Batman c'est le seul super héros que j'aime. Je suis pas un grand amateur de comics, et j'en suis désolé. Mais j'ai toujours adoré Batman. L'univers, l'humanité du héros, mais aussi et surtout les méchants. C'est sans doute pour ça que je préfère Batman à Superman, Spiderman ou les X-Men : Les Vilains de Batman sont géniaux. Alors c'était normal que je me jette sur Arkham Asylum il y a deux ans, depuis le temps que j'attendais un jeu Batman de qualité, fallait pas le rater. Et que l'expérience fut bonne, wow! Je fus si conquis par ce premier jet de Rocksteady, que je n'ai strictement rien vu de Arkham City avant de l'acheter. Je fuyais les images et vidéos comme la peste. Et je pense avoir bien fait. Mon test de Batman Arkham City

Quand on me propose une adaptation de New York 1997 dans l'univers de Batman, franchement je vois mal comment refuser. Et c'est vrai qu'on retrouve beaucoup du film de Carpenter dans ce nouvel épisode de Rocksteady. Après l'évasion d'une grande partie des pensionnaires de l'asile d'Arkham, un gros morceau de Gotham City a été muré pour concentrer ces évadés dans une nouvelle prison à ciel ouvert, Arkham City. Et c'est la même ambiance que dans la prison de Manhattan dans NY97. L'important est que les détenus ne sortent pas, pour le reste, qu'ils se démerdent. Dirigé par Hugo Strange, Arkham City est une verrue au centre de Gotham, une plaie purrulente dont rien de bon ne pourra sortir. Et c'est au coeur de ce bourbier que Batman va devoir enquêter...

Alors que j'avais trouvé Arkham Asylum un peu trop "petits bras" dans son scénario, un peu facile, force est de constater que tout est beaucoup plus ouvert dans ce nouvel opus, à commencer par l'histoire. Le scénario d'Arkham City est composé de plusieurs arcs narratifs qui se croisent et s'entremêlent, tentant ainsi de nous tisser une toile de fond beaucoup plus dense et imposante que par le passé. S'il est évident que cette ouverture et cette densité apportent au titre une grande richesse dans sa narration et dans les enjeux fixés au joueur, il faut aussi noter qu'à vouloir parler de plein de choses en faisant intervenir plein de personnages, on assiste à certains sacrifices mal venus. J'en veux pour preuve la pauvreté scénaristique de Double Face, totalement transparent dans cet épisode, tout comme d'autres méchants, mais aussi alliers de Batman comme Robin... C'est comme passer en coup de vent dans une salle au trésor. C'est beau, ça brille, ça donne trop envie, mais c'est survolé. Et c'est un peu le sentiment qui m'habite au final, où je me dis que si Rocksteady s'était épargné le travail sur des seconds couteaux trop peu exploités, pour approfondir et bosser la véritable histoire principale, on aurait eu un chef d'oeuvre ! Là, l'histoire de qualité et sa symbolique bien mise en scène, est un peu ternie par une trop forte densité de personnages et de micro-intrigues sans réelle justification, approchant l'indigestion.

Lorsque je jouais à Arkham Asylum, j'avais confessé avoir été bien plus excité par les énigmes de l'homme mystère, de cette véritable enquête, que de l'histoire principale que j'avais trouvé un brin accessoire. Pour Arkham City, encore une fois, tout est beaucoup plus dense et vaste, et les quêtes secondaires sont à cette image : fournies, denses, variées, et particulièrement excitantes. Les Defis de l'Homme Mystère reviennent boostés à bloc, blindés de choses à faire, d'objets à récolter, de casse-tête, d'énigmes... Pfffiiiouuu ça donne le vertige tellement c'est gigantesque. Boucler ces défis sera un jeu dans le jeu, et vous devrez faire des choix moraux de joueur : tracer l'histoire principale pour un meilleur rythme dans le scénario, le contraire, ou alterner les deux? Personellement j'ai alterné, histoire de varier mon expérience et savourer une histoire que je ne voulais pas boucler trop rapidement. A noter également l'intelligence dans les casse-tête, accessibles dès le début de l'aventure, et face auxquels on se dit "bon je dois pas avoir le gadget nécessaire pour l'instant, on verra après.." Alors que si, la plupart du temps on a tout ce qu'il faut pour réussir l'énigme, mais c'est seulement avec l'expérience qu'on a à contrôler notre personnage qu'on se dit "mais c'est bien sûr!" Et ce sentiment c'est jubilatoire, entre la fierté d'avoir trouvé, et le respect pour un développeur qui a été intelligent !

Mais cette fois-ci il n'y a pas que les défis du Riddler, il y a bien plus. Entre les défis chronométrés de Szazs, les enquêtes sur Deadshot, et bien plus encore... Ce réseau de quêtes secondaires est aussi dense que l'histoire principale. C'est le mot que je vais répéter le plus souvent dans ce test : dense. La galette est gavée comme une oie, et son foie est un délice à déguster entre gentlemen. Une profusion presque orgiaque mesurée par une progression et une variété dans le gameplay qui aident à ne pas ressentir de lourdeur comme dans les soucis de scénario, mais à prendre un pied monstre en maîtrisant son Batman et en passant son temps à découvrir de nouvelles idées et apprendre à les affronter.

Car si le premier opus me faisait diablement penser à la structure d'un Metal Gear Solid, je retrouve dans cette suite toutes les forces et les nouvelles idées d'un Assassin's Creed 2. Tout a été travaillé pour proposer à la fois la même expérience, mais décuplée. Le grapin utilisable à tout moment dans la prison, la possibilité de planer et de prendre de la vitesse pour planer plus longtemps... C'est à l'instar du jeu d'Ubisoft, la réunion de plein de petites idées nouvelles qui embellissent l'expérience finale. Il en est de même pour le système de combat, beaucoup plus imposant qu'autrefois; où on se retrouve souvent contre dix ennemis pour un ballet de contres et de parades, de coups de poings d'une brutalité jouissive... C'est le même qu'avant, mais en mieux, plus fourni, plus spectaculaire, à la fois plus facile à prendre en main mais plus exigent à maîtriser. Quand je repense à l'arrivée des ennemis armés de couteaux, ça change d'un coup l'aisance presque choquante qu'on éprouve au début lorsqu'on connait déjà le premier opus.

Et c'est peut être là la clef qui fait que ce Batman Arkham City est un titre de grande qualité, outre le fait qu'il soit une adaptation remarquable. Le dosage dans la progression est une pépite, un exemple. Chaque nouveauté de gameplay apporte un pallier supplémentaire dans la maîtrise du personnage. Ce qui fait qu'à la fin, on devient vraiment Batman. Et pourtant on ne commence pas l'aventure à poil (quoi que... bref), mais on apprend tout au long de l'aventure à utiliser nos compétences et techniques dans des situations bien précises. Et on s'améliore d'heures en heures pour devenir au final un prédateur encore plus féroce que dans Asylum.

Malgré la maladresse scénaristique d'avoir voulu trop en faire sans en avoir le temps, l'expérience Arkham City est indispensable. Ce jeu est un indispensable de 2011. La force de sa symbolique m'a épaté, tant elle prend sens à la fin, nous offrant une perspective bien différente sur l'histoire qu'on a parcouru jusqu'ici. C'est fort, couillu, mature, respect. Son gameplay amélioré, ce terrain de jeu ouvert (sans être immense attention), cette richesse dans le design et l'ambiance générale qui s'en dégage.... Dont une scène mémorable, une "minute de silence" particulièrement poignante... Non franchement j'ai pris un pied terrible sur ce jeu. C'est kiffant, c'est BATMAN ! Même si il y aurait plusieurs choses à revoir comme les cartes défis un peu accessoires, une Catwoman aussi survolée que Double Face et Robin... Sans oublier évidemment le système de DLC pas vraiment excitants... Moi j'aurais par exemple adoré vivre l'expérience à deux, et avec les personnages présents, ça s'y prêtait. Mais bon, même en solo, on vit quelque chose de fort, et c'est le principal.

Après avoir terminé Arkham Asylum, j'avais envie de voir Rocksteady nous proposer une suite +++, plus grand, plus fourni, plus tout. C'est le cas. Cette orgie orgasmique dans l'univers de Batman est une expérience à faire, à lessiver, tant elle est généreuse et riche. Là où on pouvait attendre beaucoup de nouveauté après un premier épisode un peu "timide" dans ses ambitions, je ne peux qu'attendre un troisième et dernier épisode qui gomme les excès de générosité d'Arkham City pour proposer l'expérience ultime du Dark Knight. Dans cette armée de bons jeux de fin d'année, il est une chose certaine : ne passez pas à côté de celui-là.
Anfalmyr
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le 29 nov. 2011

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