Drôle d'objet cinématographique tout droit sorti de la Yougoslavie titiste du début des années 70, période "République fédérative socialiste de Yougoslavie".


Sur la forme, on est assez proche de la caméra de Godard dans "À Bout de souffle", cité de manière explicite dans un dialogue. Caméra à l'épaule, très/trop libre, avec beaucoup de jump cuts, beaucoup de mouvements, beaucoup de zooms avant/arrière. Il faut s'accrocher... Et si on n'accroche pas, il y a de quoi gâcher l'essentiel du film.
Sur le fond, on suit le parcours d'une petite frappe évoluant au sein de la société yougoslave. De la position d'outsider minable, il évolue vers les plus hautes sphères de la mafia de Belgrade avec l'aide indirecte de la police (d'état ou secrète). Il utilisera ce nouveau pouvoir pour construire une sorte de faction révolutionnaire et organiser une révolte contre le système.


Un drôle de mélange des genres, avec d'un côté toute l'esthétique post-hippie et de l'autre le chaos visuel et thématique. Chaos dans la forme, dans la façon de filmer, et chaos dans les rues de Belgrade, message peu apprécié par les autorités de l'époque. Jovan Jovanovic ne dissimule pas ses intentions, il fera même dire à son personnage/truand/révolutionnaire, de manière explicite : « I am your future ». Un final directement adressé aux spectateurs : « Les happy ends, la morale façon "on ne récolte que ce qu'on a semé" ce n'est que dans les films, pas dans la réalité » (citation approximative, restituée de mémoire).


[AB #95]

Morrinson
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le 7 juin 2016

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