Battleblock Theater
7.3
Battleblock Theater

Jeu de The Behemoth et Xbox Game Studios (2014Xbox 360)

Dans Battlebock Theater, il y a des personnages mignons avec des têtes toutes plus bizarres les unes que les autres, un narrateur qui n'arrête pas de parler, des chats maléfiques, et des niveaux tordus mais pas trop pour plaire au plus grand monde.

Rien que cette description devrait vous aider à adorer ou détester le jeu, en fonction de la position que vous occupez sur le spectre Behemoth. Si vous êtes accompagné(e), aimez les blagues Carambar et scatophiles, voire les deux à la fois, et que vous avez 8 ans d'âge mental, vous ne pouvez décemment pas passer à côté de ce petit bijou. Sinon, vous y trouverez un petit puzzle-platformer pas bien long, pas bien difficile, et peut-être vendu un peu trop cher eu égard de son intérêt sur le long terme.

Si vous êtes du type complétionniste par contre, vous devriez y trouver un attachement certain tant le challenge pour tout débloquer peut être costaud à certains moment. Enfin, si vous avez des amis/frangins/chiens à disposition, vous ne trouverez pas mieux en ce moment pour combler efficacement une soirée pizzas.

Le seul reproche que je pourrais effectuer à ce jeu, c'est qu'il est globalement moins fédérateur que Castle Crashers, mais rien ne peut battre une armée de quatre chevaliers chevauchant des faons diarrhéiques pour échapper à un monstre. Du coup, Battleblock Theater pourrait presque paraître plus sage que la précédente production de Tom Fulp et Dan Paladin. On retrouve cette même patte artistique si caractéristique, ces mêmes compositions sonores qui rentrent dans le crâne pour ne plus jamais en sortir, cette même jouabilité si particulière à appréhender, et cet humour neuneu qui vous colle la banane en permanence, peut-être avec moins de références cette fois-ci.

En l'occurrence pourtant, le titre est plus proche dans l'esprit d'Alien Hominid, avec un vrai scénario qui, surprise, est plutôt convaincant, quand bien même il ne s'agit que d'un prétexte pour enchaîner les niveaux, et surtout un gameplay qui s'inspire de son mode PDA, avec quelques raffinements. Le principe de la campagne solo est similaire au mode coop' de Portal 2, dopé avec des gros bouts de Super Meat Boy et 'Splosion Man dedans. C'est la raison pour laquelle le titre parlera à moins de joueurs qu'un BTA, puisque nous avons affaire ici à un platformer nécessitant un minimum de doigté. Les niveaux sont présentés comme des scènes, répartis en différents actes, eux-même répartis en différentes chambres (ou mondes) ; le but étant de traverser les différents pièges s'y trouvant et de récupérer au moins trois gemmes pour déverrouiller le portail de sortie et passer à la suite. Forcément, il y a pas mal d'autres trucs à chercher un peu partout dans le décor, des pelotes de laine, des warp zones, ou encore ces gemmes servant de monnaie locale, permettant de libérer nos amis faits prisonniers de ces chats diaboliques, à la fois geôliers et pervers metteurs en scène.

On pourra regretter que l'aventure principale ne puisse se jouer qu'à deux, mais à l'instar de Portal 2, une sacrale communion est demandée aux deux protagonistes afin de pouvoir espérer triompher des embûches se présentant à eux. En mode normal, les différentes situations ne sont jamais très dures et souvent très rapides à assimiler, c'est ce qui fait la force du titre à mon avis. On comprend très vite ce qu'il faut faire, et la progression par l'échec n'est jamais frustrante au point d'avoir à recommencer quinze fois le même passage (la plupart du temps, il s'agit d'ailleurs de pièges à la con posés par ces vicelards de chats, avec un joli "LOL" du plus bel acabit inscrit sur le mur juste à côté de votre point de décès). D'autre part, si l'entraide est primordiale pour arriver à ses fins, le degré de cette entraide ne dépendra que de vous et des affinités que vous partagez avec votre camarade de jeu. Envie de laisser tomber inopinément votre partenaire dans de la lave en fusion ? Pas de problème, retirez simplement le pont que vous venez de créer et que celui-ci est en train de traverser, mais attention à la riposte qui pourrait être cinglante et prendre la forme de pieux traversant votre joli visage. Ceci dit, dans l'optique de débloquer tout ce que le jeu a à offrir (et notamment ces coriaces médailles de temps), il faudra faire preuve de discipline et d'une synchronisation sans faille, ce qui donne lieu à quelques moments de bravoure bien sentis. Et je ne parle même pas de l'impitoyable mode insensé...

Pour s'amuser à plus de deux, l'arène entre en scène. Dans ce mode, les objectifs de niveaux sont variables et cassent avec un certain brio la répétitivité de la simple course aux gemmes. Il y a de tout, de la course, de la capture du drapeau (cheval ici), du deathmatch plus classique, du roi de la colline, et d'autres modes un peu plus farfelus, notamment un mythique jeu de basket-ball rappelant les meilleures heures passées sur des titres comme Quadsmash ou Rotastic. Le gros plus de ce mode, c'est sa versatilité : les quatre joueurs partageant le canapé peuvent aussi bien jouer en équipe que chacun pour soi, face à des bots ou d'autres joueurs sur le Live. Il est possible de concocter des playlists et de les partager avec d'autres joueurs, voire même de créer ses propres niveaux par l'intermédiaire d'un éditeur rudimentaire mais plutôt intuitif. Autant dire que c'est dans ce mode que vous passerez le plus clair de votre temps une fois la campagne bouclée, espérons donc que la communauté suive afin de garder une certaine fraîcheur.

Pour résumer, voilà un jeu qui ne parlera sans doute pas à tout le monde, mais qui réjouira les amateurs des productions Behemoth (dont je suis un indécrottable fan), et ceux qui recherchent du fun rapide à plusieurs, à une époque ou le style est malheureusement sous-représenté. Si vous jouez seul, le jeu s'avère suffisamment généreux en contenu pour vous tenir en haleine un certain temps, attention cependant à la lassitude qui risquerait d'arriver plus vite que prévu. C'est très beau, très rigolo, rapidement addictif (le fameux syndrome "Un dernier niveau et j'arrête"), que demander de plus ?

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le 6 avr. 2013

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HarmonySly

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