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Je suis très fan des films de ZAZ et j'avoue être incapable de me retenir de rire devant n'importe lequel de leurs films plus de vingt secondes (j'intègre aussi les œuvres à la création desquelles ils ont juste participé, soit à l'écriture, soit à la production ; ce qui fait que les deux derniers volets de la trilogie The Naked Gun sont compris dans le lot !).


Ce qui a eu pour conséquence que j'attendais avec une certaine impatience l'arrivée de cette suite, tout en me mettant dans l'idée que ça ne serait pas à la hauteur des précédents opus. C'était la bonne attitude à adopter.


Je n'avais aucun doute quant au fait que Liam Neeson allait reprendre avec talent le flambeau dans le rôle du fils du légendaire Frank Drebin, ce désastre ambulant professionnel qui arrive à sauver ce qu'il doit sauver par miracle, incarné par le génial et très regretté Leslie Nielsen. Pour en revenir à Neeson (attendez, NeesonNielsen, ce n'est pas un gag, ça ?), après cette phrase interminable, je n'avais aucun doute pour la raison que j'ai vu Ted 2. Alors Ted 2 dans son ensemble, ce n'est vraiment pas terrible. Mais dans ce film, il y a un gag réellement excellent, en deux temps, avec l'acteur jouant premier degré, sauce Taken, autour de l'achat d'une boîte de céréales. C'est un bijou d'hilarité. Je ne vous en dis pas plus.


Donc, je savais que s'il jouait Frank Drebin Jr. de cette même manière, entièrement à sa façon, sans chercher à aucun moment à imiter bêtement l'inimitable et exceptionnel Leslie Nielsen, il allait assurer. Ce qui est pleinement le cas. En outre, l'alchimie avec sa partenaire, Pamela Anderson — actrice qui, en acceptant de vieillir, a su admirablement le faire et même, pour le coup, gagner en charme — fonctionne très bien.


La recette ZAZ, sur une intrigue prétexte bidon, c'était un enchaînement de gags non-stop, jouant sur et déjouant nos horizons d'attente façonnés par notre expérience antérieure de spectateur. Il y a même souvent plusieurs gags à se dérouler en même temps dans une même scène, voire dans un même plan ; ce qui a pour résultat, sur ce dernier point précis, que l'on peut découvrir un gag — que l'on n'avait pas repéré auparavant — qu'au troisième ou quatrième visionnage. Et s'il y en a un qui ne fonctionne pas sur vous, ce n'est pas grave, car un des suivants, qui arrive aussitôt, va forcément réussir à vous faire marrer.


Là, pour le film critiqué ici, c'est différent. Il a pour défaut de trop vouloir régulièrement exploiter un seul et même gag sur une séquence entière, à l'étirer au maximum. Si ça marche — et il y en a quelques-uns qui ont super bien marché avec moi — tant mieux. Si ça ne marche pas, on a le temps de s'emmerder le temps du gag. Par exemple, j'ai trouvé interminable tout ce qui tourne autour d'un bonhomme de neige (alors que l'idée, à la base, est délicieusement absurde !) et aussi la séquence dans laquelle la vidéo de Drebin Jr. au volant de sa bagnole, avec une envie très pressante, est diffusée en salle d'interrogatoire. Ce sont pour moi des moments qui insistent trop sur eux-mêmes, qui sont trop répétitifs, pour que ce soit réussi.


Par contre, j'ai énormément rigolé durant la scène lors de laquelle un des antagonistes de l'histoire espionne le couple de personnages principaux ; et ceci en partie parce que ça n'a aucune limite dans le politiquement incorrect, mais aussi et surtout parce que les gags, suffisamment inattendus, suffisamment diversifiés, de plus en plus énormes, savent s'enchaîner rapidement. J'ai apprécié aussi les toutes premières minutes qui adoptent le ton d'un thriller sérieux — avec tous les gimmicks visuels et sonores d'un film du genre du XXIe siècle, on adapte le truc aux goûts du jour — pour virer d'un coup vers le grand n'importe quoi absurde. C'est une méthode très efficace pour introduire le rire et qui avait déjà fait ses preuves dans la trilogie The Naked Gun. Sinon, pour les fans de cette dernière, les clins d'œil ne manquent pas ; ce qui est toujours stimulant à identifier.


En résumé, si le tout est partiellement parasité par des gags qui s'éternisent un peu trop pour ne pas que l'on ressente l'envie de se tourner les pouces en attendant que ça se termine, il parvient malgré tout, par quelques fulgurances, à déclencher des éclats de rire par-ci par-là. Et ceci en partie grâce à un Liam Neeson parfaitement à sa place, qui forme un bon duo avec sa partenaire Pamela Anderson. Mais est-ce que, globalement, un tel film, successeur inévitablement bien inférieur, était absolument nécessaire ? Je ne le crois pas.

Plume231
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le 13 août 2025

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