Assassin's Creed II
7.6
Assassin's Creed II

Jeu de Ubisoft Montréal et Ubisoft (2009PlayStation 3)

Deux ans après le premier Assassin’S Creed, Ubisoft revient en force avec la suite tant attendue, après la fin frustrante du précédent. Ce nouvel épisode a pour but de gommer tous les défauts du premier jeu, que ce soit l’IA, les combats un peu mou, la répétitivité en particulier. Le soft y arrive-t-il ?

L’histoire se déroule juste après la cinématique de fin d’Assassin’S Creed. Grâce à l’aide de Lucy, Desmond parvient à s’échapper des locaux d’Abstergo en sa compagnie, et rejoignent tous les deux une cachette secrète des Assassins, ou Desmond découvre deux nouveaux alliés : Rebecca, qui a mis au point l’Animus 2.0, ainsi que Shaun, une tête d’ampoule arrogant mais attachant. Pour déjouer les plans des Templiers, Desmond doit se replonger dans la vie d’un autre de ses ancêtres, et acquérir les capacités de ce dernier, afin de devenir un vrai Assassin. Nous assistons donc à la naissance d’Ezio Auditore Da Firenze.

La première différence se situe au niveau de la réalisation. On a dorénavant de véritables cinématiques, mises en scènes correctement, en lieu et place de ce qui avait été fait dans le premier jeu. Personnellement, je préfère ça, ça dynamise les dialogues. En ce qui concerne le scénario, il est plus fouillé, plus intéressant, mais apporte son lot de questions aussi, notamment sur la fin, complètement WTF. Pour autant, les personnages sont tous charismatiques, on suit Ezio tout au long de sa vie, son caractère évoluant au fil des ans. On nous offre une panoplie de personnages différents que l’on rencontrera à Florence, ou Venise, qu’ils soient Assassins ou Templier, réels ou imaginés pour le jeu.

Les joueurs reprochaient au premier AC d’être répétitif ? Ne comptez pas sur ACII pour l’être. En effet, le titre se veut bourrer de nouvelles choses, que ce soit les missions ou le gameplay. D’une part, fini les enquêtes, on sait directement ou se trouve notre cible, le jeu devient plutôt dirigiste de ce côté-là, les assassinats n’étant plus libre, malheureusement. Mais, à contrario, il y a maintenant un tas de choses à faire dans les villes. Outre les points d’observations qui font leur retour, on a maintenant des missions secondaires, comme les missions courriers, les contrats d’assassinats, les missions ou l’on doit corriger un mari infidèle… On aura aussi comme quête annexe de retrouver cent plumes disséminées de par les villes (Florence, Venise, la Toscane), ainsi que de découvrir tous les coffres aux trésors.

Mais ce n’est pas tout. Car le plus gros ajout d’ACII vient du fait que l’on puisse customiser Ezio. Que ce soit pour lui changer la couleur de ses vêtements, s’acheter de nouvelles armes, de nouvelles armures, des fioles de vie, des tableaux pour accrocher dans la Villa… Le jeu se montre ultra complet à tous les niveaux. En plus de ça, ACII se dote dorénavant d’un cycle jour/nuit. L’immersion est totale, d’autant plus qu’il y a plus de monde affiché à l’écran, que les PNJ se comportent plutôt de manière satisfaisante la plupart du temps.

La plupart du temps, parce qu’ACII a gardé l’un des défauts de son aîné, l’IA assez débile, surtout en ce qui concerne les gardes pendant les combats, qui attaquent encore chacun leur tour. Pour autant, on note que des progrès ont été fait quand à leur vision, leur comportement en général, mais ce n’est pas encore ça. D’ailleurs, en parlant des combats, ces derniers se déroulent de la même manière qu’auparavant, si ce n’est que l’on a gagné en dynamisme, et que l’on peut se battre avec beaucoup plus d’armes. Les lames secrètes sont de la partie (LES lames, oui, on en a maintenant deux, et l’on peut d’ailleurs faire des doubles assassinats), de même que les marteaux, les lances, les épées lourdes… Cela permet de ne pas faire sans cesse la même chose, et l’on peut aussi ramasser les armes par terre, ou alors, lorsque l’on combat à mains nues (complètement différent du combat à mains nues d’AC), on pourra carrément voler les armes des ennemis pour les retourner contre eux.

Et parce que l’on est dans AC, et que l’on est un Assassin, on va devoir se cacher aux yeux des gardes, comme dans le premier. Si l’on retrouve les bancs, les bottes de foins et les cachettes sur les toits, le peuple joue dorénavant un véritable rôle dans la dissimulation. Les érudits ne sont plus là, mais on va pouvoir se cacher dans des groupes de personnes, afin de passer les gardes, d’être discret lors des filatures. Une nouvelle feature fait maintenant son apparition : la notoriété. Vous pensiez que vous pourriez agir n’importe comment, comme dans AC, et vous promenez librement dans la cité après vos méfaits ? Oubliez-ça. Un système de notoriété fait son apparition, il s’agit tout simplement d’être reconnu par les gardes via vos actions, que ce soit le vol auprès des citoyens, l’entrée dans des zones interdites, les assassinats devant tout le monde, etc.

Plus vous aurez de notoriété, plus vous serez repéré rapidement par les gardes, ils vous attaqueront directement si vous êtes trop « populaire ». Pour faire descendre votre notoriété, plusieurs choix s’offrent à vous. Vous allez pouvoir soudoyer les hérauts qui parlent de vous, éliminer les témoins ou encore enlever les affiches disséminés sur les murs de la cité. Une fois la notoriété totalement redescendu, vous serez tranquille… jusqu’au prochain méfait. Cette feature pousse le joueur à être plus discret, à assassiner sans se faire repérer, à utiliser d’autres moyens que la violence pour attirer les gardes, etc. Et des moyens, il y en a.

Parce que les nouveautés ne s’arrêtent pas là, on va pouvoir utiliser des courtisanes, des voleurs, des mercenaires, voir sa petite arme à feu pour faire diversion. Ou tout simplement, on peut aussi envoyer nos florins par terre pour attirer le peuple et les gardes. Que de choses à faire. En plus de toutes ses nouveautés, on va posséder, assez tôt dans le jeu, une Villa, que l’on devra rénover. Comment ? A l’aide de l’argent, bien évidemment.

J’en ai parlé plus haut, mais customiser Ezio demande de l’argent, que l’on peut gagner de plusieurs façons. En volant les habitants, en trouvant les coffres aux trésors, en accomplissant des missions, mais aussi grâce à la Villa. Complètement en ruine au départ, c’est à nous qu’il revient de la rénover (bâtiments, armureries, église, murs…) à l’aide de notre argent. Et plus votre Villa prospérera, plus vous gagnerez aussi d’argents, forcément. Le système monétaire est plutôt bien foutu, on ne manque quasiment pas d’argent à vrai dire tant les moyens pour en avoir sont légions.

Il y a réellement des tas de choses nouvelles dans ACII, certaines plus anecdotiques que d’autres, mais le fait est qu’Ubisoft a réellement peaufiné son jeu, pour le rendre plus intéressant et meilleur en tout point. On peut aussi parler des Tombeaux à explorer, qui rappelle des passages des Prince of Persia puisque beaucoup plus axé plate-forme, et qui nous servent à récupérer des sceaux d’Assassins pour obtenir une armure. Il existe aussi des glyphes à trouver sur certains bâtiments des villes, grâce à la vision d’aigle, qui permettent d’avoir quelques énigmes à déchiffrer pour en apprendre plus sur le sujet 16 (le prédécesseur de Desmond, prisonnier d’Abstergo aussi). Bref, que de choses nouvelles, en plus des missions diverses et variées.

Mais ACII possède aussi quelques défauts, autre que l’IA ennemi. On pourra noter que graphiquement, si le jeu s’en sort plutôt bien, la qualité paraît moins fine que le premier en fait. Le côté réaliste des bâtiments et de l’éclairage est moins travaillé bizarrement, et la nuit, le ciel est recouvert d’une sorte de tempête de nuage assez laide. Par contre, le jeu se veut un tantinet plus fluide que précédemment. Quelques bugs surviennent toujours un peu, de même que les problèmes du free run, ou le personnage va s’agripper là où on ne veut pas, ou va sauter n’importe où. Le souci étant qu’on ne peut pas réellement doser son saut, c’est quelque chose d’assez frustrant. On retrouve notamment le clipping, l'aliasing, les soucis habituels de ce genre de production, mais ça fait toujours chier de les voir.

Mais le plus gros défaut vient finalement de l’interface. Ou plutôt, lorsque l’on joue sans interface. Je m’explique : j’ai fait le premier AC sans HUD, pour que l’immersion soit totale, et je m’en suis très bien sorti, la map me servant pour savoir où je devais me rendre, sans forcément devoir regarder à chaque fois. Dans ACII, la map est totalement merdique, parce qu’elle est mal foutue, on a du mal à savoir où l’on est, la map ne ressemblant pas du tout à ce qu’on peut voir in game, et, de plus, contrairement à AC, les développeurs ont cru bon de retirer la flèche qui nous permettait de savoir dans quelle direction notre personnage regardait. Une suppression complètement illogique, du coup il m’est arrivé très, très, très souvent de regarder la map, voir de remettre la mini-map pour savoir ou me diriger, tellement le tout est mal branlé, il est quasiment impossible de se repérer, de savoir où l’on doit se rendre sans cette putain de map. Ça m’a pas mal emmerdé, j’ai pesté, ça m’a gâché mon immersion à certains moments à vrai dire. Je ne comprends pas comment ils ont pu autant foirer ce côté, alors que jouer sans HUD aurait dû être un gros plus, il s’avère qu’ici, c’est handicapant, car on ne peut pratiquement pas se repérer dans la ville, contrairement au premier. C’est réellement dommage.

En dehors de cet énorme défaut (qui n’existe pas si l’on joue avec l’HUD, ou qu’avec la mini-map), Assassin’S Creed II est une véritable tuerie, bourré de nouveauté, une vraie évolution du premier Assassin’S Creed. Long, plutôt joli, mieux mis en scène, plus dynamique, varié, des musiques splendides et s’intégrant parfaitement à l’ambiance, des villes bien différentes, un scénario et des personnages vraiment chouettes, Assassin’S Creed II est génial.
Sephrius
9
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le 14 déc. 2014

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Sephrius

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