Douze petites heures, voilà le temps nécessaire pour terminer A Plague Tale : Innocence. Cela peut paraître léger face à la concurrence, mais pour un jeu narratif aussi dense et aussi bien mené c'est en réalité une grande performance de réussir à tenir un tel rythme sans marquer quasiment un seul temps mort. Le jeu, très scripté et forcément dirigiste, n'est pas exempt de quelques défauts, notamment dans son gameplay limité et dans sa manière de tenir un peu trop le joueur par la main, mais en dehors de ces quelques réserves, A Plague Tale est tout simplement une merveille.
Certains tiqueront sans doute sur les quelques libertés prises avec l'histoire, mais l'ensemble reste tout de même cohérent et contribue à rendre le scénario riche et dense. On suit avec une fluidité de narration exemplaire le combat d'Amicia et Rune pour sauver des griffes de l'inquisition son jeune frère atteint d'une affection du sang, le garçon suscite en effet le plus grand intérêt chez le Grand Inquisiteur en personne. En pleine épidémie de peste, il faudra échapper à l'inquisition et à ses sbires, ainsi qu'aux multitudes de rats qui, pris de frénésie, s'attaquent à la population et dévastent la région.
En dehors de sa fronde, Amicia a peu d'armes à sa disposition, si ce n'est son intelligence et quelques potions d'alchimie, qui lui permettront d'échapper habilement à ses ennemis. Ce gameplay d'infiltration assez simple pourrait paraître un peu ennuyeux à la longue, mais la nécessité de protéger le petit Hugo ainsi que l'impossibilité de passer en force en mode Berserker, obligent le joueur à se comporter de manière un peu plus subtile. Evidemment, le jeu reste très accessible et maîtriser les principales techniques de progression ne poseront de problème à personne. Il y a bien quelques boss un peu pénibles à éliminer, mais rien d'insurmontable pour un joueur moyen.
Ce n'est donc pas tant dans son gameplay, agréable mais limité, qu'il faut chercher les principales qualités du jeu d'Asobo, mais dans sa formidable narration, magnifiée par une ambiance incroyable et des graphismes de très grande qualité, notamment dans la maîtrise des jeux de lumière. C'est beau, vraiment, et cela contribue à l'immersion que procure le jeu. Malgré son côté dirigiste, on ne se sent jamais à l'étroit dans cet univers médiéval et c'est là certainement une des grandes réussites des développeurs que de nous faire oublier ces limites géographique pour nous plonger au cœur de l'histoire et de ses personnages tellement attachants et émouvants.
Si les jeux open world au gameplay dilué dans de multiples activités chronophages et futiles vous fatiguent, si l'ambiance et la narration sont des conditions sine qua non pour que vous vous sentiez impliqué dans un jeu, alors il y a de grandes chances pour que A plague tale : innocence soit fait pour vous. Allez-y, foncez, ce jeu est une pépite.