Quand la téléréalité vient se substituer à la justice... Après le meurtre accidentel de son mari, Maryam est condamnée à mort. Sa seule issue est Yalda, une émission de téléréalité, aberration s'il en est !
Maryam se retrouve ainsi face à la fille de feu son mari, Mona, et dans une plaidoirie mal maîtrisée, Maryam va tenter d'obtenir le pardon de Mona et être ainsi acquittée.
Dans le respect des règles du théâtre classique, Yalda se déroule dans une même unité de temps, d'action et de lieu (à un virage près), mettant ainsi en scène et en lumière la fragilité et la souffrance de personnages aux prises avec le droit sur la vie et l'octroi de la mort.


Depuis l'expérience de Stanley Milgram (1963), et en l'occurrence, pour ma part, depuis Le Prix du Danger (https://www.senscritique.com/film/Le_Prix_du_danger/464642), rares sont les moments de cinéma qui abordent de cette façon la question du prix, non de la valeur mais du prix, de la vie humaine. Cette vie qui se trouve placée entre d'une part les mains de l'accusatrice, celle qui a le pouvoir de vie ou de mort le temps d'une émission, et d'autre part, et des SMS des téléspectateurs ;
la justice rendue à bas prix justement, contrebalancée par la parole du procureur à Mona : "Le prix du sang coûte cher".
Massoud Bakhshi dans son écriture et par sa caméra donne à l'art cinématographique toute sa place : celle de la voix qui s'élève contre tous les silences criminels qui de ce silence même cautionnent toutes les barbaries.
Un film politique au sens noble du terme à plusieurs thématiques, un film à débattre.
Bonne séance !

Agyness-Bowie
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs films tirés d'une histoire vraie, Les meilleurs drames sociaux et Les meilleurs films iraniens

Créée

le 2 oct. 2020

Critique lue 788 fois

3 j'aime

13 commentaires

Agyness-Bowie

Écrit par

Critique lue 788 fois

3
13

D'autres avis sur Yalda, la nuit du pardon

Yalda, la nuit du pardon
Cinématogrill
8

Si vous voulez qu'elle vive, envoyez 1 au 30001....

Huit ans après le plutôt bon brûlot politique Une famille respectable, qui valut à son réalisateur quatre ans de procédure judiciaire en Iran, Massoud Bakhshi remet une pièce dans la machine et...

le 2 oct. 2020

9 j'aime

1

Yalda, la nuit du pardon
Barmad
2

Ne perdez pas votre temps.

A moins que vous ne vouliez avoir l'impression de perdre 4h de votre vie en l'espace de deux heures. Sauf si votre passion est de voir des meufs pleurer et rien comprendre. Ou encore si vous adorez...

le 1 oct. 2020

5 j'aime

Yalda, la nuit du pardon
Agyness-Bowie
7

Talion, le prix du sang

Quand la téléréalité vient se substituer à la justice... Après le meurtre accidentel de son mari, Maryam est condamnée à mort. Sa seule issue est Yalda, une émission de téléréalité, aberration s'il...

le 2 oct. 2020

3 j'aime

13

Du même critique

Libre et Assoupi
Agyness-Bowie
9

Un film à l'humour thérapeutique

C'est vraiment sur un coup de tête que je suis allée voir "Libre et assoupi". Et j'ai eu bien raison. Partir de rien mais arriver quelque part, mais tout seul ... ou presque, aurait pu dire Groucho...

le 7 mai 2014

25 j'aime

Sous les jupes des filles
Agyness-Bowie
8

Et la femme créa la femme

Je sors de "sous les jupes des filles", donc de sous les miennes. Qu'ai-je vu ? J'ai vu 11 femmes, filmées comme on a tant filmé les amitiés masculines. Voilà un film intelligent, profond, aussi...

le 4 juin 2014

17 j'aime

The Giver - Le Passeur
Agyness-Bowie
7

Ce ne sont pas les émotions qui sont dangereuses, mais ce que nous en faisons...

Je sors à peine d'une séance de "The Giver" que j'entends déjà les critiques, avant même de les avoir lues !!!! Oui, c'est un film de SF assez basique, Oui c'est plutôt un film pour les jeunes ados,...

le 30 oct. 2014

15 j'aime

2