LA POSTE APOCALYPTIQUE !

Au début, il y eut une explosion, un souffle qui créa le temps et l’espace,
Un jour, il y eut une explosion un souffle qui propulsa notre planète dans cet espace
Un jour, il y eut une explosion un souffle qui donna naissance à la vie que l’on connait.
Puis arriva une autre explosion…

C’est sur ces belles paroles que commence death stranding, nouveau triple AAA très attendu de Monsieur Hidéo Kojima. Partagé entre la hype et la curiosité, le titre aura dès ces premiers trailers et phase de gameplay divisé la communauté des joueurs.

Il faut dire que son créateur est réputé pour ses jeux travaillés parfois poussés dans la complication scénaristique, le mystère, l’originalité et surtout la créativité. Kojima c’est juste un de mes créateurs sinon mon créateur de Jeu vidéo préféré. Etant grand fan de la saga Metal Gear Solid dont le 3ème volet reste mon jv préféré toutes consoles confondues, je dois dire que je fais ou plutôt faisait assez aveuglement confiance envers l’ancien Miyazaki de Konami si je puis dire. Seulement voilà après un MGS V assez moyen pour ma part car sympathique mais surtout surcoté par certains joueurs et testeurs, j’étais plutôt réticent sur le nouveau projet de Kojima qui me paraissait assez spécial voir de trop pour moi.

Mes premières impressions furent que le jeu allait proposer une aventure contemplative à la façon de Fumito Ueda (que j’aime beaucoup en passant), traversant donc des environnements grandioses et hostiles tout cela accompagné d’une B.O. cinq étoiles. La mise en scène à l’image de MGS V allait être excellente à n’en pas douter ^^ seulement voilà dès les premières phases de gameplay je trouvais que le titre allait proposer quelque chose de vite rébarbatif, de trop chronophage.

Et c’est quasiment un an après que je décidais ENFIN à tester ce fameux DEATH STRANDING.

Après 35h de jeu, sans passer par 4 chemins je dois dire que j’avais vu juste dans mes premières impressions ! Toutes les qualités et défauts que j’attendais sur le titre étaient bien présents.
Ce que propose le papa des MGS est unique dans son genre pour un jv et la prise de risque de celui-ci est bien entendue remarquable. Car DS c’est un jeu que vous ne trouverez nulle part ailleurs et pour cela la prouesse est accomplie mais concernant la globalité du titre celui-ci est loin d’être un chef d’œuvre.

On incarne donc Sam porter Bridges qui pratique le métier le plus dangereux de ce monde post apo « livreur » d’où mon magnifique jeu de mot dans le titre… (C’était plus fort que moi) ^^. Ce « porteur » donc ce verra recevoir la difficile tâche de relier la fameuse Amérique ici assez bien poussée dans son puritanisme parfois assez ridicule. Une liaison qui se fera via une Technologie appelée le Q pidon. Et vous voilà lâché en pleine nature pour accomplir votre devoir tout cela avec votre mignon compagnon BB qui est ici représenté sous les traits d’un nouveau-né utilisait dans ce monde comme technologie repérant les échoués (sorte de créatures voulant la peau des vivants en bref).

Les premières heures de jeu marchent assez bien et on se laisse porter sans mauvais jeu de mot par ce concept qui ne parait pas si banal que ça. En effet, choisir son équipement dès le départ sera primordial pour éviter toutes mauvaises surprises et justement pour cela il faut vraiment s’investir dans le jeu pour éviter de rusher comme un bourrin et péter un câble au bout d’une heure. Premier défaut majeur c’est cette mauvaise interface qui est assez brouillonne et bourrée d’explications souvent inutiles, des repères çà et là, ce qui provoque un fouillis d’infos qui soulera vite le joueur. Ajouté à cela une surcharge de mail à lire afin de mieux comprendre l’univers très bizarre dans lequel on évolue.

Et sur ce dernier point c’est toujours un avantage et un inconvénient chez le concepteur. Car si certains féliciterons la richesse de l’univers, d’autres trouveront vite saoulant de passer par d’innombrables cinématiques apportant une partie des réponses et des 250.000 mails qui en apporteront une autre.

En gros pour apprécier DS il faut être patient voir très patient. Le gameplay est rapidement pris en main et les multiples nouveautés pour enrichir la quête sont assez efficaces. Il faut reconnaitre que malgré toutes les qualités du jeu et même si certains ont adorés les mécaniques, il faut bien avouer que celles-ci sont plus que déjà vues et reposent sur peu d’originalités à plusieurs niveaux. Car oui en effet, la distribution des colis, la gestion des pas sont bien vues mais la conduite rigide des véhicules renvoie directement vers d’autres titres qui souffraient des mêmes défauts, les phases d’infiltration également et les quêtes Fedex permettant d’améliorer son environnement n’ont rien de nouveaux en soi. Le jeu repose donc sur du déjà vu à travers les multiples OPEN WORLD qui nous sont pondus depuis la dernière décennie pour la plupart…

C’est pour moi le plus gros défaut du jeu ! je m’attendais tout comme MGS 3 à devoir nourrir mon personnage, à devoir créer des feux de camps pour le tenir en bonne santé ou soigner des blessures dues au trajet ou encore être obligé de se reposer en cours de route car notre perso est pratiquement K.O. malheureusement rien de de tout cela ne sera aussi poussé et nous devrons tout simplement avancer à travers des paysages certes très beau mais très semblables… pierreux, verdoyant, volcanique et neigeux mais jamais bluffant de par une cascade mise sur notre route ou traversant une mégalopole dévastée à la façon du film Oblivion qui ressemble beaucoup au titre dans la mission de tom Cruise. Autres défauts, les combats de boss sont très classiques et c’est franchement décevant surtout qu’il faudra simplement vider son chargeur sur l’ennemi qui donnera une maigre difficulté.

Le jeu après une vingtaine d’heure tombe dans une errance scénaristique on distribuera des colis en 5 min et on commencera du coup à bien s’emmerder… trop long d’une quinzaine d’heures pour moi j’aurais préféré une épopée plus rythmée, plus contemplative et moins répétitive. Heureusement les cinq dernières heures passent une vitesse supérieure et redonneront de l’intérêt à tout ça.

Tout comme mentionné plus haut, Kojima maitrise toujours aussi bien sa mise en scène digne d’un film de bonne qualité, la BO est également excellente même si peu présente et souvent placée en retard dans l’aventure. Le jeu des acteurs est tout simplement excellent que ce soit Norman Reedus qui bien que mal écrit arrive à donner un charisme à son personnage, Léa Seydoux, Nicolas Wending Refn, et mention spécial à Guillermo Del Toro très attachant qui apportera une touche d’humour bien venue à l’aventure.

Tout cela sera très bien mis en avant pour accompagner une histoire assez complexe il faut dire, mais très intéressante dans son approche. Le final avec le charismatique Mads Mikkelsen est vraiment touchant bien qu’un peu tardif dans le récit.

***En gros, Death Stranding propose une aventure originale, unique, envoutante pour certains et c’est la première fois que je peux constater cela mais on peut très bien accepter quelqu’un qui a mis une note désastreuse comme quelqu’un qui en a mis une excellente. Car bien qu’il soit TRES SPECIAL on ne peut pas vraiment pas dire que le jeu est bon ou mauvais. La qualité du titre REPOSE sur L’adhésion du joueur à la proposition de KOJIMA PRODUCTIONS et à partir de là on trouvera une œuvre d’art ou un pur navet.

Quant à moi j’aurais malgré tout passé un bon moment sur le titre surtout en début et fin de partie ! Un bon moment par excellent mais pas mauvais non plus, loin de là ! Même si j’ai eu une impression de pétard mouillé sous bien des aspects, je félicite la richesse, la prise de risque et les qualités uniques qu’offre ce jeu qui restera certainement dans les mémoires dans bien des années.
Je le recommande ne serait-ce que pour essayer car certains d’entre vous pense qu’ils le trouveront chiant à mourir alors que peut-être ils passeront au travers d’une perle.*