L'infiltration qui fait rêver... et qui reste un rêve

S'il y a bien un genre très intéressant à exploiter en VR, c'est l'infiltration. C'est le défi qu'ont relevé les développeurs de Budget Cuts, dans un contexte bien différent des Metal Gear ou autres Splinter Cell. Pari réussi ?

Vous incarnez un employé de bureau d'une grande entreprise type "big brother" qui va suivre des directives et se "rebeller" face aux robots qui surveillent les employés.
Bien que l'histoire soit banale, elle est simple et efficace tout en étant inspirée de Portal dans son humour.

Le gameplay est bon : le jeu vous poussera à être discret, surveiller les alentours, faire le choix de tuer ou pas les robots... Mais malheureusement, d'autres aspects du jeu bien vieillots viennent ternir l'expérience.

Vous vous rappelez ces jeux qui vous demandaient d'aller chercher la carte bleue pour ouvrir la porte bleue qui vous permet d'aller chercher la clé rouge qui... Et bien Budget Cuts utilise cette mécanique.
Même si je n'ai rien contre, elle est rarement bien utilisée et ici c'est surtout pénible. Le joueur devrait être récompensé par sa discrétion, pas par son exploration, surtout dans un jeu où l'exploration n'a que peu d'intérêt.

Rajoutez à ça une forte difficulté pour viser. En effet, étant donné que nous ne pouvons juger du poids de la lame que l'on jette, il est très compliqué de viser avec précision et donc de s'améliorer.
Half-Life Alyx, même s'il est sorti 2 ans plus tard, a une physique et un lancer d'objets extrêmement intuitif en comparaison.

Pire encore, le jeu a des checkpoints très moyens, et j'ai arrêté de jouer à un moment précis : un checkpoint qui me ramène face à un ennemi ! Obligé de mourir en boucle. Ces défauts de jeux retros n'ont rien à faire aujourd'hui dans nos jeux modernes, d'autant plus en VR.

En plus de ça, Budget Cuts est l'un des rares jeux VR à me faire sentir mal à l'aise, peut-être à cause des couleurs je ne sais pas. Pourtant, les développeurs ont bien travaillé leur système de locomotion.

Doté d'une bande-son correcte, les feedbacks sonores marchent plutôt bien, il est très satisfaisant d'utiliser les couteaux ou d'utiliser le téléphone.

Côté graphismes on est loin du minimalisme iconique de Portal, au contraire : les textures sont pauvres et donnent un sentiment d'inachevé.

Même si j'ai trouvé Budget Cuts bon, je considère que le jeu a bien trop de défauts pour ce qu'il prétend être. Là où par exemple Half-Life Alyx ou Beat Saber explosent complètement le potentiel de leurs genres respectifs, Budget Cuts ne se hisse pas parmi les meilleurs jeux d'infiltration dans ma ludothèque.