"- Stop, ne fait pas ça !" "- Mais pourquoi ?" "- Parce que si tu fais ça, voilà ce qui va se passer !"

Rigolez si vous voulez, mais c'est sérieusement ce a quoi j'ai pensé lors de la rencontre entre notre protagoniste principal qu'est notre cher Logan et le jeune Professeur Charles Xavier. Mais je ne vais pas réduire le film à cette simple remarque, car elle est d'autant plus anecdotique que le film est une réussite hollywoodienne et artistique.

Bryan Singer reprend les commandes du navire mutant, pour son volet le plus important, épique, monstrueux, incroyable et dantesque. Véritable pierre angulaire de la saga, ce film restera comme un objet spécial dans la saga X-Men et propose quelque chose d'assez étonnant, entre relecture de l'histoire, écartement des parties troubles, véritable reboot et suite temporelle à la fois. Un statut hybride, voir bâtard, qui le classe bizarrement dans toute la filmographie mutante. Somme et négation de certains opus, l'histoire, formidablement écrite et bien temporalisée dans le temps (le film dure plus de deux heures, mais il parait trop court tellement la narration ne se relâche jamais sans jamais s'emballer) permet de remettre à zéro certains choix de scénarios qui ont déçus bon nombre de fans dans les opus précédents, mais aussi relancer une saga qui commençait à être à bout de souffle. Hollywood se complet dans les suites et remakes, reproche souvent usité pour les films de ce genre. Les haters vont pouvoir se défouler car ce film réussit l'improbable twist de se retrouver dans les deux catégories. Bim !

Mais parlons maintenant du film en lui même. Singer continue son exploration profonde des ressorts de la haine, de ce qu'elle peut soutirer comme motivation, comme base, comme finalité. La force du scénario, très rare à Hollywood, est de ne se complaire dans aucun manichéisme, aucune facilité. Les personnages réagissent dans leur époque, dans ce qu'ils ont subis et ce qu'ils font face. Le seul bémol restera peut être le manque de développement autour de Bolivar Trask, peut être le seul personnage important auquel on arrive pas tout à fait à comprendre pourquoi agit-il ainsi. La mythologie X-Men se développe, et toute personne qui a suivi la saga depuis le début s'en retrouvera gratifié. Même les purges que l'on a pu voir serviront à en ressortir une grande satisfaction en regardant "Days of Future Past". C'est peut être ça le plus beau cadeau de Singer sur ce film, récompenser avant tout les fans de la première heure. Mais sans perdre les nouveaux venus (même si ils auront du mal à comprendre certains rebondissements).

Et pour finir, ce casting monstrueux. Passé, présent, futur d'une saga réuni en un seul film, avec peut être les acteurs les plus talentueux de toute génération, venus des cinq continents. Hollywood n'est plus l'antichambre des États-Unis, tout dans ce film se veut internationaliste. Un petit mot pour notre Omar Sy national, qui a subit les moqueries honteuses de beaucoup de ses compatriotes. Il est géant notre doudou français. Certes, il n'a pas un gros rôle, mais il compose monstrueusement bien le colosse Bishop, dans toute sa présence physique. Et arriver à exister quand vous êtes dans le même film que Ian McKellen, Patrick Stewart, Hugh Jackman, Michael Fassbender, Jennifer Lauwrence, James McAvoy, Peter Dinklage, etc... Ce n'est pas rien, surtout quand tout ce beau monde compose leurs rôles à la perfection.

Bref, je pourrait parler longtemps de ce film, mais je risquerai de vous spoiler certains twists absolument fabuleux. C'est peut être la grosse claque de cette année dans la catégorie blockbuster, et risque de faire date. Maintenant, il faut que Bryan Singer relève ce dernier défi exposé dans la scène post-générique, et MAMMA MIA, ça annonce du lourd. Mais comment passer après cette fin de film ? Comment rattraper un retournement aussi énorme en un film pour en amener toujours plus ? Singer et la Fox se rapproche d'un point de rupture dangereux, mais le réalisateur a trop fait de prouesses pour décevoir. On les attends au tournant. Encore une fois.
Yellocrock
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le 28 mai 2014

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Yellocrock

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