Le genre même de la parodie est presque aussi vieux que la littérature elle-même, remontant même jusqu'à Homère et son Batrachomyomachie. Cette volonté de vouloir exagérer certaines mécaniques d'une œuvre source ou même de s'en moquer délibérément est donc quelque chose de millénaire. Pour autant, la volonté seule ne suffit pas, car il faut une certaine maîtrise pour que la parodie soit réussie et drôle, et s'il y a bien un exemple majeur à retenir en matière de savoir faire dans le milieu du cinéma, c'est bien le collectif ZAZ.
ZAZ, c'est un trio de réalisateurs américains devenus iconiques et dont leur premier fait d'arme est ce film qui non seulement fera exploser la carrière de Leslie Nielsen, mais aussi amènera le genre de la parodie à un stade jamais surpassée alors (Oui, même les Scary Movie, Spartatouille et compagnie).
Si la trame scénaristique est classique, en l'occurrence celle d'un ancien héros voulant reconquérir son ex femme et dont la peur de l'avion va être mise à rude épreuve, c'est bel et bien dans sa manière singulière de mettre en scène les blagues que le film trouve toute sa saveur. À des lieux des blagues de prout et de l'humour pipi caca, on explore les confins du gag pour en distiller la molécule et offrir une expérience de visionnage jubilatoire. Les jeux de mots prennent vie, les situations absurdes s'enchaînent et le quatrième mur explose avec une maîtrise et un amour du cinéma et de ses codes inconditionnel.