Yobi, le renard à cinq queues
5.7
Yobi, le renard à cinq queues

Long-métrage d'animation de Sung-Gang Lee (2007)

Yobi est une renarde à cinq queues, une jeune gumiho. Recueillie par des extraterrestres échoués sur la Terre, elle se lie d’amitié avec un garçon de l’orphelinat voisin. Mais un terrible chasseur la pourchasse et Yobi ne doit son salut qu’à une mystérieuse ombre.


Lee Sung-gang, qui a réalisé Mari Iyagi, se lance ici dans une adaptation de la légende des femmes-renardes, créature célèbre dans le folklore de toute l’Asie.


Graphiquement, Yobi, le renard à cinq queues est magnifique. Les décors à l’encre sont somptueux et l’animation 3D reprend élégamment les dessins pour passer inaperçue. La forêt, le lac ou les montagnes enneigées, les paysages sont particulièrement travaillés. Les personnages, en revanche, sont caricaturaux, vite expédiés et avec une animation parfois discutable. Ces niveaux disparates de qualité nuisent au visionnage, mais paraissent finalement insignifiants à côté du reste.


Car l’histoire ressemble à un délire schizophrénique. Le réalisateur, qui est également l’écrivain, empile les éléments dans une surenchère surréaliste. Ce film ne parle que de très loin des gumiho et de leur antagonisme avec les humains (voir plutôt The Fox With Nine Tails sur le sujet). Il mélange un film pour ado et son inévitable romance à un bric-à-brac parfaitement indigeste. On a, dans l’ordre :

– des extraterrestres en couche-culotte métallique qui propulsent leur soucoupe avec leurs propres flatulences

– un lac qui permet d’entrer dans l’au-delà les soirs de pleine lune

– un chasseur de démon épaulé par des pitbulls.

– une ombre détective (???)

– et même un robot miniature


Dès lors, la cohérence ne rime plus à rien. On ne s’étonnera donc pas des capacités magiques aléatoires de Yobi et du taoïste alcoolo, de trouver un gardien des âmes dont l’apparence est un savant mélange philosophique ou encore d’un improbable golem à la Myiazaki. Bien sûr, l’histoire n’a ni début ni fin et se rapproche vaguement d’une tranche de vie (au sens bouddhiste du terme).


Yobi, le renard à cinq queues est un cocktail qui ressemble à un brainstorming d’étudiants en art un jeudi soir (donc alcoolisés) : il y a plein d’idées plus ou moins heureuses, mais absolument non miscibles. Le résultat est surréaliste, mais ne s’approche même pas d’une allégorie ; il ressemble plutôt à un Frankenstein graphique ! À voir pour les amateurs d’étrange, le dépaysement est garanti.

OeilDePatrick
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