[Attention, discours de puriste exigeant, du genre à bannir les augmentations dans le futur au nom du Front pour l'humanité]

Oui, quand on mate le titre, clairement on pense que je vais sabrer (cyber-cutter si ça vous parle plus) le jeu - oui, Deus Ex: Human Revolution - mais non, je vais juste tâcher d'en parler avec un recul post: "Ouah ça fait 10 heures que je me planque derrière des murets, c'est cool".

Si cette critique ne sera pas volontairement mauvaise, elle aura pour but de souligner certains détails qui gênent dans ce nouvel opus de la franchise Deus Ex, ces détails qui l'empêchent d'être vraiment un bon soft.

[Oui je suis un frustré qui n'est jamais content, paye ton handicap pour le coup]

Le principal souci de DHR - ouaich Deus Ex t'sais- c'est de reprendre une licence qui a marqué son temps. C'était un pari encore plus difficile vu que ce petit rejeton de Deus Ex: Invisible War avait été mâché comme une suite pas vraiment à la hauteur des espérances. Alors je ne dirais pas que DHR est raté à l'image de son petit frère mais ... pas loin. J'entends déjà venir les râles des quelques (pour ne pas dire tous) gros fans de la direction artistique de l'univers, de son ambiance, de son scénario et de son fabuleux level design. Sachez juste que je trouve qu'en dépit d'une grande preuve de volonté le studio d'Eidos Montréal s'est un peu planté: rien que par son association avec Square Enix qui leur a servi des vidéos aux petits oignons qui donnaient vraiment envie ! Pourtant quand on pose ses petites paluches de bourgeois sur le prophétisé Deus Ex : Human Revolution on se demande vraiment si on n'a pas loupé une étape ! Bordel elles sont où les vidéos sublimes ? Ce clair obscur Jaune et noir qui fait du coude à une atmosphère « renaissance et expérimentations » – et donc par extension : déviance. Il n'en est rien, on se tape des Cut-scenes blafardes et on retrouve un univers aux couleurs bien pâles. Alors ok les thèmes sont super sombres, et on n'hésite pas à tuer des gens mais ça ne fait pas tout ! Et puis comme me le faisait signaler un ami à moi Jensen est un de ces héros « Cyber-kéké torturé » qui se trimballe fagoté d'un manteau de cuir, porte-étendard du grand fantasme d'une bande de geeks qui trouvent ça über-classe : et ce n'est même pas pour pécho de la nana augmentée ! Shit. Pourtant le héro demeure intéressant et pas dénué d'une forme de charisme, surtout en VO. Mais personnellement (sans pour autant dire MOI) en 2011 j'en attends un peu plus du personnage que je vais incarner dans un univers Cyberpunk. De toute façon, les codes et moi... On s'égare.

Mais sincèrement la direction artistique inspirée de Blade Runner et compères trouve ses lettres de noblesses dans les vidéos promotionnelles, et les perds une fois en jeu. D'ailleurs on remarquera qu'une seule d'entre-elles a été utilisé pour un passage au tout début du jeu et ça marche en plus ! DHR ressemble à ces jeux du passé ponctués par des cinématiques narratives qui venaient soutenir les limitations graphiques du soft, sauf que là, il ne s'en sert pas : Square Enix faisait tant chier que ça quant à leur utilisation ou bien ? [A savoir que graphiquement le jeu demeure être honnête]


Sans critiquer la direction artistique qui est intéressante c'est principalement son emploi dans la version finale du jeu qui déçoit. L'univers du soft apparait en demi-teinte et on cherche parfois des éléments des vidéos qu'on ne trouve jamais ! En dehors de ça, les dialogues sont bien écrits et même les personnages principaux demeurent assez bien construits. La trame principale est intéressante au début, pas mal au milieu mais décevante voir ridicule vers la fin. Toujours cette bonne vieille rengaine du sort du monde qui est entre tes mains bonhomme, sauve le bonhomme, fait pas le con bonhomme. Je ne pourrais pas parler plus en détail du scenario sous peine de spoiler comme un gros porc.

Pour finir je vais vaguement parler du cheminement du personnage, des augmentations et enfin de ce fameux LEVEL design. Deus Ex : Human revolution s'inscrit comme l'empereur incontesté du choix ! Hors ce choix se résume souvent à un schéma très simple qui avait tendance à surprendre dans l'illustre Deus Ex mais qui de nos jours accuse un peu le poids de l'âge. Tu as le droit de le savoir bonhomme, mais tu as toujours plusieurs choix, ils épousent la règle de trois ! Ces bons vieux trois points qui structurent le monde comme l'œil bien veillant des Illuminati ! Dingue un peu. Le personnage peut souvent choisir la frontale (front contre ton front et hop, à l'hosto), la rectale (je te crame le postérieur en passant par derrière ou en dénichant ce fameux conduit d'aération) et finalement la labiale « salut je veux bien payer 1000 crédits pour rentrer dans ta boite de nuit hype ou lâcher des phéromones pour te convaincre ! ». Si ce panel de choix est somme toute appréciable, ils ont tendances à servir de gadget pour te rappeler qu'ils se sont fait chier à tripoter du bout de leurs dix petits doigts un Level design lustré comme une Carrera.

Et parlons-en de celui-là avant qu'il ne m'échappe ! Il se résume trop souvent à un schéma très simple : CONDUITS D'AERATION ! Et oui, tu veux passer sans problèmes un système de haute sécurité ? Va dans les toilettes du personnel et emprunte le conduit d'aération accessible à un enfant de 5 piges. Pas besoin d'en dire plus. Quoique parfois le dit conduit d'aération est planqué dans une salle dans laquelle tu ne peux pas rentrer car il faut pirater le digicode : hors les phases de piratage sont pas mal réussi bien que rébarbatives à la longue. C'est dommage car les intentions sont là et le boulot accompli est quand même vraiment à la hauteur d'une certaine forme d'espérance.

Je terminerais mon test élogieux de Deus Ex : Human révolution en parlant des Augmentations. Mis à part le Typhoon (ouais tu veux troquer ton rôle d'homme fusée pour celui de l'homme à fragmentation bonhomme ?) elles seront généralement d'un classicisme déroutant et mis à part le camouflage optique ou encore la course silencieuse on aura tendance à se contenter d'améliorer ses narines pour lâcher des phéromones afin de charmer a peu près n'importe qui – mais là j'exagère ! Car le système de persuasion de nos potentiels interlocuteurs est pas mal foutu ! Mais je n'en dirais pas plus, à toi de Charmer l'Alpha bonhomme. Finalement les Augmentations ne servent pas vraiment et en étant assez discret et en se servant d'un level design qui offre toujours un moyen de passer discrétos on en arrive à finir le jeu sans vraiment risquer d'être éraflé par une seule balle ! Mis à part quand on DOIT se farcir un de ces irritants boss qui auraient mérités un peu plus de personnalité ou d'implication narrative.

Je vais m'arrêter là pour Deus Ex : Human Revolution. Déjà que le test est plutôt laborieux à lire voir carrément chiant, je dois reconnaître que c'est pas super bien branlé et que j'ai tendance à déverser une sorte de haine pas franchement objective. Mais ça fait du bien. Hors sachez-le je me suis quand même bien amusé sur DHR et je dirais même que j'y ai passé un bon moment... mais je ne pouvais pas laisser passer ça, à force d'être constamment déçu on en vient à s'émerveiller face au premier jeu qui donnera un semblant de liberté d'action au joueur.
Csdy
6
Écrit par

Créée

le 2 sept. 2011

Critique lue 645 fois

9 j'aime

3 commentaires

Csdy

Écrit par

Critique lue 645 fois

9
3

D'autres avis sur Deus Ex: Human Revolution

Deus Ex: Human Revolution
Vnr-Herzog
8

Sarif, fais-moi peur !

En 2027 l'humanité n'a pas tellement changé que ça, tout ce qui l'intéresse ce sont les augmentations. Mais on ne parle pas de salaire, on parle d'améliorations biomécaniques permettant aux gens...

le 5 sept. 2011

71 j'aime

15

Deus Ex: Human Revolution
Erwan
8

« Deus Ex », machine à choix

Une balle dans la tête, ce serait tellement plus simple. Ou une bonne vieille grenade à fragmentation, ça, c'est radical. Au lieu de quoi, bien planqué derrière la palissade, Adam Jensen observe,...

le 15 sept. 2011

61 j'aime

1

Deus Ex: Human Revolution
Pipomantis
9

Adam et crève

Mes chères amies, mes chers amis – puisque l'on peut maintenant arrêter les simagrées et assumer la proximité de nos relations – il n'est pas facile, mais alors pas facile du tout d'écrire...

le 2 sept. 2011

41 j'aime

3

Du même critique

The Age of Decadence
Csdy
8

12 Légionnaires

Il s'agit pour le moment d'un avis "à chaud" du jeu, non une critique complète. Certes je ne connais pas toutes les possibilités sur le bout des doigts mais après 6 heures de jeu j'ai eu l'occasion...

Par

le 1 nov. 2015

8 j'aime

Warhammer 40,000: Space Marine
Csdy
6

Groseille Orchestrale

Pour l'introduction on fera court, disons simplement que Space Marine est le premier essai de la part de Relic entertainment en matière de TPS (Third-person shooter). Le studio bien que beaucoup...

Par

le 12 sept. 2011

5 j'aime

Darklands
Csdy
8

"In Medieval Germany, reality is more horrifying than fantasy"

En 2013, non content d'un retard d'une bonne décennie je me laisse enfin tenter par Darklands. Curieux mais surtout inquiet de me frotter à ce bloc de marbre dans lequel je ne pourrais graver quoique...

Par

le 4 sept. 2013

3 j'aime

4