L'ambition générale du collectif de journalistes est louable, et les articles qui sont sortis à l'époque étaient indéniablement d'utilité publique. Malheureusement, je trouve que le documentaire n'apporte pas grand chose de plus, hormis la forme peut être plus accessible. Et encore, cela reste une vidéo d'environ une heure trente.
La volonté de mixer des images de film d'animation, notamment durant les témoignages, permet de renouveler un peu la forme documentaire classique, mais les autres mises en scènes ne sont pas toujours très pertinentes. Je pense notamment à la projection des prises de paroles de journalistes sur des murs de bâtiments, ou encore celle de visages qui se découvrent. C'est d'autant plus regrettable que c'est bien par l'image que le documentaire aurait pu apporter quelque chose de supplémentaire en comparaison des données et témoignages compilés dans les articles.
On aura saisi la métaphore et les idées derrière ce genre de mise en scène, mais on peine finalement à voir l'intérêt de faire un tel choix esthétique, alors qu'à l'exception du passage sur l'ONU, les structures responsables des violences sexuelles ne sont pas assez interrogés à mon avis. L'exemple des USA est assez frappant. On parle de Guantanamo, d'Obama, mais on ne plonge pas réellement dans les raisons de telles décisions politiques.
Néanmoins, c'est un document intéressant pour qui n'aurait pas le temps, l'envie ou l'opportunité de lire les articles, mais qui devient rapidement anecdotique une fois que cette lecture a été faite.
6,5/10