Hospice power
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le 12 oct. 2015
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Alléché par la présence derrière la caméra de Paolo Sorrentino, et devant de Harvey Keitel et Michael Caine, et certainement d’un point de vue reptilien par la paire de fesses négligemment posées sur l’affiche, j’ai le sentiment d’avoir assisté à un film assez médiocre dans sa construction, bavard et poseur dans ses dialogues, même si sa construction par micro-ruptures de rythme n’est pas inintéressante.
Ma déception principale vient de Paolo Sorrentino en tant que metteur en scène. Dans la mesure où c’était de mon point de vue son point fort dans ses réalisations précédentes : si sa mise en scène était particulièrement intelligente dans un film comme « Il Divo » parce qu’elle appuyait le propos, voire se substituait à lui à plusieurs reprises, elle abandonne ici ce rôle pour ce contenter de venir, parfois sans intérêt particulier, rompre le rythme un peu narcotique de la vie de cet hôtel des alpes suisses, parfois un peu en dépit du bon sens.
Du coup, plutôt que de permettre aux personnages de ne pas appuyer en permanence le discours du film sur la vieillesse, la vie, la mort… et de discourir par l’image, on se retrouve dans une situation ou les acteurs répètent à l’envi un nombre de banalité assez affligeant sur la vie et la mort, le nazisme, être acteur, réalisateur…. Bref, on s’en fout.
En tout cas, moi je m’en fous. J’ai l’impression de me retrouver devant le même propos pompeux que j’ai pu observer dans Birdman mais en bien moins abouti dans la réalisation et donc beaucoup plus fastidieux à regarder.
Il y a bien des scènes intéressantes ou touchantes mais finalement assez peu nombreuses et l’ensemble ne provoque pas grand-chose d’autre qu’un ennui poli, jusqu’aux scènes un peu grotesques en uniforme et au concert final qui ont achevé de poser pour le constat d’un film particulièrement prétentieux.
Reste une vraie scène de cinéma tout au plus, quand Michael Caine s’énerve face à l’envoyé de la Reine d’Angleterre. Voilà le seul souvenir positif que je garde 10 jours après avoir vu le film. C’est peu.
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Créée
le 16 oct. 2015
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