déjà, on peut questionner l'utilité du film, oui, aucun film n'est vraiment « utile », mais Apocalypse avait montré que les X-Men en tant que tels étaient au bout de leur concept actuel, tandis que les Deadpool et Logan avaient prouvé que la marque X-Men n'était pas nécessaire pour attirer le public, et faire des films de qualité. Faire un nouveau film X-Men avec en plus la même équipe, c'était l'erreur du Simon Kinberg producteur. L'erreur du Simon Kinberg scénariste, c'est d'avoir pensé qu'il pouvait refaire un film avec les mêmes personnages dont les arcs étaient conclus pour la plupart, en plus de nous sortir un script mal foutu, que ce soit à cause d'une mauvaise écriture des personnages, des dialogues risibles (notamment le seul fuck du film), et une histoire qui essaie de paraître plus complexe qu'elle ne l'est vraiment. Enfin, il y a le Simon Kinberg réalisateur, dont la seule expérience dans ce rôle se résumait à quelques épisodes de Rebels, c'est maigre, surtout quand on veut directement passer à un blockbuster. Sa gestion du rythme est mauvaise, les acteurs sont mal dirigés, il ne sait jamais sur quoi mettre l'emphase, bref il manque d'expérience, pour un aussi gros film, ça ne pardonne pas. Le dernier acte n'est pas aussi mauvais que le reste cela dit, et vu qu'il a été retourné entièrement, on voit un peu plus d'expérience derrière la caméra dans la maître des scènes d'action, imparfaites, mais beaucoup plus prenantes que le reste du film.
Les acteurs font ce qu'ils peuvent pour la plupart, mais sont dirigés n'importe comment en plus de devoir lire de mauvais dialogues. Jennifer Lawrence en a toujours rien à foutre, pire que dans les deux derniers films, et a envie de mourir à chaque fois qu'elle ouvre la bouche. Le personnage de Jessica Chastain, méchante du film, est terriblement inutile, le pire étant le casting de Chastain en une personne ne devant délivrer aucune émotion, et en plus avec les cheveux décolorés. Le personnage est inutile, mais au moins avec ses cheveux naturels on aurait y pu trouver un certain rapprochement avec Jean, qui est la seule satisfaction du film, plus particulièrement Sophie Turner qui est solide dans le rôle.
Enfin la musique est plutôt sympathique, on dirait un mec qui essaie de faire du sous-Zimmer, et qui plagie Time sur la scène finale... Ah c'est Zimmer ? Sa retraite super-héroïque n'aura pas duré longtemps. La fin justement est tellement expédiée qu'on dirait qu'ils ont appris le rachat par Disney le jour où ils l'ont tourné, « il est là, elle est ici, eux sont HOP GENERIQUE MERCI AU REVOIR D'ÊTRE VENU ».
A dans 13 ans pour que notre dieu et sauveur Kevin Feige nous offre le film Dark Phoenix qu'on mérite, quoi que c'est déjà le film qu'on mérite, parce qu'on est tous des merdes et qu'on ne mérite pas d'avoir de belles choses.