Ce nouvel opus de Call of Duty se voit parfois appelé Crisys 2 (ou Crisis 2 je ne sais plus écrire, aidez moi). Réalisé par Crytèque, Call of Duty : Crysis Warfare est censé être la suite de Crysis 1. Après avoir fait 3 jeux dans la jungle, Crytecck s'est dit que c'était beaucoup trop, et qu'il est temps de changer. C'est pourquoi ils ont décidé de faire comme tout le monde, c'est-à-dire une ville en ruine, en l'occurrence, New York, pour toucher le public au plus profond de ses entrailles. Si dans Crysis 1, on incarne Nomad, un super soldat dans une combinaison top moumoute qui le transforme en super héros, face à l'armée coréenne qui a trouvé ce qui semble être de la technologie alien sur une île, dans Crysis 2, on incarne Personne, un Marines de l'armée américaine des Etats Unis d'Amériques qui tue des méchants envahisseurs aliens dans New York avec des armes qui font piou piou. Personne, il ne sert à rien. Mais il y a de la musique dramatique durant l'intro, donc il doit être trop dark tourmenté, un peu comme Raiden.

Crysis Warfare laisse donc de côté les grands niveaux où on est libre d'aller où on veut dans des environnements chatoyant. Il faut toucher le public le plus large possible, et supprimer tout élément d'originalité. La fameuse combinaison est toujours là, et elle a subit des changements. Pour plus de souplesse, certaines de ses capacités sont intégrées d'office. Par exemple, dans Crysis 1, si on voulait faire un grand saut, il fallait passer la combinaison en mode force et sauter. Dans Crysis 2, c'est plus simple, il suffit juste de laisser le bouton saut appuyé plus longtemps, ce qui n'est pas bête. Seul deux modes sont encore à activer manuellement : le mode armure et le mode camouflage. L'utilisation de la combinaison s'en voit simplifié, ce qui est bien. En revanche, elle perd tout de même pas mal d'intérêt en mode vitesse qui est en réalité inexistant dans Crysis 2 (on a juste le sprint de base, mais qui consomme tout de même de l'énergie). Elle perd aussi en intérêt en mode force. Faire de grand saut c'est bien, mais balancer n'importe quoi qui nous tombe sous la main sur le premier ennemi venu, c'était amusant dans Crysis 1. Maintenant, ça n'existe plus vraiment. Vous pouvez toujours essayer de balancer un soldat sur un autre, ça ne leur fait rien. Pas grave, on gagne la possibilité de faire des glissades désormais, ce qui sert à rien. Quoiqu'il en soit, et malgré quelques pertes, cette nouvelle combinaison reste intéressante. Elle permet aussi d'acheter de nouveaux modules grâce à des trucs qui flottent au dessus des cadavres des aliens. Une idée intéressante, mais qui va surtout nous rendre d'avantage surpuissant, alors que le jeu est déjà très facile dans son mode de difficulté maximal. On peut toujours personnaliser ses armes avec des accessoires, mais ville oblige, la lunette de sniper par exemple est désormais complètement inutile.


Voilà, je viens de passer en revue ce qui fait de Call of Duty : Crysis Warfare un épisode différent des autres Call of Duty. C'est très sympa de la part de Critaik de vouloir apporter un peu de fraicheur à cette série qui enchaine les épisodes à la chaine, alors qu'à la base, c'est déjà une grosse repompe de la série Medal of Honor. Cerise sur le gâteau, les niveaux en couloirs de Crysis Warfare font désormais 15 mètres au lieu de 3 dans les Call of Duty classique. Grâce à nos jumelles, on peut désormais voire sur notre écran des losanges jaunes avec marqués dessous « Esquive », « Prendre à revers », « Explorer », ou bien encore « Tout faire péter ». Ainsi, on est sûr de ne pas louper la moindre possibilité qui nous est offerte ! On peut aller à gauche, on peut aller à droite, mais on peut aussi aller au milieu ! Un level design donc au moins trois fois plus riche que Call of Duty, ce qui est techniquement un véritable tour de force que seul le Cryengine 3 pouvait nous offrir. Dans ses meilleurs moments, le level design atteint presque la complexité du premier niveau de Doom II. De plus, des bidons d'essence bien rouge sont présent absolument partout. Que serait un fps sans ses bidons qui ne demandent qu'à exploser lorsqu'un ennemi se met derrière ?

Si Crysis 1 privilégiait les extérieurs, dans Crysis 2, on est plus fréquemment dans un bâtiment ou dans un souterrain afin de retrouver un level design plus rétro genre Call of Duty 4. Ces passages ne sont pas là pour donner lieu à d'autres fusillades, mais pour faire vivre « le scénario ». L'arme collée contre le corps, on apprend donc qu'un mec nommé Gould veut nous voir. On réceptionne aussi des appels de personnages divers et varié tel que le colonel trucmuche, le général machin, mais aussi l'agent du CIA ou du FBI bidule. Parfois, on a aussi des soldats qui nous parlent. Nous jamais. Crytek n'a pas fait les choses à moitié pour Crysis 2. On a souvent reproché à Far Cry de ne pas avoir un scénario très élaboré. Il faut dire qu'un bonhomme en chemise hawaïenne qui tue plein de bonhommes et de monstres, ça ne peut pas exister. Pour Crysis 1, ils ont fait des efforts. Le résultat est beaucoup plus sérieux. Une équipe de super soldats doit enquêter sur l'activité de l'armée coréenne sur une île. Ils apprennent au bout d'un moment que c'est des vestiges aliens, qui ont créés une arme terrible capable de cryogéniser tout les alentours à des kilomètres à la ronde. Mais voilà, on peut lire parfois sur les forums « Far Cry joue trop la comédie » « Crysis se prend trop au sérieux » « Je préfère les héros amnésique au passé tourmenté », ou bien encore « je ne peux pas y jouer mais j'ai tout de même mon avis très tranché sur la question et si vous dites le contraire de ce que je dis, c'est vous les fanboys ». C'est pourquoi Crytek s'est retroussé les manches et a tapé du poing sur la table. Ils ont fait appel à Richard Morgan, un romancier anglais spécialiste du cyberpunk. Cette fois ci, c'est la bonne, personne n'osera critiquer le scénario de nos jeux, car le scénario dans un fps, c'est important. Alors Crysis 2, c'est l'histoire d'aliens qui envahissent New York. Le héros, c'est Alcatraz, un marine qui a désormais la combinaison d'un mec qui est noir. Puisqu'il est noir, c'est le premier à crever, et vu qu'on est dans un fps, ben voilà, autant dire qu'on ne le verra pas beaucoup. Ce mec, c'est Prophet. Mais si rappelez-vous, dans Crysis 1 ! La dernière fois qu'on la vu, il partait dans une sphère que les aliens avaient créée. Bon et bien désormais, dans Crysis 2, il y a... Rien. Ha si, les aliens ont changé de formes. On ne sait pas trop pourquoi, mais c'est comme ça. Ils n'ont plus leurs arme cryogénique non plus, sans trop qu'on sache pourquoi. Aussi durant tout le jeu, on fait je ne sais quoi. Et voilà, vous savez tout du scénario de Crysis 2. A des moments, il y a des références à Crysis 1, sans trop qu'on sache pourquoi ils se forcent quand même à en mettre. Durant tout le jeu, on a des missions qui s'enchainent vaguement. Leur but est pour le moins « évasif ». Il faut dire que durant tout le jeu, le héros ne sert à rien, sauf à la fin à la rigueur. Attention spoil, on repousse l'invasion alien et ils meurent tous d'un coup. Pouet ! Mais pour une raison ou pour une autre, on a des flashback de Prophet (rappelez vous, le noir de tout à l'heure). En fait, ce qu'il y a de vraiment extraordinaire avec le scénario de Crysis 2, c'est que c'est vraiment le truc le plus inexistant et incohérent que j'ai pu voir depuis les Modern Warfare. L'histoire réussit le tour de force de ne raconter absolument rien et d'être à la fois pas crédible ne serait ce qu'une seconde. On sent qu'avec le héros qui ne parle pas, les développeurs ont voulu imiter Half life, afin de créer du mystère, mais ils n'arrivent que péniblement à le singer. Il faut dire que lorsque le pitch principale, c'est des extra terrestres qui envahissent New York, on pouvait faire difficilement pire dans le genre « merde générique ».

Laissons donc tomber le scénario, si Crytek a les moyens de gaspiller de l'argent à payer un tel scénariste, c'est leur problème. Ce qui compte c'est le gameplay. On retrouve donc nos repères, comme à chaque nouvel opus de Call of Duty. L'intégration dans le gameplay de la nanosuit est bonne chose qui apporte un peu de finesse. Par exemple, lors de l'affrontement contre des aliens, on entend d'une voix rauque *CAMOUFLAGE ACTIVE* *CAMOUFLAGE ACTIVE* *CAMOUFLAGE ACTIVE*. Vu l'ia, on n'a pas trop de peine à tous les tuer en les choppant au cou ou en les poignardant. Les humains, eux, c'est un peu plus poussé. *ARMURE MAXIMALE* *ARMURE MAXIMALE* *ARMURE MAXIMALE*. Le problème du jeu, c'est qu'en réduisant ainsi la taille des niveaux, on a fatalement moins de possibilités. Ainsi, l'utilité de la nanocombinaison est d'office beaucoup plus binaire. Voici par exemple typiquement le genre d'actions qui est désormais impossible : http://www.youtube.com/watch?v=vHv7Laj3JiM&t=0m30s . Elle offre toujours plus de possibilités comparés aux autres Call of Duty like, mais ça ne reste pas grand-chose comparé à Crysis 1 et Warhead. Pour couronner le tout, l'Intelligence Artificielle des ennemis comme des alliés est vraiment nul. Si on pouvait reprocher à celle de Crysis 1 un petit manque de nervosité, elle restait efficace et cohérente. Là, dans Crysis 2, désolé mais c'est un gros tas de merde. Bugs de collision et de pathfinding en pagaille, mollesse incommensurable, incapable de suivre le héros plus de 10 mètres... Les ennemis passent leurs temps à faire des actions absolument incohérentes. Le seul point positif que j'arrive à lui trouver, c'est que les ennemis restent assez mobiles. En étant gentil, on peut dire que l'IA de Crysis 2 a le mérite de faire acte de « présence ». Le problème, c'est que ça ne suffit pas.

Mais Crysis 2, c'est aussi un visuel. Grosso merdo, Crysis 2 cherche à faire du beau, mais pas du réaliste. Effets de lumières exagérés, couleurs très saturés, effets de flou abusés... La direction artistique rappelle parfois Killzone 2. Une ville en ruine, avec une surdose de détails pour enrichir le décor et des effets spéciaux pour tout et n'importe quoi. Même si le décor est du vu et du revue, il faut tout de même reconnaitre que Crysis 2 est très joli à l'écran. On ne peut pas en dire autant des aliens, qui eux sortent visiblement tout droit de The Conduit, célèbre fps réputé pour son design abominable. Dans ses meilleurs moments, Crysis 2 rappelle ce qu'un amateur avait fait avec le Cry Engine 2 en reproduisant certaines scènes du film de Blade Runner. Je parle bien sûr du passage nocturne de Crysis 2. Passage vraiment chouette d'ailleurs qui met bien en avant le travail des artistes. D'un point de vue technique, ce qu'on perd en surface de jeu, on le gagne en richesse du décor. Le problème, c'est que c'est parfois légèrement « too much ». Ce qu'on perd aussi, c'est la bonne utilisation de l'effet de vitesse de Crysis 1. Dans Crysis 2, cet effet est beaucoup trop prononcé. Avec en plus un effet de « ghosting », l'ensemble reste un peu constamment flou, ce qui n'est pas toujours agréable. Aussi, l'Anti Aliasing est choisi d'office par le jeu. Là-dessus, je n'en veux pas trop à Crytek, vu comme nombre de joueurs s'obstinaient à utiliser de l'AA classique X8 sur le 1... Alors qu'il y'en a un d'office et qui est adapté à la végétation du jeu. « Ha mais, plus je mets d'AA, mieux c'est, 1080p ou non ». Oui mais non. Ne vous étonnez pas alors que Crytek impose son AA après. Globalement, le moteur du jeu est tout de même très efficace et fluide en toute circonstance. Je préfère encore le rendu du 1, mais celui du 2 est intéressant. Son seul problème à mon goût, c'est sont utilisation exagéré de certains effets. C'est aussi son absence quasi total de physique et de destruction du décor. Le décor de Crysis 2 reste désespérément statique.


Au final et malgré une campagne solo assez longue, je ne peux pas dire que Crysis 2 m'ait beaucoup marqué. Générique au possible, le jeu parvient péniblement à être un poil différent de la concurrence grâce à la combinaison. Le scénario est absolument inconsistant, on peine à voir en quoi c'est la suite de Crysis 1 malgré les références, il n'y a pas d'ambiance, pas d'affrontement vraiment corsé, pas de boss, aucune sensation de faire quelque chose d'extraordinaire comme dans Crysis 1 et Warhead, une IA à l'ouest, un poil plus de liberté que le cod like moyen mais guère plus... En voulant viser le public le plus large possible, on finit par faire rêver personne. Crysis 2 n'est pas mauvais, mais on l'a déjà oublié.
leo03emu
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le 27 avr. 2011

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