Deadlight commence bien, avec son ambiance post-apo zombesque certes éculée mais bien rendue grâce à de jolis graphismes et une DA réussie. On se croirait dans the Road en 2.5D, antihéros barbu et bourru compris, ici nommé Randall. Séparé du petit groupe de survivants dont il faisait partie après avoir flingué une nana mordue, on doit diriger le bonhomme à travers un Seattle dévasté jusqu'à une zone protégée, où il pense trouver sa femme et sa fille disparues. Je ne vous en dis pas plus sur l'histoire pour ne pas spoiler, mais je la trouve assez prévisible et peu passionnante, en particulier la fin grillée à trois kilomètres. On a régulièrement droit à des cinématiques dessinées avec des effets de mouvement à la Metal Gear Solid sur PSP, mais aussi des hallucinations flashbacks pas franchement nécessaires ou intéressantes. Le doublage est relativement correct, en particulier Randall qui s'exprime régulièrement durant votre progression.

On dirige donc ce brave survivant dans des niveaux en 2D où il faudra faire son yamakazi de la lose en se servant de murs, grillages, échelles, fenêtres et compagnie. Il y a une inspiration évidente de Prince of Persia et Flashback dans le gameplay. Ce n'est pas un hasard quand on regarde le générique puisque Jordan Mechner, Eric Chahi et Paul Cuisset y sont remerciés. Et cela marche relativement bien, sauf que la DA assez sombre du titre est régulièrement pénalisante puisqu'on ne voit pas où l'on peut s'accrocher. Heureusement un système de flèches et de surbrillance pour les objets interactifs est présent pour aider le joueur. Le côté balourd du perso dans ses animations est assez réussi mais vous fera criser lors de certains passages tendus où l'erreur aboutit à un game over. Cette latence est problématique quand il s'agit de manier des armes pour achever du zombie, Randall étant particulièrement lent à sortir son arme. Il est par contre beaucoup plus vif quand on enclenche le sprint, utile pour larguer une horde ou passer au travers d'un zombie sur son passage. La gestion des collisions est d'ailleurs assez aléatoire, des fois ça passe et des fois on se fait choper, un peu rageant. Il y a également certaines situations confuses où les méchants viennent de l'arrière-plan pour vous attaquer et on se retrouve à tirer ses précieuses munitions dans le vide car ils ne sont pas encore considérés comme étant au premier plan par le jeu. Pire encore mais heureusement plus rare, les quelques fois où l'on ouvre une porte pour se retrouver nez à nez avec un pas beau, en aveugle, sans avoir le temps de faire quoi que ce soit. Un peu frustrant tout ça.

Mais le plus frustrant c'est la volonté des dévs à vouloir casser le rythme du soft alors qu'on a affaire à un jeu à ambiance, avec une DA et une histoire qui vont avec. Après la 1ère heure de jeu efficace, préparez-vous à soupirer devant votre écran. On vous balancera des pièges où vous serez obligés de mourir au moins une fois pour apprendre leur emplacement et les éviter la fois suivante. On vous mettra la pression avec un hélicoptère qui vous poursuit en vous tirant dessus et si vous vous faites toucher c'est la mort directe. On vous fera mouiller votre slip avec des bâtiments qui s'écroulent dont vous devez vous échapper sinon vous recommencez. Bref, toutes ces phases de die & retry soudaines ne fonctionnent pas dans un jeu comme Deadlight. La minute d'avant on progressait à notre rythme puis on nous met dans une situation dont on ne peut pas se sortir du premier coup. C'est dommage.

Niveau durée de vie le jeu se plie en 3-4 heures, selon le nombre de game over. On débloque un mode de difficulté supplémentaire qui donne accès à une fin alternative. On peut collecter des items durant le jeu : les pages du journal de Randall, des objets divers, et des clones de Game & Watch jouables. Rien de bien transcendant.

Bref, chopez-le à pas cher si le cœur vous en dit, c'est un jeu joli et compétent mais avec une histoire pas top et trop de phases chiantes qui cassent le rythme.
NaviLink
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le 4 déc. 2013

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NaviLink

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