Darksiders
7
Darksiders

Jeu de Vigil Games, Nordic Games et THQ (2010PlayStation 3)

Would you serve in Heaven, or rule in Hell ?

Je vais être franc, Darksiders est une de mes plus grandes (et bonnes) surprises de la Gen. Avant de vous expliquer quels sont selon moi ses atouts et ses défauts, je vais commencer par dresser une petite fiche d’identité, comme à mon habitude. Sans mauvais jeu de mot, Darksiders fit un peu office d’outsider, lorsqu’il sortit au tout début de l’année 2010, face aux autres BTA comme Bayonetta sorti peu de temps avant, et God of War III qui se faisait attendre depuis belle lurette. Darksiders serait donc un BTA ? Pas vraiment, non. Faisant fi des distinctions de classification des genres de jeu, le titre développé par Vigil Games pour THQ se pose davantage en melting pot du jeu vidéo. Reprenant aussi bien des mécaniques à la GOW ou encore à la célébrissime saga des Zelda de Nintendo, le jeu réussit à jongler de façon presque insolente entre les canons des différents types de jeu.

Darksiders, c’est d’abord l’alliance de Joe Madureira, célèbre dessinateur de comics Marvel et de développeurs jusqu’ici inconnus (le studio date de 2005). Cette association a de quoi laisser perplexe. Mais une chose est sûre, le titre aura un véritable cachet visuel. Et c’est d’ailleurs le cas. Cette particularité fait donc des heureux – moi notamment – mais risque d’apporter son lot de détracteurs. Personnellement, j’adore le style gothique, couplé à l’univers apocalyptique, et biblique d’anges et de démons. Fin du monde donc ?! Ce n’est guère étonnant, puisque nous incarnons ici War (ou Guerre en français), l’un des 4 Cavaliers de l’Apocalypse. On comprend déjà mieux l’appellation Beat Them All. Le design est très réussi, en partant des démons et des zombis, jusqu’aux anges, aux dragons et autres créatures diverses et variées. Le bestiaire est donc sympathique, si tant est qu’on accroche au design. De même, les paysages sont éclectiques, puisque l’on sera transporté du cadre rural à la ville, et même jusqu’au désert et dans une cathédrale. Le jeu mérite donc son côté d’aventure.

Mais réduire Darksiders à un vulgaire BTA serait une erreur. Il se révèle bien plus riche dans ses mécaniques de jeu, et dans ses possibilités, que ne le laisserait soupçonner le tout début du jeu, banal sans être à proprement parler « mauvais ». En effet, il s’agit ici d’un Open World, terme à prendre avec des pincettes dans le sens ou le jeu n’est pas outrageusement vaste, avec des donjons, des items à glaner, un vendeur plus ou moins recommandable et des fragments de vie, de magie qui ne sont pas sans rappeler un certain… Zelda. C’est notamment ce qui nous poussera à explorer le beau monde qui nous entoure. Là, ça commence à devenir intéressant ! Le gameplay mi BTA mi Zeldaesque (?) prévient de l’ennui, avec des combos à débloquer, moyennant quelques âmes durement gagnées. Si on adhère comme moi au genre, c’est formidable.

C’est d’autant plus génial, que le scénario, basique de prime abord, se révèle être plus profond qu’escompté. Derrière une quête de vengeance lorgnant du côté de GOW - on me souffle à l’oreille que Santa Monica ne furent pas les précurseurs en la matière – on se retrouve avec une trame plus élaborée à propos de trahison et de devoir. Déjà vu, certes, mais efficace. On n’en demandait pas tant. Enfin, que dire d’un final très réussi, bien que nous ne puissions pas en dire autant du boss final sympathique mais excessivement simple. « Ah tiens il est déjà mort ? », d’autant que le jeu, pas trop casualisé, ne nous avait pas habitué à ça. Heureusement que le souffle épique de la cinématique de fin relève le niveau, afin de ne pas nous donner un goût amer dans la bouche. De même, les autres boss du jeu sont franchement réussis, de par leur design, et de par le déroulement de leur combat. Associé au charisme certain de War, les dialogues ante-mortem sont toujours agréables à suivre, je trouve.

Le plus beau dans tout ça, c’est que la durée de vie est très honnête : moins longue que celle d’un Zelda, elle demeure bien plus étendue que celle d’un BTA classique, ou même que la plupart des jeux tournés vers l’action. Le level design des donjons est vraiment bon, et reprend le meilleur des idées d’autres Grands. Je pense notamment à Prince of Persia, ou Portal (oui, vous avez bien lu).

Vous l’aurez sans doute compris, j’ai vraiment apprécié ce jeu, d’autant plus que je n’en avais pas entendu parler, et que je n’en attendais pas grand-chose. Il faut reconnaître que techniquement, le jeu n’impressionne pas, et que même artistiquement, il ne fera pas l’unanimité. Passé outre un design qui pourrait en repousser quelques-uns, et même s'il ne plaira pas à tout le monde, ce jeu, c’est que du bonheur !
Monte-Cristo
9
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Créée

le 30 déc. 2012

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Monte-Cristo

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