Il y a déjà 4 ans Crytek s'était donné un malin plaisir à faire exploser nos cartes graphiques en sortant Crysis 1er du nom exclusivement sur PC. Il est resté pendant très longtemps le jeu le plus beau, toutes plateformes confondues, à condition d'avoir la machine de guerre capable de le faire tourner au maximum de ses capacités. Plus qu'une vitrine technologique, Crysis avait créé la surprise en proposant un gameplay novateur reposant sur les étonnantes possibilités apportées par la nanosuit, et un scénario assez prenant.
Aujourd'hui Crytek fait son grand comeback avec Crysis 2. Après un grand frère qui n'a pas été tari d'éloges, ils nous ont promis de faire au moins aussi bien avec un jeu exceptionnel en tout point, promesses tenues ?

Crysis 2 nous emmène 3 ans après Crysis, dans un New York infesté de Cephs (aliens) pas très accueillants. Cette fois-ci, plus de Nomad, à défaut de savoir où il a bien pu passer, nous incarnons à présent Alcatraz, l'un des nombreux marines chargés d'éradiquer les Cephs de New York. Seul petit problème, on se fait misérablement descendre dès le début de l'aventure. Fort heureusement, notre cher Prophet (déjà présent dans le 1er épisode) était au bon endroit au bon moment pour faire de nous le nouvel élu en nous léguant sa propre Nanosuit 2.0, dernière copie existant au monde. L'aventure peut à présent commencer, en passant évidemment par un petit didacticiel nous apprenant les rudiments d'utilisation de notre nouveau joujou.

Crytek a fait le choix de nous proposer un gameplay bien plus nerveux dans ce nouvel opus. La prise en main est très intuitive et chaque action se fait avec la plus grande simplicité. La nanosuit offre de nombreuses possibilités : son mode invisible vous permettra de vous infiltrer pour prendre les ennemis à revers, mais les adeptes d'action préfèreront sans doute le mode armure qui permet d'encaisser une grande quantité de dommages sans perdre de vie, le mode force quant à lui permet de sauter plus haut ou de courir plus vite pour effectuer des glissages à la Vanquish. Si le mode force peut aussi s'avérer utile pour donner de violents coups de poings, il pêche un peu lorsqu'il s'agit d'envoyer de lourds objets sur nos assaillants, n'espérer pas faire valser une voiture à plus de 2m. Ces trois modes consomment de l'énergie et ne sont donc pas utilisables en permanence, il faudra donc toujours garder une possibilité de repli en cas de difficulté, 5 secondes suffisent à refaire le plein ce qui permet de ne pas casser le rythme de l'action. La nanosuit renferme également deux types de visions : la nanovision, servant à repérer les sources de chaleur, très utile lorsque la visibilité est réduite à cause de la fumée ou du noir, et la vision tactique, qui met en évidence les points stratégiques des alentours (caisses de munitions, mitrailleuses à utiliser, endroits propices au tir de précision). Si cette dernière s'avère assez pratique, elle empêche toute réflexion du joueur sur l'environnement dans lequel il se trouve. Enfin, vous pourrez récupérer sur chaque cadavre de Ceph des nanocatalyseurs servant à améliorer votre nanosuit de la manière dont vous le souhaitez : vous pourrez choisir d'acquérir plus de vitesse, de pouvoir être invisible plus longtemps, ou bien d'être capable de voir les ennemis invisibles... en tout 12 améliorations vous seront proposées, mais vous ne pourrez n'en activer que 4 simultanément.
Certains se plaindront du fait que la nanosuit est trop puissante et empêche tout challenge. Il est vrai qu'exploiter toutes ses possibilités fera de vous une redoutable machine à tuer, mais il est tout à fait possible de se passer de la vision tactique et du camouflage, ce qui rendra la partie plus nerveuse bien plus intéressante, même s'il faudra souvent faire face à des ennemis plus bête que la normale.

Car oui, l'un des gros points noirs de Crysis 2 est l'intelligence artificelle. Crytek nous avait promis une IA bluffante, et bien ils ont réussi leur coup : c'est toujours épatant de voir un marine courir vers nous pour finalement abandonner l'idée de tirer et partir se cacher derrière une palissade située 20 mètres plus loin. N'espérez pas non plus être délogés par des grenades ennemies ; au mieux elles atterriront juste devant le mur derrière lequel vous vous trouvez, mais la plupart du temps ce sont juste des gros fails qui tuent deux ou trois ennemis à votre place. S'il n'y avait que ça, ça irait encore, mais le plus inacceptable, c'est lorsque les bugs surviennent. Vous serez très souvent amenés à voir des ennemis courir en rond ou essayer de traverser les murs sans vous prêter attention. On se demande parfois si Crytek a bien testé son jeu, il serait même plus compréhensible qu'il ne l'ait pas fait, car laisser passer une IA si défectueuse est consternant.

On ne peut malheureusement pas dire que l'intelligence des bots soit rattrapée par celle du scénario, c'est banal et pourtant très mal expliqué, parfois même incompréhensible. Globalement on ne fait que suivre une série d'objectifs qu'on nous donne. De toute façon, Alcatraz ne sait pas parler, si le procédé du héro muet fonctionnait plutôt bien dans d'autres FPS comme Half-Life, il s'avère ici très irritant. Pendant tout le jeu on se retrouve à la merci des 3 ou 4 personnages nous contactant à tour de rôle, sans avoir d'autre choix que de les écouter pour évidemment finir à un moment ou un autre dans la gueule du loup.
Si le scénario laisse insensible, il renferme tout de même son lot de scènes d'action époustouflantes. Il est d'ailleurs dommage que la grande majorité d'entre elles soient ponctuées par des temps de chargement trop précoces qui viennent casser le rythme du jeu. En plus de couper le rythme, les chargements servent souvent d'ellipse, il n'est pas rare de se retrouver dans une zone tout à fait différente de celle dans laquelle nous nous trouvions juste avant le chargement, ce qui détériore grandement l'immersion.

Heureusement, cette immersion est sauvée par une bande son convaincante et des graphismes incroyables. Chaque bruitage est criant de vérité, que ce soient les tirs d'armes au loin, le bruit assourdissant des bâtiments qui s'effondrent, les alarmes stridentes des voitures qui sonnent après une secousse sismique, ou les cris de Pingers (tripods aliens, largement repris de la Guerre des Mondes de Spielberg, mais toujours aussi efficaces), tout est là pour que vous soyez plongé dans ce New York apocalyptique. Pour une fois la VF est satisfaisante et ne dénature pas complètement l'ambiance générale du titre, petite déception cependant quant à la gestion du son, certains dialogues sont à peine perceptibles pendant les scènes d'action, même avec un casque, ce qui pousse à activer les sous-titres. Il est également dommage de ne pas pouvoir changer la langue des sous-titres et des dialogues séparément.
Les thèmes quant à eux sont très réussis (notamment le thème principal présent dans les menus) et l'influence de Hans Zimmer se fait ressentir, même s'ils ne sont pas vraiment originaux, ils rythment parfaitement l'action. Sans jamais être trop intrusifs, ils savent tout de même se démarquer lors des moments clés de l'histoire.
Graphiquement nous tenons tout simplement le plus beau jeu sorti à ce jour. Les textures sont d'une précision redoutable et chaque environnement fourmille de petits détails. Le fait que l'action se passe à New York empêche d'avoir des décors aussi variés que dans Crysis 1, mais voir la ville se transformer petit à petit avec l'invasion Ceph est réellement stupéfiant. Les jeux de lumières et de particules sont toujours aussi réussis et chaque explosion est un régal pour les yeux.

Au final, Crytek avait su faire de Crysis 1 plus qu'une simple vitrine technologique, mais ce n'est pas vraiment le cas de sa suite. Mais si vous êtes en quête d'un FPS spectaculaire et agréable à jouer et que vous n'êtes pas très regardant sur le scénario, alors Crysis 2 a été conçu pour vous.
imleowhite
6
Écrit par

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le 12 avr. 2011

Critique lue 239 fois

Leo White

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