Baldur's gate II est un des plus grands mythes du jeu de rôle. Le sang de Baal, seigneur du meurtre, coule dans vos veines. Vous êtes capturé par Irenicus qui cherche à s'accaparer votre âme. Heureusement, des combats éclatent, et Imoen vient vous libérer, alors que vous vous remettiez des événements de Baldur's gate I, notamment du massacre de la progéniture de Baal par Sarevok. Les ambitions de Bioware pour Baldur's Gate II sont tel que le jeu représente le fantasme ultime pour tout les amateurs de jeu de rôle, reprenant notamment les bases d'Advanced Dungeons & Dragons, et ce, sur plus de 100 heures de jeu.

S'adressant avant tout au férus de jeu de rôle plus qu'aux novices, Baldur's gate 2 peut en rebuter plus d'un durant les cinq voir dix premières heures : difficulté élevé, subtilité des combats à vite apprendre, univers riche et déroutant, accès assez tôt dans le jeu à des quêtes qui peuvent durer longtemps... Le manuel de 181 pages atteste que Bioware ne plaisante pas. Tout commence par la création de votre personnage. Vous choisissez d'abord votre sexe, puis votre race parmi les sept proposés (humain, elfe, gnome, petite personne, demi orque...). Vous choisissez ensuite votre classe parmi les 11 proposé, chacune ou presque ayant différentes sous classes. Cela va du barde au guerrier, en passant par le sorcier ou le voleur. Vous choisissez ensuite votre alignement parmi neuf choix possibles tels que loyal ou chaotique bon, neutre strict, etc. Vous répartissez ensuite vos points de caractéristiques selon des critères de force, de dextérité, de constitution, d'intelligence, de sagesse et de charisme. Vous choisissez enfin vos talents, votre apparence et votre nom. Beaucoup de possibilités sont offertes, et il est assez difficile de faire un choix. Heureusement, un didacticiel est disponible, et le premier chapitre du jeu est lui-même un autre didacticiel. Baldur's Gate 2 commence vraiment lorsque notre héros entre en ville avec sa troupe. Et la première chose qu'il est bon de faire est de trouver les alliés qui viendront compléter notre équipe, limité à six personnages au maximum. C'est une aventure sérieuse qui nous attend.

Les premières quêtes vont tomber très vite, c'est mêmes parfois les gens eux même qui viennent chercher assistance. Attention cependant, ça ne veut pas dire pour autant que vous êtes capable de les faire tout de suite. Il faut effectivement avant tout bien connaitre vos capacités et les tactiques de combats. Car, un des points les plus importants de Baldur's gate II, c'est que se contenter de cliquer sur les adversaires pour lancer l'attaque ne suffit presque jamais à obtenir la victoire. Les premières heures de jeux peuvent être douloureuse mais il faut s'y faire, la très grande majorité des combats de Baldur's gate 2 nécessite une grande préparation. Tout d'abord, il y a l'équipement à bien choisir selon vos talents et votre classe, certaines armes n'étant utilisable que par certaines classes. De même, il faut bien vérifier que le type d'arme (épée à deux mains, fléchettes, bâtons), correspondent à vos compétences afin de bien optimiser leur utilisation. Ensuite, l'un des points important du jeu, la magie. Savoir lancer des sorts offensifs sur ses adversaires c'est bien, mais sont ils protéger ? Est-ce que le sort est adapté à la créature visé ? L'ennemi va t'il avoir le temps d'atteindre le lanceur du sort afin de lui porter un coup qui va faire rater le sort ? Le tout, en sachant que le système magie est différent de ce que l'on connait d'habitude : on n'a pas de jauge de mana, mais en revanche, on ne peut utiliser un sort qu'un nombre très limités de fois, jusqu'à ce que nos personnages se reposent. Inscrire des sorts disponibles dans notre livre exige là encore un repos. Une chance, nos héros peuvent se reposer n'importe où, ou presque. Le mieux étant tout de même d'essayer le plus souvent possible d'envoyer un personnage camouflé en éclaireur, afin de pouvoir se préparer à l'avance d'un bataille. Le problème étant qu'il peut y avoir des pièges, et que s'il y en a, leur détection prend parfois de grosses secondes. Inutile de se mentir, cette partie va amener à faire des sauvegardes rapides assez souvent. Ensuite, plus on avance dans le jeu, et plus on va trouver des astuces pour faire tourner un combat à notre avantage. Quelques exemples : un groupe de mage puissants nous attend ? Si je fonce dans le tas, ils vont avoir le temps de lancer leurs sorts de protection, et surtout leurs horripilants sorts d'immobilisation ou de chaos, me faisant perdre le contrôle de mes personnages. Alors que si je convoque des monstres, de bas niveau, et que je les envoie au casse-pipe, les mages vont user leurs sorts dessus. Les créatures lancées n'auront aucune chance, mais à force, les mages n'auront plus de sort en réserve. Et c'est alors que je lance mon équipe à l'assaut des mages épuisés de leurs pouvoirs. Autre astuce aussi, si on quitte une zone, les ennemis suffisamment proches nous suivent malgré tout. Ceci peut être perçu comme un handicap nous empêchant de pouvoir fuir un combat facilement, mais ça peut être aussi une technique assez efficace pour attaquer certains ennemis un à un plutôt qu'en groupe, si on s'y prend bien. Méthode curieuse, mais qui m'a tiré plusieurs fois d'un grave pétrin. Bien sûr, on doit aussi adapter la position de nos personnages, afin d'être sûr que si l'un se retrouve avec un niveau de vie très faible durant un combat, qu'il puisse fuir le temps que les autres achèvent le travail. Ca n'a l'air de rien, mais il s'agit d'un véritable art, tant les nombreux combats du jeu se déroule dans des couloirs étroits, alors que nos héros ne savent pas très bien se contourner, voir prennent des détours complètement idiots pour arriver à un point.

Pour progresser, il va donc falloir que nos personnages montent en niveau. Bien sûr, on peut reformer notre groupe (en général, on se retrouve à l'auberge de la Couronne de Cuivre dans les Bas quartiers), afin de réadapter notre équipe à la situation. Mais il faut bien qu'ils montent en niveau. Un personnage de haut niveau ne fait pas tout et ne résout pas les problèmes de trolls qui reviennent à la vie si on ne les aspergent pas d'acide ou de feu, ou bien des golems insensibles à la magie ou a certaines armes, mais tout de même. Si pour vous, ce genre de problème se traduit par un simple « je vais faire du leveling », en posant un petit scotch sur le bouton croix de votre manette tout en faisant votre repassage, sachez que ce principe est tout simplement hors sujet vis-à-vis de Baldur's gate 2. Tout d'abord, c'est avant tout en accomplissant des quêtes que vous allez gagner des points d'expériences, mais surtout, le système de combat lui-même ne permet pas ce genre de « technique », puisque le moindre combat dans Baldur's gate 2 nécessite un minimum de tactique. Tout de suite, on comprend qu'il y a un monde entre Bladur's gate 2 et le jeu de rôle moyen. Sur les 100 heures de jeu, il y en a zéro qui se font à moitié concentré ou en faisant une même action à la chaine. La réputation du jeu ne se fait pas sur du vent.

Ces fameuses quêtes sont plutôt longues alors qu'elles sont nécessaires pour gagner un nombre de points d'expériences conséquent. Une chance, elles sont particulièrement nombreuses, si bien que parfois, on est littéralement dérangé par ces roturiers qui quémandent notre assistance. Déjà que les membres de votre équipes sont particulièrement bavard entre eux... Quoiqu'il en soit, les récompenses sont parfois intéressante, voir même étonnamment audacieuse. Mention spécial à la reconquête du château D'Arnise, qui nous permet peu après d'en être le seigneur et d'avoir à gérer les problèmes du château, ses impôts, mais aussi les divers petites aventures qui vont demander notre jugement. Si il y'a une quête à faire de tout le jeu, c'est bien celle là. D'autres quêtes vont ainsi nous récompenser de différentes manières autres qu'un simple nombre de points d'expérience. Un bémol cependant, le journal des quêtes n'est franchement pas le plus clair qu'on ait pu connaitre. Le classement par date aide à s'y retrouver un peu, mais il est généralement assez fouillis. Au contraire d'un Planescape : Torment, Bladur's gate 2 reste plus classique dans leurs résolutions : une large majorité des quêtes vont nécessiter des combats. Soyez prévenu. Dans les donjons, ça peut être dérangeant. Autant, nos aventuriers sont capables de se reposer dans les endroits les plus inconfortables et inquiétant, autant, c'est le meilleur moyen pour être dérangé par une troupe ennemi. Regagner de la vie en se reposant est une très bonne technique, mais pas sans risque. Bien sûr, vous ne pourrez pas installer votre campement en pleine ville, les gardes chassant les vagabonds. Alors, il faut aller à l'auberge prendre une chambre. Les auberges permettent aussi d'entendre les rumeurs en villes en prenant un verre. Retenez aussi les marchands, mais aussi les temples. C'est eux qui pourront ressusciter vos personnages, mais aussi soigner les sorts jetés qui peuvent durer infiniment. Je pense notamment au sort « Absorption d'énergie » qui empêche notamment votre personnage de monter en niveau tant qu'il n'est pas guéri.

Baldur's gate II nous conte l'histoire d'une vengeance et d'une malédiction. Cependant, on passe plus de temps à vivre des quêtes annexes qu'à suivre la trame principale. Ainsi, c'est plus l'univers du jeu qui est riche que le scénario lui-même. Beaucoup de dialogues avec beaucoup de possibilités, de ce côté-là, on ne peut pas être déçu. En revanche, si l'univers est bien, il n'est pas le plus fantastique que j'ai connu. La différence est très notable par rapport à un Planescape Torment ou un The Witcher. Attention, contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'univers de Baldur's gate tient plus d'un mélange de science fiction et d'heroic-fantasy (à la manière de la série Thief), que de l'heroic fantasy pur. Il y a des châteaux, des elfs, des orcs, des magiciens, mais il y a aussi des égouts, des machines, des laboratoires étranges... Mais qu'on soit bien d'accord, si je n'ai pas été porté par la trame principale du jeu, il faut admettre que les dialogues et la richesse des possibilités qui sont offertes sont à un niveau incomparablement supérieur avec les Mass Effect et la plupart des rpg d'aujourd'hui. Il faut bien dire ce qui est. Le jeu a ses scènes vraiment épiques, servit par des personnages haut en couleur bien que parfois agaçant (je pense à Minsc), et certains combats sont d'anthologie. Quand on combat un dragon, c'est vraiment le cas ! Ces boss particulièrement imposant nécessite une attention de tout les instant et une préparation sans faille pour espérer les occire. Seule ombre au tableau, la récompense qu'ils offrent est quelque peu décevante.

100 heures de jeu peut paraitre long. Si certains pousse le vice jusqu'à dire que la durée de vie serait même de 300 heures, il faut admettre que la très grande force de Baldur's gate 2 est de réussir à être passionnant durant autant de temps. 100 heures de jeu durant lesquels aucune ne donne l'impression de remplissage bête et méchant. En disant ça, je pense à Mass Effect 1, qui, avec ses maigres 15 heures de jeu, réussit à avoir un voir deux tiers du jeu consacré à du remplissage bête et méchant. Une chose est sûre, on en a pour son argent. On comprend pourquoi les amateurs de jeu de rôle sont aux anges avec Baldur's gate 2 : il s'agit d'un véritable Graal. Un graal que j'ai beaucoup aimé, mais personnellement, je préfère les jeux de rôle qui mise plus sur l'aventure à la Planescape Torment. Je sais qu'il y a une guéguerre pour savoir lequel est le meilleur entre les deux, je me range du côté de Planescape Torment. Ce qui ne m'empêche pas d'avoir apprécié pleinement Baldur's gate 2 et de comprendre ses fans.

Baldur's Gate II, c'est 100 heures de jeu qui font oublier les 5 premières assez durs mais nécessaire pour entrer dans l'univers. C'est aussi une durée de vie colossale pour un jeu qui ne fait que du jeu de rôle pur durant tout le long. Un jeu de rôle où le leveling bête et méchant n'existe pas, grâce à un système de combat exigeant, mais très riche en possibilité. Bref, Baldur's gate 2, c'est un jeu qui mérite le statut mythique qui lui est attribué.
leo03emu
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Fatlus Seal of Quality

Créée

le 31 janv. 2011

Critique lue 4.1K fois

3 j'aime

1 commentaire

leo03emu

Écrit par

Critique lue 4.1K fois

3
1

D'autres avis sur Baldur's Gate II: Shadows of Amn

Baldur's Gate II: Shadows of Amn
Hypérion
9

Un jeu de légende quasi parfait

Si l'extension de BG2 m'a énervé de part son choix scénaristique prétexte, BG2 m'a scotché à mon PC durant des centaines d'heure de jeu. Ce jeu a tellement de qualités qu'en faire la liste me...

le 15 nov. 2010

17 j'aime

17

Baldur's Gate II: Shadows of Amn
CaliKen
10

La saga est grande, grande est la saga

J'étais fou de croire que je ressortirais indemne en installant Baldur's Gate II sur mon PC. J'étais jeune, gamer console, et mon expérience avec les RPG se limitait à quelques opus japonais, de...

le 4 déc. 2010

11 j'aime

3

Du même critique

BioShock
leo03emu
5

Critique de BioShock par leo03emu

Haaaa, Bioshock. Sans doute le jeu le plus hypée de 2007. Fausse suite de System Shock 2 (sortie en 1999), jeu dont seul d'irréductibles vétérans se souvenaient alors, Bioshock a lui au contraire...

le 14 nov. 2010

42 j'aime

7

Mass Effect
leo03emu
5

Critique de Mass Effect par leo03emu

Avant toute chose, je tiens à préciser que c'est mon premier jeu Bioware, donc je ne ferais aucune comparaison avec des Baldur's gate ou des kotor. Toujours est il que Bioware est réputé pour ses RPG...

le 16 nov. 2010

31 j'aime

7

Civilization IV
leo03emu
10

Critique de Civilization IV par leo03emu

Civilization, c'est un peu un genre à part. Mais si on doit le définir, alors, disons que c'est un jeu de gestion au tour par tour avec une dimension stratégique importante. Civilization, c'est aussi...

le 23 déc. 2010

28 j'aime