« Les vaches ont regagné le perchoir pour aller couver »

Grâce à ses états de service, Frank est reçu à la Maison-Blanche.

Une Œuvre d’Hilarité Méta-cinématographique

Il serait malencontreux de dénier la place prééminente de ce métrage dans le panthéon de la comédie burlesque. Loin de toute facilité, le film s'évertue à déployer un humour absurde, un non-sens délibérément cultivé qui fait hautement les délices de l'amateur éclairé. Les gags visuels, d'une pléthorique inventivité, s’amoncellent avec une générosité qui frôle la surabondance, tel ce moment cocasse où le personnage principal, d’une parfaite inconscience, enjoint un homme en chaise roulante à ne pas se lever, un geste d'une incongruité surréaliste et foncièrement réjouissante.

Une Performance D’Antan

La réussite de ce film repose foncièrement sur l'icône Leslie Nielsen, un comédien d'une stature incomparable. Son jeu, d'une impassibilité pratiquement stoïque, s'oppose avec une désopilante ironie aux situations les plus capillotractées, provoquant un décalage comique d'une rare efficacité. Il incarne l'absurdité du récit avec une dignité désarmante, transformant chaque scène en un moment de pur délice. Son flegme, loin de la froideur, est un catalyseur d'hilarité qui magnifie l'esprit même du film. Le nombre de répliques mémorables est d’ailleurs tel qu'il défie toute tentative d'inventaire, témoignant de l'opulence d'un texte aussi spirituel que farfelu. Bref, c'est une œuvre exempte de toute banalité et une leçon de cinéma comique.