Zu était le nom d'une chaîne de montagne à l'ouest de la Chine, dans l'actuel Szechuan. A cette époque, Zu revêtait une grande importance stratégique. Zu précéda le monde dans le chaos et y resta quand le monde en sortit. Dans les romans et les contes, Zu east nimbé de mystère avec ses vieux temples, ses pics extraordinaires peuplés d'immortels et de chevaliers. Zu devint ainsi un lieu de légende.



Zu, les guerriers de la montagne magique est un film très particulier, d'une extravagance fantastique made in arts martiaux décomplexés, dans une attitude burlesque. Une funambulesque épopée sensationnelle, chargée d’effets spéciaux apportant une véritable déferlante psychédélique pour les yeux, signé Tsui Hark.


Deux soldats rivaux, Ti Ming Chi (Yuen Biao) appartenant à l'armée bleue et Chang Mei (Sammo Hung) appartenant à l'armée rouge, essayent d'échapper aux affrontements des guerres des couleurs. En fuyant, Ti Ming Chi tombe d'une falaise se retrouvant ainsi projeté dans un monde fantastique peuplé de chevaliers divin et de démons, s'affrontant pour le sort de l'humanité. Adam Cheng, Yuen Biao, Moon Lee : Lee Choi-Fung, Meng Hoi, Brigitte Lin, Sammo Hung... un casting remarquable.


Le scénario est alimenté en folklore chinois rondement mis en avant, malgré, un trop-plein d'information pas toujours bien géré, nous perdant parfois dans l'histoire. Pour réellement apprécier l'oeuvre de Tsui Hark, il faut l'aborder sans restriction comme une conjecture artistique et philosophique.


Un récit témoignant d'une vision accusatrice de la part de Tsui Hark envers les dirigeants du monde, constamment embarqués dans des guerres insanes et stupides. Il démontre aussi à quel point les batailles illusoires doivent être laissées de côté pour se concentrer sur une cause commune.



Les guerres ont existé de tout temps. Elles sont causées par la folie des hommes. Ils méprisent la vie humaine. Toi et moi n'y changerons rien.



Si la première moitié du long-métrage s'avère totalement maîtrisée de bout en bout, offrant une narration soignée, un rythme mesuré, des situations comiques, des actions tip-top, une ambiance horrifique... en bref l'excellence, la deuxième moitié est assez what the fuck, ça part dans toutes les directions. Il se passe énormément de choses, trop de choses condensées dans 45 minutes rendant le tout très pesant, floue et difficile à digérer.


Dans cet univers riche en mysticisme, on rencontre des combattants gratifiés de capacités surnaturelles et parapsychiques. Des pouvoirs aussi impressionnants (pouvoir du feu, de la glace, psychique...), qu'ultra-grotesques (pouvoir d'utiliser les poils du visage comme arme, l'homme rocher qui ne tient pas droit...). Les démons sont un peu mieux servis, même si finalement aucun n'arrive à la cheville du premier qu'ils affrontent dans le temple.


Tsui Hark propose une surabondance d’effets spéciaux (tirés de son imaginaire) certainement révolutionnaires pour l'époque, sous une forme hallucinogène dans un débordement délirant d'idées et de distorsion des images réelles. Une expérimentation psychosensorielle renvoyant un frisson exaltant qu'aujourd'hui certains pourraient trouver immonde.


Le long-métrage est un condensé frénétique d’action abracadabrantesque. Un déroulé de confrontation non-stop, malheureusement pas toujours pleinement lisible, à cause d'un montage trop bref. Néanmoins le plaisir reste entier grâce à des combats entre humains et démons démesurés à coup de technicités inspirées. On pourrait croire que Ching Siu Tung est derrière les chorégraphies tant l'inventivité de celles-ci défie l'imagination, en recentrant bien entendu l'époque.


CONCLUSION :


Zu, les guerriers de la montagne magique est une oeuvre fantasmagorique dingue. Un périple fantastique où les arts martiaux prennent une ampleur rarement vue par des rhétoriques et des catachrèses chargées sur un plan politique.


Même si loin d'être parfait, le film de Tsui Hark se présente comme un monument cinématographique du genre.



-Vous osez violer ce lieu sacré ?
-On ne sait pas résister à l'attrait du danger. On vient punir le mal.
-Qui sont ceux-là ?
-Les méchants. On est les gentils.
-Qui exécute la loi du Ciel...
-À mort !
-Et les Justes...
-À mort !
-Les bienfaiteurs...
-À mort !
-Qui s'oppose à nous...
-À mort !
-Qui épargne-t-on ?
-Ha ha ha ha ha ha ! Ceux qui nous servent.


B_Jérémy
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le 6 nov. 2019

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