Civilization: Beyond Earth
6.5
Civilization: Beyond Earth

Jeu de Firaxis et 2K Games (2014PC)

Je ne m'attendais pas à jouer au meilleur épisode de la série Civilization, mais je m'attendais tout de même à ce que Beyond Earth me fasse passer un agréable moment.

Malheureusement, j'ai trouvé le jeu vraiment moyen (voir mauvais sur certains aspects) et donc globalement moins bon que ses prédécesseurs. Si je devais résumer mon avis en une seule phrase, je dirais que Civilization a eu un enfant illégitime avec Endless Legend et que (pour rester poli) ce même enfant est reparti avec les pires gènes du lot.


Pour rentrer plus dans les détails, je me suis très vite ennuyé... dès ma première partie en fait. Je n'ai pas joué à montagne de 4X mais c'est la première fois que ceci m'arrive avec ce type de jeu. Un défaut présent dans de nombreux jeux de ce genre est le "creux" qu'on subit une fois arrivé au milieu de la partie : ce moment où on a un peu l'impression de stagner, car la carte a été explorée, que notre armée n'est pas assez puissante pour encore pulvériser ses adversaires et où on est encore loin de la victoire. Civilization Beyond Earth donne fermement l'impression d'être emprisonné dans ce milieu de partie. En fait, la seule manière d'être "épargné" de cet ennui est de jouer sur de grandes cartes et surtout, de lancer uniquement des parties "rapides" : cela nous laisse à la fois l'opportunité d'explorer et atténue la sensation de "creux" que l'on retrouve dans les parties plus longues. En tout cas, j'ai trouvé le titre bien plus ennuyeux et répétitif que les autres rares 4X auxquels j'ai pu jouer.


Contrairement à Civ 5, dans Beyond Earth, les premiers choix cruciaux que l'on effectue en tant que civilisation se font avant même que l'on entame la partie. Plus précisément, on ne contrôle pas une civilisation, mais un sponsor auquel on greffe quelques bonus avant de débuter. La différence entre eux n'est donc pas autant marquée qu'avec les précédents épisodes de la série et aussi, étant donné qu'il n'y a pas de nouvelles ères, on ne retrouve pas cette sensation de franchir une étape en passant d'une époque à la suivante.

Aussi, les conditions de victoires sont complétement différentes qu'auparavant. Si la victoire par domination existe encore t'elle qu'elle, il n'y a à proprement parler plus de victoire diplomatique, religieuse ou culturelle. Culture qui se retrouve d'ailleurs bien plus secondaire qu'autrefois. Pour la diplomatie, je ne vais pas m'étaler dessus : c'est le néant. Sans exagération, c'est tellement limité que ça l'est encore plus qu'un jeu smartphone (et en plus il y a de quoi s'arracher les cheveux quand on joue face à l'IA vu à quel point elle pue la merde).

Du coup, les manières de remporter une partie se ressemblent quelque peu puisque trois des cinq victoires se basent sur notre affinité : pureté, harmonie ou suprématie.


Paradoxalement, c'est cependant la principale qualité du titre, le système d'affinité permettant de donner trois grands axes à notre façon de jouer sans pour autant nous fermer complétement les portes des autres victoires.

L'autre truc sympathique concerne les unités, ces dernières sont peu nombreuses, mais progressent en fonction de notre affinité. L'harmonie permet par exemple d'inverser l'effet des miasmes (qui nous infligent des dégâts), là où la suprématie octroie des avantages quand on joue en groupe et là où la pureté nous donne des bonus de dégâts. De surcroit, ces mêmes unités changent d'apparence en fonction de l'affinité choisie.

Il y a d'ailleurs tout un système plutôt sympa autour des extraterrestres qui remplacent ici les barbares (en un peu plus puissant néanmoins). Ces derniers sont neutres de base, mais possèdent une sorte d'intelligence collective, un cerveau-ruche, on peut donc très bien lutter avec (avec plus ou moins de mal), tout comme on peut pactiser avec eux et s'en servir comme alliés.

Bon par contre ça ne change rien du fait que la gestion des armées soit toujours aussi limité, voir peut-être même plus qu'auparavant. Aussi, et pour en revenir à ce que je disais plus haut (et ainsi boucler la boucle), les conditions de victoire restent inégales. Pour toutes, il faut construire une merveille. Celle de l'harmonie demande tout simplement de la construire puis d'attendre quelques tours afin de remporter la victoire. Par contre, celle concernant la suprématie nous demande d'envoyer de nombreuses unités via un portail et celle en rapport à la pureté nous oblige à coloniser de nombreux territoires différents grâce à l'aide de colons terriens débarquant via la merveille préalablement construite.


Autre qualité : l'exploration. Celle-ci est plus récompensée que dans Civilization V et se révèle même être nécessaire afin de remporter l'une 5 victoires possibles, à savoir la seule que je n'ai pas mentionné jusqu'ici : la victoire par contact. De surcroit, le titre nous donne régulièrement des quêtes, parfois lié à la construction de bâtiment ou découvertes de technologie, mais très souvent orientées explorations, nous incitant alors fermement à faire le tour de la carte.


Dans l'ensemble, malgré quelques qualités bienvenues, je n'ai pas trouvé Civilization Beyond Earth intéressant. Pour le coup, il n'a plus grand intérêt aujourd'hui et on peut s'en passer sans aucun problème. J'ai beau ne pas y avoir joué, je comprends la logique qui est de vouloir se rapprocher de Alpha Centauri qui, malgré d'excellentes critiques pour l'époque (et un actuel 8 de moyenne sur SensCritique), a malheureusement quelque peu bidé (le lien entre les deux titres est tel que les mods les plus populaires sur Steam sont des factions provenant de ce dernier). Cependant, je pense qu'il aurait préférable de marquer une différence plus nette avec les autres Civilization. Là, encore une fois, j'ai plus eu l'impression de jouer au mélange raté de Civilization et de Endless Legend. Parce que franchement, si votre but est de voir évoluer une civilisation à travers plusieurs âges, de la voir progresser de sa naissance jusqu'à sa mort, alors Civilization (et probablement Humankind sortit récemment) fait très bien le boulot. Si votre but est toutefois de jouer à quelque chose de différent, avec une civilisation préétablit et sans nouvelle ère, mais avec une diplomatie, une exploration, des quêtes ainsi que des batailles plus poussées, alors Endless Legend se montrera bien plus convaincant.

En l'état, Beyond Earth reste encore une fois un jeu très dispensable.

MacCAM
5
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le 5 mai 2022

Modifiée

le 5 mai 2022

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MacCAM

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