Assassin's Creed III ou ce qui aurait du être le dernier opus d'une saga intense et vive. Ceci contient du spoil.
Je suis une joueuse invétérée de cette saga, et j'admets sans conteste que, bien qu'elle ne soit pas parfaite d'un point de vue purement Gamer, elle m'a toujours fait voyager. Entre les croisades, la Renaissance Italienne, quoi de plus remarquable que la capacité à voyager dans notre culture, dans notre histoire, de sentir les palpitations intensives à chaque participation des moments clé de notre patrimoine ? Il est vrai, je suis passionnée d'histoire ancienne, c'est peut être aussi pourquoi, j'ai été déçue de cet opus.

Assassin's Creed III, qu'est ce que c'est ? C'est le choc des cultures, c'est la concrétisation du rêve Américain, c'est le point de départ de leur histoire...Et je crois bien qu'il n'y réellement que cette époque qui pouvait être mis en avant, car malheureusement, le peuple des Etats Unis est pauvre, historiquement parlant. Mais passons. Leur bataille pour conquérir leur indépendance reste un moment exceptionnel de l'histoire mondiale. Gagner leur liberté, au prix de l'asservissement de la destruction d'un peuple déjà présent avant eux. Oui, c'est ça, cet opus ; la complexité d'une histoire.

Par quoi commencer ? D'un point de vue extrêmement terre à terre, le changement de Game play ne m'a pas absolument pas plu ni même convaincue. Jusqu'au bout du jeu je suis restée frustrée, perdant de l'instinct et de la fluidité dans le jeu. Ils avaient, naguère, un très bon système de jeu, je ne comprends pas pourquoi ils ont voulu le changer ? Pour ne pas rester dans la continuité, dans la facilité ? Et bien parfois les choses les plus simples, sont souvent les meilleures, et je ne vois pas l'intérêt de faire perdre ses habitudes de jeu à un joueur de façon aussi abrupte. Mais bon, je sais que je suis quelqu'un capable d'outre passer ce genre de détail, pourvu que le jeu me transcende.

Alors parlons en de ce jeu. Fondamentalement, c'était osé, et j'ai aimé. Un début de jeu auquel on ne s'attend pas, un revirement de situation qui surprend. Je ne me rappellerais que trop de mon expression de surprise "Quoi ?! Mais c'est impossible ! Je l'aime bien moi, Etham." C'était bluffant. Et j'ai trouvé que cela changeait un peu du rituel " tu es un assassins, ta famille l'est depuis des générations tout repose sur tes épaules ". Donc forcément, on a envie de comprendre, donc on continue le jeu. Et c'est à ce moment que l'on va découvrir Connor, le héros de cet opus. Que dire sur Connor ? A mon sens c'est un personnage antipathique, impulsif. On est loin d'Ezio qui avait la force et le charisme. Loin d'Altaïr qui avait la sagesse. Mais pourquoi pas après tout ? Quoi qu'il en soit, on est bercé par la culture amérindienne, cette tradition si incroyable de richesse, jusqu'au départ de notre héros, qui décide de devenir un Assassin après une vision d'un Esprit (qu'on a plus besoin de nommé tant on la voit au cours des derniers jeux.) Et donc, il va chez l'Homme qui à tout appris à sa mère, un propriétaire noir...Heu, pardon ? Détrompez vous, je ne suis pas raciste, seulement l'exploitation des Noirs aux Etats Unis à duré très longtemps, bien plus qu'on ne le croit, et même s'il dit bien qu'il ne pourrait aller en ville pour faire valoir son argent, je trouve ça un tantinet facile. Mais je passe la dessus, après tout, je me suis dit que c'était un beau prélude au combat pour la liberté, et qui mieux qu'un Assassin dont le peuple est réduit en esclavage depuis des décennies, peut faire valoir son droit à la liberté ?

Donc, Connor n'a pas de repère d'Assassin, non non, il a un riche domaine avec divers exploitations et même un port personnel. Bon....là ça commence vraiment à devenir un peu gros. Sans compter la gestion du domaine...C'est d'une complexité effarante, je doute que l'on joue à Assassin's Creed pour passer son temps à faire fonctionner la gestion et à spéculer sur les meilleures placements qu'il soit. Je n'ai pas aimé cette façon de faire s'agrandir son domaine. Non seulement oui parce que franchement, c'était fouillis et il y'en avait de partout, et qu'en plus de ça, les aller retour entre les différentes villes et le domaine sont longs....mais longs. Malgré les déplacements rapide. Car oui, à mon sens tout était bien trop grand. Effectivement, c'est logique, cette période de l'histoire regroupe nombres d'Etat, je veux bien, mais là, non définitivement non. Déjà que Rome, c'était immense, mais alors là, c'est pas comme si on avait qu'une seule ville. Bha non. Et les terrains immenses, vastes...Pour chasser...Bha oui, on se casse la tête à faire fructifier son domaine, mais par contre il faut quand même continuer de chasser, parce que comme on joue un Indien, forcément, on chasse. Bon...c'est d'un ennui à force.

Et les Assassins dans tout ça ? Bha oui, Connor est l'unique représentant d'un Ordre, qui apparemment, n'existe plus (dans les temps modernes je tiens à rappeler que ça se passe aux Etats Unis et que quand même, ils sont nombreux...) et lui même n'a pas spécialement l'air porté sur le fait de redorer l'ancien blason. Sa cause est noble, il veut sauver son peuple, m'enfin c'était quand même agréable ce côté un peu cérémonieux des Assassins qui se battent pour une cause juste, vaste, la liberté. Notre assassin est assez borné, il n'a que faire des tentatives d'indépendance du peuple américain, il intervient juste quand ça l'arrange. Arriviste avec ça.Et du coup, la liberté oui, mais seulement quand ça l'arrange...On échappe un peu à la vision globale du jeu qui est la liberté de tous, dans le monde... Mais ça, quelque part, ce n'est pas si mal, parce que le manichéisme des précédents opus était un peu lassant : " On est les gentils, les Templiers sont les méchants." Ici, on nous apprends à tempérer notre jugement, à voir plus loin qu'un simple crédo, et c'est bien, vraiment c'est bien. Je me rappellerais de la rencontre du père et du fils, le premier lui disant ; " Avant ton ordre défendait une cause bien plus sensé ; la paix. "
Mais voilà ces tentatives de nuances, on ne les retrouve que chez le héros, qui au lieu de passer pour quelqu'un d'ouvert d'esprit, passe pour un crétin naïf, parce que ouais, les templiers finalement, ça reste des gros méchants. Et là encore, c'est très dommage de ne pas avoir exploité ça un peu plus. Pourquoi ne pas avoir fait quelque chose d'aussi tempérer chez les Templiers ?Et bien parce qu'on est aux Etats Unis, et que la théorie du complot nous rappelle que les Templiers sont au pouvoir chez eux. Peut être. quoi qu'il en soit, ça reste dommage pour ce jeu.

Donc si on oblitère les tentatives de restaurations du domaines qui sont longues, fastidieuses et ennuyeuses, la quête principale se finie bien vite. Une dizaine d'heures pas plus. Et mon dieu que c'est plat. Les assassins gagnent toujours, c'est bien connu. Mais on s'attendait à quelque chose de fort. Enfin, quand même, il veut tuer son père et celui qui a brûlé son village et qui est responsable de la mort de sa mère, je ne sais pas...C'est important non ? Et bien non, un verre à la main et une mort pitoyable. Et la fin dans le monde moderne....Parce que oui, quand même, le but, est, je vous le rappelle, de sauver le monde non ? Donc mine de rien, on est un peu excité de savoir ce qu'il va se passer. J'aimais assez dans les précédents volets, les interventions dans le présent, mais là...Bordel.

On assiste à un conflit entre divinité, et se pose à nous un choix. Chouette. Sauf que la prise de solution est déjà toute faite...mais alors pourquoi on nous frustre en nous laissant la possibilité de choisir ? Grand dieu. Et puis le sacrifice. Parce qu'il en faut bien un. Sauf qu'on ne s'attache que très peu à Desmond finalement, donc l'apogée tragique, on s'en fou un peu.

Ce jeu n'est pas que mauvais, je ne veux pas lui dresser un portrait que noir. Le fait de pouvoir se mettre dans les coins, de grimper aux arbres, d'être plus subtile dans la vision du monde, les moments marquant tel que la baie de Chesapeake, la Boston Tea Party, tout ça...c'était fort, vraiment. Mais je m'attendais à plus. Ils ont voulu faire quelque chose de recherché, sans aller jusqu'au bout, ce qui à eu pour but de rendre trop long des choses secondaires, et pas assez intéressante ou puissante, la trame principale.
Nelenia
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le 23 nov. 2013

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