Avance, tue, résoud un puzzle, avance, tue, résoud un puzzle, avance, tue, résoud un puzzle, avance,
Oui, ça fout bien les boules et c'est prenant de bout en bout. Oui, les développeurs maîtrisent leur boulot. Mais merde alors, qu'est-ce que ça manque d'originalité !
C'est vrai que les survival horrors ont tous beaucoup de choses en commun. Il y a la plupart du temps un héros viril avec un balais dans le cul, des ennemis qui aiment le prendre par surprise et par derrière dans des couloirs mal éclairés. Et face au manque de munitions, rentrer trop vite dans les zones étroites et sombres peut être dangereux...
Mais une fois qu'on a respecté ces codes, il faut inventer de nouvelles choses. Et ça, après le très bon Dead Space 1, Visceral Games l'a oublié...
Les séquences s'enchaînent et se ressemblent : Isaac entre dans une pièce, se fait surprendre par des monstres, évite de se faire encercler, les tue tous, continue le long du couloir, active un bidule bleu qui fait marcher une machine à la con, et tout recommence en boucle.
Oui, le rythme est speed. Mais au final, on en retient peu de choses. On n'affronte pratiquement pas de boss, et certaines phases de jeu sentent vraiment le Munster à force d'avoir été utilisées à droite à gauche. Je pense aux nullissimes hallucinations d'Isaac avec un spectre à la con, à la mode depuis la sortie de FEAR (au moins), ou encore à ce passage sur une sorte de tractopelle-foreuse complètement pompé sur Resident Evil 4. Il y a bien deux ou trois cutscenes spectaculaires... Mais on trouvait plus mémorable dans le premier jeu.
Cette absence de vrai moment fort n'est pas du tout compensée par un scénario franchement à la ramasse, dont on finit par se foutre complètement. On ne se sent jamais dans la peau d'un ingénieur spatial qui se creuse la tête pour réparer un ascenseur et poursuivre le méchant, d'un mec meurtri plein de compassion pour sa coéquipière apeurée, ou qui lutte intérieurement pour poursuivre sa mission malgré la progression de sa folie.
Non.
On a plutôt l'impression d'être là pour avancer, tuer des monstres, et mettre les bidules bleus carrés qui clignotent dans des trous carrés.
C'est con ! Il y avait moyen de faire quelque chose d'extraordinaire sur ce plan là. Dead Space, c'est quand même un univers que Visceral Games s'est emmerdé à rendre riche, par le biais de nombreux jeux, films, et même romans. C'est peut-être pas une mythologie comparable à Star Wars ou au Seigneur des Anneaux, mais c'est quand même vaste !
Bon... Ne vous laissez pas pour autant dégoûter. Le prix du jeu a baissé, et pour une poignée d'euros, l'expérience vaut largement le coup. C'est gore, c'est tendu, ça offre un bon challenge hors des niveaux de difficulté de lopettes... Et même si c'est pas très original, les développeurs de Visceral Games se sont comportés là comme de bons artisans du jeu vidéo... Mais pas comme des artistes.