Date De Délivrance Décalée

Avertissement, Dark Dreams Don't Die est un jeu japonais. Une production japonaise comme seuls les japonais savent faire ! Qu'est ce que j'entends par "jeu japonais" ? Eh bien un truc bizarre, unique, sans équivalent et qui relève bien de la (folie?) culture nippone. L'ambiance est originale pour ne pas dire étrange dans D4 mais pour notre plus grand plaisir. Histoire de vous situer un peu le truc, le dernier jeu "made in Japan" bizarre auquel j'ai joué remonte à 2005, il s'agissait de Killer 7 sur Gamecube ! J'avais adoré à l'époque (moi aussi j'ai un pète au casque). Avec cette analogie vous devriez, chers lecteurs, comprendre un peu mieux l’œil que je porte sur cette nouvelle mouture d'Access Game. Dirigée d'une main de fer par le célèbre Suehiro (je ne connais pas ce type mais apparemment c'est un ponte dans le milieu), j'ai passé un excellent moment pendant près de 5 heures, soit le temps de conclure les deux premiers chapitres. Capitalisme oblige et soumission indéfectible à celui-ci oblige, D4 est vendu par chapitre ce qui fait qu'à l'heure actuelle il est impossible de terminer le jeu entièrement car celui-ci est toujours en cours de réalisation même si, au dernières nouvelles, monsieur Suehiro gravement malade, n'est plus en mesure de finir le travail... Bravo ! Génial ! Surtout que D4 vous laisse en plein twist comme une victime, l'histoire étant son véritable atout !

Kézako D4 ? C'est une sorte de point & click dans le goût des productions TellTale mais au gameplay un temps soit peu différent voire old-school sur certains aspects. Par exemple, on ne peut pas se déplacer librement, il faut cliquer au sol sur un emplacement prédéfini, à l'ancienne. L'aspect point & click est poussé à mort en revanche, vous pouvez interagir avec une multitude d'objets permettant d'augmenter un score dont l'utilité m'échappe encore mais qui est lié à tout un tas de succès sympathiques. Les personnages que vous croiserez sont légèrement timbrés pour ne pas dire flippants ce qui donnent l'impression d'être en permanence dans un trip hallucinogène (monsieur pique-nique qui se trimbale avec sa fourchette et son couteau ; femme chatte potentiellement bais...hum). Toujours concernant le gameplay, viens ensuite les phases de combats réalisées grâce à un système de QTE entièrement à la souris ! En plus d'être bien souvent drôles et originaux, ces quelques passages demanderont aux joueurs de sortir la boîte à réflexe !

Quid de l'intrigue ? Vous incarnez David Young, un détective privé américain qui a partiellement perdu la mémoire, complètement bouleversé par la perte de sa petite amie mystérieusement tuée. L'objectif est donc d'enquêter afin de retrouver le meurtrier et le mobile du crime. Scénario classique à un détail près, David possède un pouvoir lui permettant à la fois de remonter dans le temps en focalisant son attention sur un objet (bien souvent un indice) mais également de se téléporter sur le lieu où celui-ci se trouvait initialement. Soyons clair, même si le scénario est un peu brouillon au début notamment du fait que l'on commence sur les chapeaux de roues, l'histoire est géniale et perchée ! Il est important dans le paysage vidéo-ludique d'avoir des productions qui sortent un peu des sentiers battus.

Enfin D4 se caractérise également par une direction artistique de haute volée qui respire l'authenticité, l'appartement du héros est très réaliste en plus d'être agréable et rajoutez à cela des musiques sympathiques (lien plus bas). Si vous n'êtes pas allergique au cell-shading et autre graphisme de bande dessinée, vous apprécierez la réalisation très soignée du soft. Pour ma part, il s'agit d'une excellente surprise. Je recommande à tous les aficionados des histoires interactives originales, aux joueurs qui apprécient le Cluedo et surtout, à tous les sadomasochistes qui se complaisent dans la frustration !

https://www.youtube.com/watch?v=wbDmYQiQ3j8&list=PLCiQuerC0rKv3LzVTvt1gD3BY6cVfIq4z&index=3