BioShock par Noodles

Bon c'est vrai jouer à un jeu 6ans après sa sortie ce n'est pas toujours l'idéal pour profiter au maximum de ses qualités. Mais parfois ça permet d'avoir plus de recule voire d'être plus impressionné par sa longévité. C'est exactement ce que j'ai ressenti devant cette petite merveille qu'est Bioshock. C'est d'ailleurs sans doute le jeu le plus imparfait de mes jeux préféré. Mais ce sont justement ses défauts qui font sont charme.

     Ce qu'il faut retenir ce Bioshock, ce n'est pas son graphisme qui n'est pas des plus évolués techniquement, ou même son scénario qui est finalement assez simple et comporte des faiblesses. Non, le vrai atout de ce jeu c'est son ambiance, son atmosphère. Losque vous plongez pour Rapture, vous avez toute une série de références devant les yeux. Rapture, cette ville sous-marine semblant sortir de l'imagination de Jules Verne. Utopie en ruines. Cette ville aux allures de Metropolis mais dans le context d'après-guerre. Ce context historique qui donne d'ailleurs une grande lourdeur à l'atmosphère. Il y a une certaine ambiguïté dans les discours et les personnages, et on sent la présence de la seconde guerre mondiale et des régimes totalitaires dans ce monde. Chaque personnage semble trainer un lourd passé, et ils ont apporté les horreurs de la surface à Rapture. Population composée d'artistes, de scientifiques, d'industriels, qui fuient les évènements à la surface. Ce context historique très référencé donne déjà une base très solide au jeu et à son histoire et c'est peut-être ça qui sauve son scénario pas assez travaillé. 
      Mais le context ne fait pas tout, et il ne suffit pas pour donner un univers totalement immersif. La realisation artistique a son importance. Or c'est l'une des grandes qualités de Bioshock. En mélangeant l'imagerie Jules Vernienne (les scafandres des protecteurs, un coté très nautilus...) à une architecture très années 30 et à une bande son de standards des années 40, 2k nous sert vraiment quelque chose d'intéressant. Ca fait toujours plaisir de voir des developpeurs prendre des références de qualité. Et puis le jeu reste artistiquement assez beau malgré ses lacunes techniques. Il y a quelques jeux d'ombres et de lumières sympas, et le designe est bien pensé. 
       Finalement on s'y plait dans cette cité déchue, bien qu'elle nous soit carrément hostile. Imaginez que vous soyez un rescapé d'un crash d'avion en pleine mer et que vous vous retrouviez dans une ville sous-marine infestée de d'hommes génétiquements modifiés par des sortes de drogues. Vous n'avez ni point de repère ni expérience de combat. Vous découvrez petit à petit les créatures et le vice qui regnent dans ces lieux clostrophobiques, avec comme seul contact un homme dont vous ne savez rien. Et sur votre chemin lugubre vous vous découvrerez peut-être un esprit paternel en rencontrant ces petites soeurs si innocentes... C'est tout ça Bioshock. Une aventure assez variée et fluide. Une ambiance très glauque. Un humour très noir (Sander Cohen). Bref, avec son principe pas très éloigné de celui 

de Fallout 3, Bioshock remplit sa mission en étant plus qu'un bon jeu-vidéo mais une excellente oeuvre culturelle.

       Si son âge peut parfois dissuader un peu, il n'en pas moins un tritre phare du jeu-vidéo et je le recommande vivement. Ne serait-ce que pour son originalité, Bishock fait du bien et est une expérience vidéoludique à vivre. Même si ce n'est pas univers très accessible.